C’est en 1897 que le Conseil général de la Haute-Vienne étudie un plan d’équipement départemental comprenant cinq lignes de voies ferrées d’un mètre et à traction mécanique :
– Limoges à Aixe-sur-Vienne
– Limoges à Oradour-sur-Glane et à Mézière sur Issoire
– Limoges à Saint Paul d’Eyjeaux
– Limoges à Bessines
– Bellac à Saint-Sulpice-les-Feuilles
Les premières études révèlent les difficultés techniques et le risque financier. Le projet est mis en sommeil.
Le 11 juillet 1904, une commission spécialisée est nommée par le Conseil Général. Elle va proposer un projet portant sur quatre lignes principales :
– Limoges St-Junien
– Limoges St-Mathieu
– Limoges Eymoutiers
– Limoges Saint-Sulpice-les-Feuilles par Rancon.
L’étude du futur réseau départemental se poursuit. La topographie de notre région va décider du mode de traction. Les rampes atteignent en plusieurs points 60 mm par mètre, ce qui exclut la vapeur, des déclivités moindres obligeants à des tracés plus longs et plus onéreux. Le choix du courant alternatif monophasé avec une tension de 1000 volts pour une fréquence de 25 périodes comporte bien des avantages. C’est la fée électricité avec tous ses bienfaits qui tisse ainsi sa toile sur tout le département.
L’éclairage, la force motrice, des moyens de transport réguliers, c’est une véritable révolution qui va bouleverser nos campagnes. Le département, en autorisant les concessionnaires à vendre de l’énergie électrique, se trouve immédiatement doté d’un imposant réseau de distribution d’énergie. Toute l’économie départementale va en bénéficier. 51 communes, 78 petites industries et quelques 2300 abonnés vont recevoir du courant électrique (110 volts ou 220 V) au moyen de 158 transformateurs répartis le long du réseau. Le 17 mars 1909 la concession du réseau départemental est accordée à MM. Giros et Loucheur, ingénieurs, inventeurs du système de traction électrique adopté.
La construction débute par les lignes 1 et 2 (Rochechouart et Saint-Sulpice-les-Feuilles). En décembre 1910, le dépôt de l’Aurence est terminé. En février 1911, l’usine à vapeur est mise en service. Le cahier des charges fixe certaines prescriptions
Largeur de la voie : 1 mètre
Gabarit du matériel roulant : 3,40 m
Largeur du matériel roulant : 2,20 m
Rayon minimum des courbes en ville : 30 m
hors agglomération 50 m
Tension aux bornes du transformateur
– à Limoges : 600 V contenu
– hors Limoges : 10 000 V monophasé
Vitesse maximum autorisée
– en ville : 30 km/h
– hors agglomération : 50 km/h
Nombre de parcours obligatoires pour chaque ligne : 3 allers-retours
Longueur maximum des trains le et 2e classe : 60 m (8 véhicules).
La construction des lignes va durer 2 ans. La ligne qui va desservir notre canton est ouverte progressivement.
– Limoges Couzeix 6 km le 7 avril 1912
– Couzeix Rancon 37 km le 24 juin 1912
– Rancon Châteauponsac 9 km le 30 août 1912
– Châteauponsac Saint-Sulpice-les-Feuilles 27 km le 7 mars 1913
Chaque train comprend un conducteur et un agent receveur par véhicule voyageur, qui délivre les billets à toutes les stations intermédiaires.
Le conducteur assure le service des bagages. Le département de la Haute-Vienne possède le plus important réseau départemental électrifié de France ! … La 1ère guerre mondiale mettra fin au projet d’unification des réseaux secondaires français.
La guerre terminée, le trafic reprend et se développe. Peu à peu le trafic voyageur est séparé du trafic marchandises.
Mais déjà il existe une lutte à partir des années 30 entre les autobus et le tramway. Après la 2ème guerre mondiale, le tramway ne résistera pas et l’autobus prendra le relais.
L’arrêt définitif du « tram » St Sulpice-Limoges aura lieu en janvier 1949. Ce fut la fin du «tortillard»