Appelé par les hasards de la vie à habiter, pendant une période de plus de six années, le bourg de Saint-Sulpice-les-Feuilles, nous avons employé nos loisirs à rechercher les documents qui pouvaient intéresser l’histoire locale : les mairies, les minutiers des notaires, les Archives Nationales, les archives départementales de la Haute-Vienne, de la Vienne et de 1’Indre, enfin des archives particulières ont été mises à contribution et nous ont fourni de nombreux renseignements qui nous permettent de tenter d’écrire une monographie du canton. Forcément ce travail sera bien incomplet car tous ceux qui ont été empoignés par l’attrait de la « petite histoire » savent combien sont longues et difficiles ces sortes de recherches qui demandent une opiniâtreté, une patience à toute épreuve et de nombreuses années. De plus, elle aura l’inconvénient grave pour ces sortes de travaux, d’être écrite par un étranger peu au courant, malgré sa bonne volonté, des coutumes et des usages locaux.
Presque toutes ces notes ont été puisées dans des documents manuscrits, c’est-à-dire sont inédites ; les documents imprimés sur notre région sont, en effet, fort rares et comme travaux d’ensemble nous ne voyons à citer que les recherches archéologiques sur les environs de Saint-benoît-du-Sault par M. de Beaufort, où l’on trouve des descriptions fort précises de quelques monuments de la région, et l’intéressant essai de Monographie du canton de Saint-Sulpice-les-Feuilles, publié en quelques pages par notre ami, M. Le Gendre, dans la Revue scientifique du Limousin (15 déc 1895) qu’il dirige avec tant d’autorité ; plus loin nous donnerons la bibliographie de notre canton.
Nous publions donc, en les coordonnant le plus possible, les notes que nous avons recueillies, sans nous inquiéter des lacunes que présentera cette monographie et sans chercher à en tirer des conséquences économiques et sociales : des faits et des chiffres et non des digressions ; d’autres viendront qui combleront les unes et dégageront les autres.
Pour nous, nous estimerons avoir fait oeuvre utile si nous avons pu intéresser nos compatriotes occasionnels à l’histoire de leur « petite patrie ». Nous acquitterons ainsi notre dette de reconnaissance envers une population qui nous a offert une aimable hospitalité. Nos remerciements iront aussi vers ceux — et ils sont nombreux — qui ont bien voulu encourager et faciliter notre tâche. Au seuil de ce travail, nous tenons tout particulièrement à exprimer notre respectueuse gratitude à Mme la comtesse de Kerninon, née de la Goutte-Bernard, et à M. le marquis de Lussac, qui, avec une rare obligeance, nous ont communiqué leurs précieuses archives de famille, quatre pleines caisses de documents.
M. Leroux, l’érudit archiviste de la Haute-Vienne, dont la complaisance est sans bornes, nous permettra de lui dire aussi tous nos remerciements. Nous ne voulons pas oublier non plus, parmi ceux qui, à notre intention, se sont livrés à des recherches, notre compatriote, M. de la Ville du Bost, le savant historien du Dorat, qui a pris nombre de notes aux archives de la Vienne et à la bibliothèque de Poitiers ; M. Camille Gabiat et M. de Loute de Montmagner qui ont porté leurs investigations dans cette mine inexplorée qui s’appelle les Archives Nationales. M. de Boismarmin qui, très libéralement, nous a abandonné ses notes prises dans les archives du château de Beaujeu ; M. le chanoine Lecler, qui nous a donné de précieuses indications.
Nous ajouterons enfin que nous avons trouvé auprès de MM. les Maires, secrétaires de mairies, officiers publics et fonctionnaires du canton, le concours le plus empressé.