Ancien élève de l’Ecole de Médecine de Limoges, et ancien Externe des Hôpitaux de Paris et de la Maternité de Lariboisière, le docteur Duchazeaubeneix un Limousin, puisqu’originaire de Chaban, commune de Cognac-la-Forêt (ex Cognac-leFroid), s’installe à Lussac-les-Eglises en 1908, dans la maison qui devait être plus tard celle du Capitaine puis du Général Barlier. Il se marie en 1909 avec Madame Veuve Jean Jourdanne, née Amélie Boiron du Moulin de la Bergerie, commune de Lussac-les-Eglises (Ce moulin fut arrêté en 1924).
Le Docteur Duchazeaubeneix exerce sur la commune de Lussac-les-Eglises et les communes environnantes jusqu’à sa mort en 1944, sauf le temps de sa mobilisation, c’est-à-dire plus que le temps des opérations 1914-1918 : il exerce la médecine militaire sur plusieurs fronts en France, en particulier l’Argonne et Verdun ; en 1917, ayant été gazé, il est ramené à la Poudrerie d’Angoulême, puis termine son service lors de l’occupation de la Rurh en 1919.
Il était titulaire de la médaille des Épidémies, chevalier de la Légion d’Honneur et décoré de la Croix de Guerre.
De son mariage sont nés deux enfants :
En 1910, une fille Simone, mariée en 1937 avec M. Jean Alibert, ingénieur de l’École Supérieure de Chimie Industrielle de Lyon, qui fit carrière, sauf un an de mobilisation 1939-1940, dans plusieurs Établissements de ce qui devait devenir le Groupe Rhône-Poulenc-Textile : Société Rhodiaceta et Société Rhovyl, ce qui fit que le jeune ménage s’éloigna pendant 21 ans du Limousin pour la région de Bar-le-Duc-Ligny-en-Barrois ; actuellement, il partage le temps de sa retraite entre Antony et Lussac-les-Eglises. En 1914, un fils, Yannick, que la guerre surprit au moment où il allait obtenir son diplôme d’Ingénieur de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures de Paris fut mobilisé à Poitiers, il devait rejoindre le front à la trouée de Sedan, le 3 mai 1940, comme aspirant d’artillerie. Son régiment fut rapidement bouleversé par l’avance allemande, et le 14 juin 1940, Yannick se trouvait à Charmont (Marne) au 20e R.A., chargé de protéger l’arrière de sa division contre l’armée allemande qui prenait à ce moment-là la direction ouest-est pour se rabattre sur les arrières de la Ligne Maginot. Mission de sacrifice s’il en fut ; après avoir mis hors de combat plusieurs blindés allemands, sa batterie de canons antichars fut rapidement débordée et son chef fut tué le premier.
La batterie fut citée à l’ordre de l’Armée.
Revenons en arrière pour dire qu’en 1918, le Docteur et sa famille, accompagnés d’un ménage de fidèles serviteurs, se sont installés dans la maison de la Place de l’Ormeau, sise à côté de la Pharmacie et qui fait l’angle de la route des Hérolles, maison ayant précédemment appartenu à la famille Thibaut, notaire.
C’est dans cette maison qu’éprouvé par une vie de travail acharné, par les restes de l’atteinte des gaz, par les suites d’une septicémie contractée en service, par la désolation causée par la mort de son fils, le Docteur devait s’éteindre subitement le 7 juillet 1944, en plein soulèvement de la Résistance qui allait libérer la France avec l’arrivée des Alliés.
La maison appartient toujours à sa fille qui devait en 39, 41, 43 et 50 donner naissance à trois filles et un garçon, tous mariés à l’heure actuelle, et qui lui ont donné sept petits-enfants. La seconde fille et sa famille occupe actuellement la maison de la Bergerie. Le fils est Ingénieur de l’École Polytechnique, et membre du corps des Ingénieurs des Ponts-et-Chaussées, il est actuellement détaché à l’État-major de la S.N.C.F. (Société Nationale des Chemins de Fer Français).