Le Populaire du 26 janvier 1998
1.700 élèves de toute l’Europe ont le cœur à St-Sulp.les F.
La semaine dernière, trois établissements scolaires de Finlande, Italie et Espagne se sont retrouvés à Saint-Sulpice. Avec le collège Fabre-d’Eglantine, ils ont mis la dernière main à un projet de coopération, via Internet.
Le site Internet du collège Fabre d’Eglantine de Saint-Sulpice-les-Feuilles est né à point nommé. Le 21 janvier exactement. Le lendemain, le 22, Mme Belloubet-Frier, recteur de l’académie de Limoges, devenait sa marraine. Au-delà de l’anecdote, cette naissance marque un grand changement dans la vie de l’établissement haut-viennois.
Grâce à ce site, près de 1700 élèves, âgés de 7 à 17 ans, de Finlande, d’Espagne et d’Italie, auront le cœur à Saint-Sulpice.
Le collège Fabre d’Eglantine va en effet coordonné un projet éducatif européen, sur une durée de deux ans, dont le but est « développer de nouvelles pratiques pédagogiques de lecture et d’écriture, au moyen de technologies nouvelles, tout en permettant la découverte des cultures autochtones de chaque pays partenaire » »
L’idée est née à Saint-Sulpice « Elle est venue début octobre 1997, raconte Guillaume Froeschel, le principal du collège, lors de la mise en place de trois projets d’action éducative sur le conte, le patrimoine local et l’utilisation d’Internet pour les faire connaître. L’envie de partager et d’échanger avec des partenaire européens est née. »
L’établissement français a lancé « une bouteille à la mer », via le réseau des réseaux.
La « bouteille à la mer » a atterri en Finlande, à l’école primaire « Harjulan koulu » de Jrvenp, à l’Institut Santa-Cruz de La Corogne en Espagne et à la « scuola media statale » de Pise en Italie. Les responsables de ces différents établissements étaient à Saint-Sulpice la semaine dernière pour finaliser le projet et le présenter aux autorités de tutelle.
« Yalta pédagogique »
Cette semaine de travail – ce « Yalta pédagogique »- selon l’expression de Guillaume Froeschel, a permis de définir les axes de travail et surtout le calendrier à respecter « La première phase, du 1er avril 98 au 1er janvier 1999, sera l’occasion de mettre en commun des informations sur les patrimoines nationaux et de réaliser un échantillonnage des littératures. » L’anglais et le français seront les langues d’échange.
La première année du projet se terminera le 30 mai 1999, après l’étude, l’analyse comparative des différentes « structures narratives(…) pour voir si des éléments communs et constitutifs d’une culture européenne existent ». La deuxième année du projet verra la réalisation d’un exercice d’écriture commun aux quatre établissements.
« La technologie est frustrante, concède cependant Guillaume Froeschel, les élèves auront besoin de se renconter. Il faudra donc mettre en place des formules d’échange ». Pour la phase « électronique » du projet, le budget prévisionnel est évalué à neuf mille écus (un peu moins de 60.000F) « Nous avons constitué un dossier pour obtenir des financements européens entrant dans le cadre du programme Socrates ».
Rien n’est jamais acquis mais le fait que le recteur d’académie ait accepté de devenir la marraine du site de Saint-Sulpice est la preuve de son soutien. Les quatre établissements y croient en tout cas dur comme fer.