Eglise de Cromac

L’église de style roman du XIIe siècle paraît être une des plus anciennes du pays ; sa forme est rectangulaire.

Un portail en plein cintre orné de trois tores retombant sur des colonnes munies de chapiteaux à crochets y donne accès. A l’intérieur, de chaque côté de la porte, deux enfeux en plein ceintre les fenêtres, fort étroites à l’extérieur, sont franchement romanes ; le chœur voûté par une croisée d’ogive, est terminé par un chevet droit. L’arc doubleau qui le sépare de la nef est ogival et la voûte récente, qui couvre la nef, a épousé sa forme, ce qui ne laisse pas d’être bizarre. Le portail est en grès ferrugineux de Chail­lac ; le surplus en granit.

Un clocher massif, sorte de donjon carré, sans doute du temps des guerres anglaises, soutenu à chaque angle par deux contreforts, flanque l’église au Nord. Le rez-de-chaussée, qui communique avec l’église par un arc gothique, forme une petite chapelle.
A une certaine époque, un mur avait été construit pour la séparer ; il a été démoli en 1900, lors d’importantes répa­rations. Celles-ci ont fait disparaître deux écussons qui étaient peints sur les murs de cette chapelle et que nous avions relevés auparavant ; l’un était d’or à une bande componée d’or et de… qui appartenait aux de Montbel l’autre portait de gueules à la croix d’argent chargée en abîme de… Ils indiquent que cette chapelle appartenait aux seigneurs de Lascroux.

Dans un coin de l’église, on voyait un vieil autel en bois sculpté, orné de quatre statues, dont un saint Laurent appuyé sur son gril, et de deux écussons timbrés d’une couronne de comte : sur l’un figurait un sautoir accom­pagné d’un croissant en pointe, armes des Laurent de Fontbuffaud ; l’autre portait une face accompagnée de 2 étoiles en chef et d’un croissant en pointe.
L’église de Cromac était sous le patronage de saint Silvain d’Ahun et à la nomination du prieur-curé de Beaulieu. L’aveu de Brosse de 1555 revendique la présentation et dit qu’elle vaut 40 1. de rente.
Le curé, ayant abandonné ce qui lui appartenait de dîmes aux Augustins de Montmorillon, par acte du 4 juillet 1686, était à portion congrue. (Arch. de la Vienne, M.D., 298).
Le 17 août 1663, le curé déclare devant notaire qu’ayant voulu faire dîmer un champ en novaille, par un de ses neveux, sous-diacre, trois des enfants de Gaspard du Rieux, seigneur de Fontbuffeaux, assistés de sept ou huit personnes, armés de bâtons ferrés, épées et autres armes, lui auraient ôté la gerbe qu’il avait prise, “ en jurant et blasphémant le nom de Dieu qu’il ne léveroit pas la dîme ni qu’il n’emporteroit aucune gerbe que s’il ne se retiroit, ils lui couperoient les oreilles ”. (Arch. de l’hidre, E., 623).
Le 26 mai 1644, ce curé fait procéder à l’inventaire des linges de l’église assez peu nombreux. La cire du patron de l’église a été vendue l’année précédente pour acheter un calice et autres ornements. On voit par cet acte qu’il existait dans cette église une confrérie du Saint-Sacrement. (id.).
Les habitants de Cromac, réunis en assemblée générale le 21 octobre 1770, nomment un marguillier et sacristain qui devra balayer et nettoyer l’église, sonner les cloches, passer le pain bénit et suivre le curé ; les métayers lui don­neront 1 b. de seigle ; ceux qui labourent à 2 vaches ou 2 bœufs, demi-boisseau ; les particuliers payeront ce qu’ils ont coutume (M.N.).

Les registres d’état civil de Cromac, peu riches en rensei­gnements, nous indiquent au 3o mai 1716 la bénédiction des figures de saint Sylvain, patron de l’église, et de sainte Radegonde et, au 3 août de la même année, celle d’une petite cloche pesant 4o 1. au nom de la Vierge et Sainte-Barbe ; le parrain fut Louis Dumont, garde du corps ; la marraine, Marie Decressac, nièce du curé. Le tout, ajoute celui-ci, fait sumptibus meis,

En 1730, la grosse cloche, qui était fêlée, fut refondue et augmentée de 200 l. ; elle fut bénite le 17 juillet 1730 son poids était de 4oo 1. Elle fut tenue, sous les noms de la Vierge et saint Sylvain, par Léonard Laurent, seigneur de Lacroux, et par Thérèse Decressac, femme de Louis de Lafont, seigneur de Saint-Georges, à défaut de Marie-Françoise Deaux, femme de Jean-Louis Desmarais, seigneur de Soulignac, dont le nom se trouvait sur la cloche et qui était décédée entre la fonte et la cérémonie.

Les trois cloches, qui se trouvent actuellement dans le clocher, sont récentes et signées Bouée et Holtzer.
– La plus grosse, qui pèse 401 kilos (diamètre 0,901m) et donne sol dièse, porte :

Bénite en 1863 par Mr le chanoine Chevastelon, doyen du chapitre ;
nommée : Françoise.
Parrain : Mr Alexandre Appay ;
Marraine : Mlle J. M. –J.
curé : M. Bourduge,. prêtres,
amis du curé : Plainemaison, Thomas, Hervy,.
Bienfaiteurs : Maire Aumasson, trésorier Lemoine, instituteur P Clément. L. Clément. Courroux, ingénieur. Montaud, Draignaux
Bienfaitrices Paumier. Margte Appay. Bourduge. Colombet. D. Thibaut, R. Demay. Vauzelade. Bardon. M. Appay. Mdames Thibaut et de la Lande
G. Bollée, fonderie de St.Loup, Orléans.

– La seconde « la dièse », 284 kilos, 0,798m de diamètre :

Bénite en 1863 par Mr le chanoine Chevastelon, doyen du chapitre nommée Anne-Marie. Parrain J.Bte. J.-M..J.
Marraine : Anne-Marie Bourduge, née des Rochers.
Curé, Bourduge
Mr Thomas, prêtre.
Suriot, adjoint.
Couroux, ingénieur.
Bouchaud. F. Aubrun.
G. Bouée, fonderie de St-Loup, Orléans.

Ces deux cloches sont en bronze ;
– La troisième cloche est en acier ; diamètre 0,798m ; elle donne le « mi »:

Fondeur : Jacob Holtzer et Cie, 1869. J.-M.-J.
Nom : Jeanne-Radégonde.
Parrain : Mr J.-B. Thibaut, maire.
Marraine : Mdame J.-M. Lemoine.
Donateurs : Mrs C. Appay, Hte Thibaut. A. Bourroux.
Curé : P. -L. Bourduge,.
(Copie de M. l’abbé Bouchet, curé de Cromac).