Saint Sulpice les Fleurs, c’est où ?

Quelle surprise, cette nomination à Saint…euh…comment c’est déjà…oui, Saint-Sulpice-les-Feuilles !
Oui, surprise générale même, car dans le bureau hyper organisé du Rectorat où l’on m’apprend la nouvelle, nous étions visiblement plusieurs à découvrir que dans cette commune au nom chargé de lyrisme, se trouvait un collège, tout aussi élégamment baptisé Collège Fabre d’Églantine.
Avant d’accepter le poste, et face aux visages interloqués des administratifs, je me permets ostensiblement de poser une question qui peut vous sembler anodine, mais qui était loin de l’être pour moi :  « C’est où, Saint-Sulpice-les-fleurs…Feuilles, pardon ? ». Et là, à ce moment précis, l’un se cache derrière sa tasse de café, l’autre cherche je ne sais quoi sous son bureau pendant que la plus courageuse expédie ses yeux sur la carte du Limousin apposée au mur du bureau. Et là, moi je prends peur : j’ai beau disposer d’un véhicule « passe-partout » robuste, je me voyais mal faire chaque jour une étape type rallye raid pour aller gagner quat’sous. Mais rapidement, l’œil exercé de l’agent du rectorat me montre où se trouve la bourgade : non loin de La Souterraine, dans le 87… Alors, j’ai accepté, sauf que le plus dur restait à venir : trouver le collège ! Je n’ai pas peiné à trouver le bourg, mais trouver le collège, quel supplice ! Alors je tourne, je vire jusqu’au moment ou mes yeux sont détournés par la punkitude déjà bien avancée d’une personne attendant devant une grille avec des petits enfants ; c’était l’entrée de la « cité scolaire » de Saint-Sulpice-Les-Feuilles ! Après maintes manœuvres, je parviens à me garer dans le spacieux parking, et je pénètre dans l’établissement…
Voilà, je me présente et je rencontre mes nouveaux collègues : une dame presque à la retraite avec un grand bureau dont j’ignore toujours la fonction qu’elle a pu occuper, une surveillante, très bruyante mais néanmoins collègue, des profs, beaucoup de profs, des agents, et puis le chef, que s’il n’y avait pas écrit chef sur la porte de son bureau je ne l’aurais pas cru ! Peu à peu je m’intègre, pas trop mal je pense (même si ce n’est pas à moi de juger).
Que dire sur le collège, sur les gens, enseignants ou non qui chaque jour mettent tout en œuvre pour que l’élève se sente bien au collège ? Je ne peux rien affirmer avec certitude, sauf peut-être cela : pour travailler dans un collège, et d’une manière générale au sein de l’éducation nationale, il y a une chose primordiale à avoir en soi : la passion, malheureusement trop souvent oubliée par certains décisionnaires. Et pour finir, je dirais que dans ce collège, il y a beaucoup de passionnés…

Christophe Yvernault