Il pleut, il pleut Bergère

« Il pleut, il pleut Bergère... » Cette romance est une des rares chansons dont on connaisse l’auteur et le compositeur. La musique est en effet du violoniste Victor Simon, qui écrivit bon nombre d’opéras comiques et les paroles de Philippe Fabre d’Églantine.

bergerebab

Intitulée tout d’abord « Le retour aux champs», en 1782, « Il pleut, il pleut Bergère » s’impose définitivement en 1787. En 1789, la chanson est sur toutes les lèvres.
Lorsqu’au lendemain de la prise de La Bastille, la Garde Nationale est créée, l’événement est célébré sur l’air de « Il pleut, il pleut Bergère »

Il pleut, il pleut Bergère,
Rentre tes blancs moutons.
Allons à la chaumière,
Bergère, vite allons.
J’entends sous le feuillage
L’eau qui tombe à grand bruit.
Voici venir l’orage,
Voici l’éclair qui luit.
Entends-tu le tonnerre ?
Il roule en approchant.
Prends un abri, bergère,
A ma droite en marchant.
Je vois notre cabane
Et, tiens, voici venir Ma mère
et ma sœur Anne
Qui vont l’étable ouvrir.
Soignons bien, ô ma mère,
Son tout joli troupeau.
Donnez de la litière
A son petit agneau.
C’est fait allons près d’elle.
Eh bien donc te voilà ?
En corset, qu’elle est belle.
Ma mère, voyez-la.
Soupons. prends cette chaise.
Tu seras près de moi.
Ce flambeau de mélèze
Brûlera devant toi.
Goûte de ce laitage
Mais… tu ne manges pas
Tu te sens de l’orage ?
Il a lassé tes pas.
Bonsoir, bonsoir, ma mère.
Ma sœur Anne, bonsoir.
J’amène ma bergère
Près de vous pour ce soir.
Qu’on mène dans l’étable
Ses brebis, ses agneaux.
Et mettons sur la table
Laitages et fruits nouveaux.
Eh bien ! voilà ta couche ;
Dors-y bien jusqu’au jour.
Laisse-moi sur ta bouche
Prendre un baiser d’amour.
Ne rougis pas bergère.
Ma mère et moi, demain,
Nous irons chez ton père
lui demander ta main.

broute2

Parole : Philippe Fabre d’Églantine
Musique : Victor Simon
Écrite vers 1780.

 

Autres chansons de la même époque
« Ah ! Ça ira ! »  (Paroles : Ladré, Musique : Bécourt,  1790)
« La Marseillaise » (Parole et musique : Claude Rouget de Lisle, 1792)
« La Carmagnole » (Anonyme)
« Le chant du départ » (Paroles ; Joseph Chénier, Musique : Étienne Méhul, 1793)