Le comice agricole


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Historique
Rôles
Organisation
Récompenses
Les Présidents


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Historique

Dans la seconde partie du 19ème siècle, il existait dans notre canton un concours spécial réservé uniquement aux taureaux qui concouraient soit individuellement soit par groupe de trois et ce tous les ans en avril. Le propriétaire des taureaux ainsi primés était autorisé à employer ces derniers à la monte publique et de ce fait demandait à chaque saillie une somme d’argent variant selon le classement de l’animal utilisé.
Pour encourager l’élevage et l’améliorer, un groupe d’agriculteurs dynamiques, sous l’impulsion de M. de Fougières (qui fut le premier à utiliser la chaux comme amendement), décida de créer un concours ouvert aux espèces porcines, ovines et bovines et comprenant toutes les catégories. Notre comice vit donc le jour le 5 avril 1868, avec comme président M. De Fougières, et dont voici son entière composition :
Président : M. De Fougière,
Trésorier : M. Mondelet,
Vice-Secrétaire : M. Lavaud,
Membres : M. De Pot, M. Guillerot Alzir, M. Aufort Ferdinand, M. Gabiat, M. Faury, M. Aufort Jules notaire, M. Aufort père, M. Dubrac, M. Thibault, M. Guillerot Honoré, M. Gaulier, M. Valadon, M. Mayers et M. Peuchaud Jean-Marie.

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Rôles

A ses débuts, notre comice avait plusieurs rôles pour encourager l’agriculture :

1) Il continuait le concours d’avril réservé aux taureaux mais cette manifestation fut abolie le 15 août 1920.
2)  Il visitait les exploitations et récompensait celles qui étaient le mieux travaillées et le mieux entretenues, mais cela entraîna beaucoup de contestations et dut être abandonné le 21-06-1873, faute d’experts.
3) Il organisait le concours du meilleur laboureur. Cette compétition* se tenait l’après-midi du concours d’animaux et était jugée par les mêmes experts.

* Depuis 1960 cette discipline a été laissée à la charge du Cercle Cantonal de Jeunes Agriculteurs et a lieu en général au mois d’août.

4) Ce 4ème rôle, de loin est le plus important, consistait à faire concourir les animaux de toutes catégories dans les espèces ovines, porcines et bovines. Actuellement, seule cette dernière discipline est conservée mais l’espèce porcine a été remplacée par un concours de vaches laitières.

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Organisation

Dès sa création, notre comice fixe son assemblée générale tous les 15 août, tradition qui persiste jusqu’en 1976. Cette assemblée siégeait au chef-lieu du canton et fixait la date du comice qui était en général dans la 1ère quinzaine de septembre. Jusqu’en 1976 le comice était itinérant dans les différentes communes du canton ; mais à dater du 15/08/1877 il fut décidé qu’il n’aurait lieu qu’au chef-lieu du canton.
De sa création à la 2ème guerre mondiale, seuls les éleveurs ayant payé une cotisation annuelle pouvaient exposer leurs animaux ; cela fut aboli en 1950 et depuis cette date tout agriculteur, résidant sur le canton peut présenter des animaux au verdict des experts. Ces derniers, depuis le début, ont été choisis parmi les meilleurs éleveurs des cantons limitrophes. Le nombre des exposants a été variable. Il était de 15 à 18 éleveurs dans la fin du siècle dernier et au début de celui-ci pour passer à 4 ou 5 dans les années soixante. Au dernier comice de 1985, on comptait 25 exposants.
Le nombre d’animaux, lui aussi variait avec les exposants mais il est bon de savoir quels animaux se trouvaient sur notre canton et nous étudierons le cas des 3 espèces présentes en ordre croissant :

Espèce porcine

A la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle, le porc était par excellence l’animal noble fournissant la nourriture du monde rural et de ce fait, son élevage était protégé et encouragé, et de nombreux cultivateurs présentaient des animaux de la race CRAONNAISE qui actuellement a disparu de notre région mais a formé la race BLANC de l’OUEST laissant ainsi la place au porc de race LARGE WHITE plus prolifique et mieux conformé dont un de nos compatriotes, qui fut aussi président de notre comice de 1956 à 1964, a été un très grand sélectionneur national, il s’agit de M. Georges Chaffray de Saint-Georges-les-Landes. Depuis quelques années, le mode de vie des gens ayant changé, la consommation de viande porcine a chuté, entrainant la mévente de la production. Cet élevage a presque disparu de nos fermes et depuis 1980 il n’y a plus de section porcine à notre comice.

Espèce Ovine

Depuis le 15 avril 1873, il y a toujours eu dans notre canton des éleveurs de moutons présentant une petite quantité d’animaux au comice. Là aussi les races ont évolué. Jusqu’à la 2ème guerre mondiale une seule race existait, la race de CREVANT, qui était « d’un type de parcours » c’est à dire qu’il s’agissait de grands animaux, peu conformés et peu prolifiques. Cette race, qui en 1940 a été appelée BERRICHON de l’INDRE, a disparu de notre canton.
Notre département étant devenu le 2ème département pour la production de viande ovine, les éleveurs de Saint-Sulpice-les-Feuilles ont su s’adapter au progrès. Ainsi, à la sélection de race du comice de 1985, on pouvait admirer 120 animaux issus des races TEYEL, SUFFOLK et CHAROLAISE. Ces animaux sont adaptés à l’élevage de plein air.

Espèce Bovine

C’est de loin et de tout temps la plus répandue sur le canton et donc la plus représentée au comice. Nous étudierons donc son évolution en trois grandes époques :

– De la création du comice au 1er conflit mondial

Si on se rapporte aux comices de 1873 et 1874 qui semblent les mieux représenter cette époque, on peut y voir que le nombre d’animaux présents est assez important (61 en 1873 ; 62 en 1874) mais par contre on n’y trouve qu’un seul sujet de race LIMOUSINE et un sujet de race CHAROLAISE.
Tous les autres animaux sont appelés de race VENDÉENNE à poil gris clair qui correspondent à des sujets de la race actuelle de la PARTHENAISE comme le souligne le président de Fougières en 1874, et qui, pour l’économie de notre canton était une bonne race mixte à viande et lait et aussi endurance au travail.

– Entre les deux guerres

Dès la fin du 1er conflit mondial, des éleveurs avertis tels que M. Plaignaud d’Arnac, Louis Faugère de Saint Sulpice, M. Aufort des Grands Chézeaux, M. Paintendre de Cromac, allaient dans la région de Limoges et de Saint Léonard de Noblat acquérir des taureaux de race pure limousine qui furent aussi utilisés en croisement avec les vaches de race locale faisant ainsi disparaître la race PARTHENAISE pour laisser place à un cheptel homogène limousin.
A partir de 1925, pour encourager cette amélioration génétique de notre élevage, le comice décide de créer une section spéciale réservée aux taureaux inscrits au HERD-BOOK limousin. Cette section demeure jusque dans les années soixante.

– A partir de 1960

C’est l’époque où l’agriculture de notre canton vit ses plus grandes mutations avec la disparition du métayage au profit du fermage et la venue d’agriculteurs d’autres régions (Manche, Orne…). De ce fait, l’élevage se spécialise soit en viande, soit en lait, mais avec un soin particulier apporté à la sélection. A partir de 1980, pour maintenir un esprit de compétition, le bureau du Comice décide de créer trois grandes sections bovines :

Une section pour tous les animaux limousins non inscrits.

Une section pour les animaux inscrits car, sur notre canton, on trouve de grands sélectionneurs vendant des sujets à l’exportation et dans tout le pays ; ce sont M. FAGE et M. LAVERGNE de Lussac-les-Églises, M. JEANNOT et M. CAMUS d’Arnac-la-Poste, ce dernier ayant eu des animaux primés au Concours Général de Paris en 1981, 1982, 1983 et 1984.

Une section lait pour les producteurs de cette spécialité qui a vu le jour dans notre canton avec la venue des agriculteurs de Normandie autour de 1960.
Pour maintenir sa tradition d’encouragement à l’élevage, les dirigeants de notre comice ont été de tout temps à la recherche de moyens financiers. On a vu que, dès sa création, cette société vivait des cotisations de ses adhérents, mais les besoins allant en augmentant, on fit appel à la générosité des élus locaux et du département qui versaient eux aussi une subvention bien avant le 1er conflit mondial, et jusque vers les années 1970. Actuellement le budget est équilibré grâce aux subventions des communes du canton, de la caisse locale du Crédit Agricole et du département. De plus, une collecte publicitaire faite auprès des artisans et commerçants du canton permet d’améliorer ce budget.

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4) Récompenses

Le but de ce Comice étant de promouvoir l’élevage dans notre canton, il a fallu dès le départ créer des encouragements aux éleveurs qui faisaient preuve de compétition.
Au tout début, et ce jusqu’en 1914, il y avait à chaque prix une somme d’argent qui était allouée, plus une plaque aux premiers prix et une médaille par la société d’Encouragement à l’Agriculture.
Cette tradition persiste jusqu’en 1980 mais avec des hauts et des bas selon le budget. En effet de 1919 à 1955 il n’y avait plus de plaque, seule la prime, en argent était maintenue ainsi que les médailles officielles. Actuellement et cela grâce au dévouement et à la générosité de tous, notre Comice est le mieux doté du département au point de vue récompenses. En effet, si l’argent distribué a été supprimé, par contre chaque éleveur peut être récompensé car il y a des plaques aux deux premiers de chaque section et en moyenne, une coupe par éleveur et un lot par exposant. Les médailles officielles offertes par le Conseiller Général, le député et le Ministre de l’Agriculture viennent avec des plaques spéciales récompenser les élevages les plus méritants.

Enfin, pour maintenir la tradition de la seule fête agricole de notre canton, le Comice se termine toujours par un repas pris en commun. Si, au début, seuls les organisateurs et les experts avaient droit à ce repas, actuellement il est ouvert à tous, et même aux gens non concernés directement par la profession agricole. A l’issue du repas, et après quelques discours officiels, a lieu la remise des lots et coupes clôturant ainsi dans la bonne humeur cette merveilleuse journée.

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5) Les Présidents du Comice

Nous ne pouvions terminer ce petit exposé sans rendre hommage à tous ceux qui depuis 1868 ont bénévolement consacré une partie de leur temps à aider et encourager l’élevage car ils aiment l’agriculture. Pour cela, nous joignons la liste de tous les présidents. Mais un hommage tout particulier doit aller au Dr Bossard : vétérinaire à St Sulpice car, pendant son mandat de président, il a su donner à notre comice toute l’importance que nous lui connaissons et que nous essayons de maintenir dans le temps.

Du 05/04/1868 au 15/08/1881 : M. De Fougières, des Grands-Chézeaux.
Du 15/08/1881 au 15/08/1893 : M. Aufort Ferdinand, propriétaire, notaire, maire, conseiller général.
Du 15/08/1893 au 24/05/1896 : M. Le Dr Mondelet, de Saint-Sulpice-les-Feuilles.
Du 24/05/1896 au 14/09/1913 : M. Guillerot Alfred, de Saint-Sulpice-les-Feuilles.
Du 14/09/1913 au 17/09/1919 : Pas de comice suite à la guerre.
Du 17/09/1919 au 15/08/1920 : M. Guillerot Alfred, avec le bureau d’avant-guerre.
Du 15/08/1920 au 26/09/1933 : M. Faugère Louis, de Saint Sulpice.
Du 26/09/1933 au 15/08/1938 : M. Colombier Georges, de Mailhac.
Du 25/08/1938 au 15/08/1950 : Pas de comice suite à la guerre.
Du 15/08/1950 au 15/08/1955 : M. Guillerot, de St Sulpice.
Du 15/08/1955 au 15/08/1956 : M. Niot Ernest, de St Sulpice.
Du 15/08/1956 au 15/08/1964 : M. Chaffray Jacques, de Saint-Georges-les-Landes.
Du 15/08/1964 au 15/08/1976 : Pas de bureau. La présidence est assurée conjointement par M. Roger-Guillerot et M. Aubrun.
Du 15/08/1976 au 01/02/1983 : M. le Docteur Bossard André, de St Sulpice.
Depuis le 01/02/1983  : M. Michelet Christian, de Lussac-les-Églises.