Bardon (André, Paul)

Bardon (André, Paul), né le 10 janvier 1901 à Arnac-la-Poste (Haute Vienne).
Décédé le 20 juillet 1965 à Fresselines (Creuse).

Député de la haute Vienne de 1929 à 1936 et de 1951 à 1956. Sous-secrétaire d’État aux Beaux arts (30 janvier – 9 février 1934). Secrétaire d’État aux P.T.T. (19 juin 1954 – 5 février 1955).
Descendant d’une famille paysanne, André Bardon fit ses études au lycée de Limoges. Licencié en lettres et en droit, il s’inscrivit en 1924 comme avocat au barreau de Paris.
Il succéda, le 17 mars 1929 comme député de la circonscription de Bellac (Haute Vienne) à M. de Puybaudet décédé. A la Chambre, dont il devint secrétaire, il déploya une activité considérable, déposant un grand nombre de propositions de loi ou de résolution portant sur des questions agricoles ou juridiques ; on citera seulement ses propositions relatives aux droits de douanes sur les céréales (1931), à la protection de l’élevage français (1931), à l’admission des femmes aux fonctions de magistrats de l’ordre judiciaire (1932), et dans un autre ordre d’idée, au remplacement de la taxe sur le chiffre d’affaires par une taxe unique à la production (1932).

André Bardon se vit confier par la Commission de législation le soin de rapporter plusieurs projets ou propositions, relatifs notamment à la modification du Code du Commerce (1930), à l’éligibilité des femmes commerçantes aux tribunaux de commerce (1933), et à la participation du jury à l’application de la peine (1932). Également membre des Commissions de l’agriculture et de l’enseignement, il intervint dans plusieurs débats, s’attachant surtout à défendre la cause des producteurs de blé (1929) et soutenant, lors de la discussion d’un projet judiciaire, un amendement concernant l’admission des femmes dans la magistrature (1930).
Réélu au premier tour de scrutin le 1er mai 1932, il devint en 1933 vice-président du groupe de la gauche radicale. Membre des Commissions de législation et des affaires étrangères, il déposa encore de nombreuses propositions inspirées des mêmes préoccupations agricoles ou juridiques ; mais il s’intéressait aussi très activement aux questions proprement politiques, interpellant par exemple le 3 février 1933 le cabinet Daladier nouvellement constitué, s’élevant le 25 février contre le vote d’une disposition destiné à réprimer la grève concertée de l’impôt, ou encore proposant en 1935 le scrutin proportionnel pour l’élection des députés. Il fut sous-secrétaire d’État aux beaux-arts dans l’éphémère cabinet Daladier qui, constitué le 30 janvier 1934, démissionna le 9 février.
Ayant repris sa place à son banc de député, il fit campagne en 1935 et 1936 en faveur de la représentation proportionnelle et, le 5 décembre 1935, il interpella sur les incidents survenus à Limoges entre des membres de l’organisation des Croix de feu et des contre-manifestants. Il combattit ensuite le projet qui portait dissolution de certaines associations.
Il ne fut pas réélu le 26 avril 1936. Il reprit alors son activité d’avocat. Il avait été élu en 1935 conseiller général de la Haute- Vienne ; et il le resta jusqu’en 1940. A cette date, il fut nommé secrétaire général de la préfecture de Seine-et-Oise.
Il fit sa rentrée sur la scène politique le 17 juin 1951, élu à nouveau député de la Haute-Vienne, en tête de la liste du R.P.F. (Rassemblement pour la France). Il quitta le groupe R.P.F. en juillet 1952 avec plusieurs de ses collègues pour constituer le groupe des indépendants d’action républicaine et sociale, dont il devint vice-président. Membre des Commissions de la production industrielle, du suffrage universel, de la justice et de législation, puis des Commissions des finances et des territoires d’outre-mer, il fut le rapporteur des Budgets de l’Imprimerie nationale et de la caisse nationale d’épargne pour l’exercice 1954, ainsi que de propositions concernant les caisses d’épargne des départements d’Alsace-Lorraine (1953 et 1954). Il déposa encore plusieurs propositions de loi intéressant l’agriculture ou tendant à régler la situation résultant des hospitalités ; il proposa également l’amnistie pour les auteurs d’infraction au contrôle fiscal (1955).
Parmi ses nombreuses interventions on retiendra celles qu’il fit lors de la discussion du projet de loi portant amnistie (1952) et du projet de loi tendant à amnistier les Français incorporés de force dans les formations militaires ennemies (1953), ou lors de l’investiture de M. Mendès-France (1953), ainsi que son interpellation sur les suites judiciaires des crimes qui avaient ensanglanté la Haute-Vienne en 1944 (1954).
Choisi comme secrétaire d’État au P.T.L par M. Mendès-France le 19 juin 1954, il soutint la deuxième lecture du Budget de la Caisse nationale d’épargne ; il démissionna avec le cabinet le 5 février 1955. Aux élections du 2 janvier 1956, il ne fut pas réélu. Commandeur de l’ordre du mérite postal, fait en 1956 chevalier de la Légion d’Honneur, il consacre son activité à son cabinet d’avocat.