Jean-Edmond Ernoul n’appartient pas à notre canton par sa naissance, mais il y fixa sa résidence et y mourut après un séjour d’une vingtaine d’années.
Né à Loudun le 5 août 1829, il fit ses études à Poitiers, où il fut inscrit comme avocat. Son talent et son éloquence le placèrent bientôt au premier rang du barreau de cette ville.
En 1874, il fut envoyé par le département de la Vienne à l’Assemblée nationale, où il prit place à droite.
M. Ernoul, « orateur abondant et informé*», y prononça de nombreux discours qui le mirent en évidence et il devint un des chefs des royalistes ; il fit ainsi partie de la délégation d’Anvers en février 1872. Ce fut lui qui, par l’ordre du jour qu’il présenta, le 24 mai 1873, provoqua la démission de Thiers. Le cabinet de Broglie lui confia le portefeuille de la justice, mais il se démit de ses fonctions le 26 novembre, après l’échec des tentatives de restauration royaliste. Battu aux élections du 10 février 1876, il reprit sa place au barreau de Poitiers, puis, vers 1880, se fixa à Lussac-les-Eglises, où il s’adonna exclusivement à l’agricul¬ture ** ; il y est décédé le 5 septembre 1899.
* M. HANOTAUX, Histoire de ta France contemporaine, p. 369.
** Dictionnaire des parlementaires.