Le souterrain des Grandes-Pièces

En allant du village de Puyferrat à celui de la Boutinotière, à peu près à égale distance des deux, lorsqu’on descend un petit chemin assez rapide appelé l’ancien chemin de la Poste, on côtoie à droite un grand mas de terre dit les Grandes-Pièces, dans lequel on voit, à environ 10 m du chemin , la roche granitique faisant une saillie peu élevée, longitudinale, perpendiculaire à celle du chemin : c’est dans l’espace qui sépare celui-ci de la roche visible, et à 5 m en avant de celle-ci, qu’en 1826, le nommé Pitou, du village de la Boutinotière, en labourant, vit un de ses bœufs s’enfoncer dans la terre, d’où il le retira avec peine. Le trou qui en résulta permit à beaucoup de curieux de descendre dans un souterrain qui se trouvait à environ 1 m au-dessous du sol , taillé en voûte, se dirigeant vers la roche saillante dont il suivait le côté gauche, haut d’1,50 m, large d’1,60m ; après une longueur de 4m, donnant naissance à gauche à un passage de 80 cm de haut et de large ; ce passage formait un angle un peu moins ouvert que l’angle droit, et l’éperon qui en résultait était arrondi. Le souterrain se prolongeait ensuite, en diminuant un peu de dimensions, et il a été suivi l’espace de 11 m sans qu’on en ait atteint l’extrémité; sa direction est presque droite et paraît suivre le flanc du filon granitique saillant. A l’extrémité opposée, c’est-à-dire celle qui se dirige vers le chemin comme pour sortir dans celui-ci ou passer dessous pour aller aboutir à la pente du champ qui est au delà, il a environ 80 cm de haut et de large ; il n’a été suivi que peu de temps.

Si toute la roche est aussi dure que celle qui est saillante, l’ouvrage a dû être fort pénible. Je pense que cette portion si dure est un filon, et que la masse n’est pas aussi compacte.

Deux ou trois ans après la découverte, l’ouverture fut remplie de pierres et de terre, de sorte qu’une simple dépression au sol indique maintenant sa place.