Article du 13 décembre 2002

F. M.

Le poids des mots, le choc des autos,

Les recommandations, les incitations à la prudence ne manquent pas mais souvent ce ne sont que des mots.
A Magnac Laval, près de 300 élèves ont assisté à des simulations d’accidents.
Des chocs qui choquent.

Cette démonstration grandeur nature, mise en place par le service Sécurité routière de la préfecture, a eu lieu entre les bâtiments du lycée d’enseignement professionnel agricole, en présence des élèves des lycées de Magnac Laval, de Saint-Sulpice-les-Feuilles et du Dorat
Dans un accident grave, la vitesse est souvent incriminée. Volontairement, cette sensibilisation ‘a porté sur 50 km/h. Une allure très faible qui ne peut entraîner aucun danger. Le pilote professionnel du risque automobile, Pascal Dragotto, a rejeté cette idée reçue avec ses deux «complices ». Alex et Jacky sont deux mannequins ayant la morphologie de personnes adultes. Le premier, qui ne porte pas de casque, est percuté alors qu’il se trouve sur un scooter, dans un choc latéral. Le cas pourrait se présenter lors d’un refus de priorité ou si un feu rouge n’est pas respecté. C’est très impressionnant à cette vitesse très modérée où le mannequin fait exploser le pare brise. Dans le même temps, Philippe Pauliat qui est moniteur d’auto-école, est au micro et commente. « Dans un tel choc de côté, il y a inévitablement fracture des jambes, du bassin. C’est la tête qui vient percuter le pare brise. Sans casque, on imagine le résultat. Nous étions à 50 km/h et l’on sait qu’en ville on roule plus volontiers à 70 km/h, sans avoir l’impression de gros excès ». Le fracas du choc, le scooter qui est projeté, la rapidité de l’impact à cette vitesse de ville, tout concourt à prendre véritablement conscience d’une prudence qui commence par le port du casque pour les deux roues et par l’obligation de « lever le pied » pour les automobilistes.

Petite vitesse gros choc

Pour commencer, le temps d’appréciation du freinage avait été mis en avant. Avant l’instant de réaction, le véhicule continue son allure et il faut… plusieurs dizaines de mètres avant une immobilisation totale. En présence d’un obstacle inattendu, cette distance sera augmentée en fonction de la vitesse. Encore une fois, c’est toujours « chaud » à 50 km/h (rappelons qu’à 50 km/h on parcours environ 15 mètres par seconde). Pascal Pragotto a ensuite installé Jacky a la place du passager avant dans une voiture qui est allée percuter une autre voiture à l’arrêt. Jacky ne portait pas de ceinture et, dans le choc, il a carrément traversé le pare-brise… toujours à la même vitesse de ville. Enfin, les pompiers du Centre de secours de Magnac Laval venus avec leur matériel, ont fait un exercice de désincarcération. Le tout était commenté tout en rappelant les règles de sécurité connue le port de la ceinture à l’arrière pour tous.
« Ces démonstrations sont plus percutantes qu’une cassette vidéo, souligne Rodolphe Lépine de la Sécurité routière. Les dégâts occasionnés par ces chocs marquent les esprits surtout dans le contexte petite vitesse, gros choc. Après les scolaires, la Sécurité routière va cibler davantage les entreprises dès ce mois ci. Deux accidents mortels du travail sur trois sont des accidents de circulation, sur le trajet ou dans le cadre de déplacements professionnels ». Les explications sur le terrain ont effectivement le don de faire réfléchir.