La mine d’Uranium de Jouac

La société des mines de Jouac
L’usine de traitement du minerai
Mine à ciel ouvert et mine souterraine
L’impact sur l’environnement
Après la fermeture de la mine?

La société des mines de Jouac

I. Présentation

carte2Implantée depuis 1978 dans le nord de la Haute Vienne, la Société des Mines de Jouac (SMJ), filiale à 100 % de COGEMA, avait pour activité l’extraction et le traitement de minerai d’uranium.
Le complexe minier, qui occupait une superficie de 192 hectares près de la route départementale 912 entre Lussac-les-Eglises et Francfort-sur-le-Main, était situé sur la commune de Jouac à environ 70 km au nord de Limoges.
L’investissement avait été de 175 millions de francs. La capacité de cette société était de 27 tonnes de minerai par heure soit 125 kg d’uranium. En effet l’uranium permettait de fournir 17 % de l’électricité mondiale dont 80% en France.
Le gisement de JOUAC avait été découvert en 1964 par les équipes de prospection de la compagnie Minière de Dong Trieu.
Le gisement du Bernardan a d’abord été exploité en Mine à ciel ouvert (M.C.O) entre 1978 et 1987 (environ 400 000 t de minerai ont fourni 1891 t d’uranium). Le Bernardan profond a été découvert en 1980, son exploitation en mine souterraine démarra en septembre 1983 et la production en novembre 1985. Son âge géologique est estimé à 170 millions d’années. Ce gisement est réputé pour contenir le minerai le plus riche de France ( 5.7 kg d’ uranium en moyenne par tonne de minerai ).
Depuis le 23 Juillet 1993 la société des mines de Jouac était sous le contrôle de la COGEMA.

II. Le personnel

Monsieur Savin

Monsieur Savin, chargé de la communication

Nous vous proposons de consulter l’organigramme de la société des mines de JOUAC.

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L’organigramme de la SMJ

La SMJ comprenait 6 cadres, 21 agents de maîtrise, 51 techniciens et employés, 73 ouvriers qui se répartissaient en 4 grands secteurs : géologie et sondages, mine, traitement, administration , finances et services rattachés. Au total l’effectif de la société des mines était de 151 ouvriers.

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L’usine de traitement du minerai.

Première phase ou préparation mécanique :

photo_9Tout d’abord, le minerai subissait un concassage primaire pour le réduire en grains de 10 cm environ. Puis on effectuait une préparation chimique en arrosant celui-ci avec de l’eau. Là, un second concassage permettait de le broyer jusqu’à atteindre des grains d’un demi millimètre. La boue de minerai ainsi obtenue était essorée.

La deuxième phase ou l’attaque acide :

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Attaque acide

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Vue des barils contenant du minerai d’uranium

On prenait cent quarante kilogrammes par tonnes d’acide sulfurique concentré que l’on mélangeait à ce minerai concassé dans une cuve en bois (doucier) .On éliminait l’eau par un filtrage, et on rajoutait du chlorate de sodium.

La troisième phase ou filtration lavage :

On filtrait ce mélange puis on le lavait et on récupérait le jus que l’on purifiait par solvant dans des colonnes pulsées. On réextrayait de l’uranium dans la saumure (eau salée) et on réutilisait le solvant.

La quatrième phase ou finition :

On rajoutait à ce mélange plus de magnésie qui donnait une précipitation. On le filtrait à nouveau puis on terminait par le séchage. A la fin ce mélange donnait le yellow cake.

yellow cake

Yellow cake

Tétraflorure d'uranium

Tétrafluorure d’uranium

Hexafluorure d'uranium

Hexafluorure d’uranium

On rajoutait au yellow cake de l’uranate de magnésie (jaune) que l’on transportait jusqu’à Narbonne . Cette usine fabriquait du tétrafluorure d’uranium (vert) puis il en résultait de l’hexafluorure d’uranium qui était un solide gris.

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Mine à ciel ouvert et mine souterraine

La mine souterraine.

L’accès à la mine s’effectuait par une galerie de cinq mètres de large par quatre mètre de haut, pentée à 15%, qui reliait les différents amas.
Des galeries secondaires de même pente mais de section plus petite descendaient ensuite en spirale autour des colonnes minéralisées et permettaient l’accès direct au minerai. Plus de 8000 mètres de galeries ont été réalisés.

Coupe verticale

Coupe verticale

Lors de la visite, 11 élèves sont descendus au fond de la mine. Pour avoir la possibilité de descendre, il a fallu les équiper d’une combinaison, d’un casque, de bottes, d’un dosimètre et d’un boîtier fabriquant de l’oxygène en cas d’incendie. Ainsi harnachés, nous sommes descendus dans des galeries très étroites de 5 mètres de large et de 4 mètres de haut.

Engin permettant l'extraction du minerai dans la mine

Engin permettant l’extraction du minerai dans la mine

La mine à ciel ouvert

Le début de l’ exploitation de la mine à ciel ouvert a commencé en 1978. La surface découverte était de (environ) 7 hectares (69000m2) et d’une profondeur de 115 mètres.
La hauteur des gradins était de 13 mètres avec une inclinaison de 60 et 75° et d’ une largeur banquette de 5 mètres. La largeur de sa piste était de 11 mètres et sa pente est de 10°.

Mine à ciel ouvert

Mine à ciel ouvert

Pour 6 200 000 tonnes de minerai brut extrait, il y avait 400 000 tonnes de minerai produit et on ne récupérait que 1 900 tonnes d’ uranium. (4,75 kg d’ uranium pour 1 tonne de minerai.)

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Impact sur l’environnement

I. L’homme et l’uranium
II. Les impacts environnementaux
III. Consommations
IV. Rejets liquides
V. Rejets atmosphériques
VI. Eaux souterraines
VII. Autres déchets industriels
VIII. Impacts sur la Benaize

I – L’homme et l’uranium

1° Protection de l’homme

La société des mines de Jouac assurait la protection de leurs ouvriers en leur faisant porter des dosimètres. Deux fois par an, ils devaient passer une visite médicale.
Dosimètre : appareil porté par le personnel travaillant dans la mine qui permet de mesurer le taux d’ exposition.

2° L’uranium

A l’état massif et pur, l’uranium est un métal gris, dur, très dense. Dans la nature où il très répandu – l’écorce terrestre en contient en moyenne trois grammes par tonne – on ne le trouve que sous forme de minéraux complexes, souvent noir ou de teintes vive : jaune (Autunite), vert (Chalcolite), orange (Gummite).
C’est sa radioactivité qui en fait une substance énergétique : 1 tonne d’uranium équivaut à 10 000 tonnes de pétrole , ou à 14000 tonnes de charbon.

II – Les impacts environnementaux

Lors des sondages percutants ou carottés, les causes d’impact sont :

– Consommation d’eau et de gazole ;
– Rejets liquides.

Au cours de l’extraction du minerai, les causes d’impact sont :

– Consommation d’eau , d’électricité, de fioul et d’explosifs ;
– Rejets atmosphériques (aérage);
– Rejets solides (stérile minier);
– Rejets liquides (eau d’exhaure);
– Modifications paysagères dues au stockage du stérile minier .

Pendant le traitement du minerai , les causes d’impact sont :

– Consommation d’eau , d’électricité , de fioul , de gaz et de produits chimiques ;
– Rejets atmosphériques (lors du séchage du diuranate);
– Rejets solides ( résidus d’attaque et boues chimiques issus du traitement des effluents);
– Rejets liquides ( effluents et eaux de ruissellement );
– Modifications paysagères dues au stockage des résidus .

III – Consommations

Eau

Eau industrielle : 266 296 m3
Eau potable  : 8 420m3

L’ eau industrielle provenait de l’étang des Lignes situé à 3 km du site . L’eau potable provenait de 2 forages de 40 mètres situés sur la propriété et du réseau d’adduction municipal de Jouac .

Produits chimiques

Acide sulfurique : 12 980 tonnes
Chaux : 5 728 tonnes
Chlorure de sodium : 1 143 tonnes
Chlorure de soude : 156 tonnes
Magnésie : 179 tonnes

Ces divers produits chimiques entraient dans le procédé de fabrication de l’uranate de magnésie et le traitement des effluents.

Explosifs

Explosifs : 35 tonnes
Les explosifs étaient utilisés dans la mine pour creuser les galeries et abattre le minerai.

IV – Rejets liquides

Les rejets liquides de S.M.J étaient constitués des effluents de l’usine et des eaux d’exhaure et de ruissellement. Ils subissaient un traitement spécifique avant leur rejet dans la rivière.
Les effluents de l’usine provenaient de la mise en solution de l’uranium et de la précipitation magnésienne. L’eau contenait des impuretés. Elle était traitée au chlorure de baryum. Les eaux traitées étaient recueillies dans les bassins.

V – Rejets atmosphériques

L’aérage de la mine était assuré par 6 ventilateurs à très grand débit afin de renouveler l’air des galeries pollué par les gaz d’échappement des engins miniers et par le radon qui s’exhalait naturellement de la roche .

VI – Les eaux souterraines

Elles étaient contrôlées par un réseau de piézomètres installés sur le site depuis 1992.

VII – Les autres déchets industriels

La gestion des déchets était organisée de façon à prendre en compte tous les déchets issus de l’activité minière et industrielle de S.M.J qui faisaient l’objet d’un séparatif à sa source.

VIII.  Impact des activités sur la Benaize, cours d’eau exutoire

Le suivi de la qualité physico-chimique des eaux était effectué par 3 laboratoires agréés :
– le Laboratoire Régional de Contrôle des Eaux de la Ville de Limoges,
– le Centre de Radioprotection dans les Mines d’ALGADE ,
– l’Office de Protection contre les Rayonnements ionisants.

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La fermeture de la mine de Jouac.

Introduction

Et oui, la dernière mine d’uranium de France a fermé ! En effet, il n’y avait plus assez de ce minerai. Déjà en 1987, la mine à ciel ouvert avait été fermée car le gisement était épuisé. On n’exploitait donc plus que la mine souterraine. La fermeture de Jouac avait été prévue pour l’ an 2001 ; car exploiter le gisement plus profond aurait été trop coûteux par rapport à la quantité d’uranium extrait.

I. Le réaménagement du site.

Les différentes possibilités :

Après la fermeture de la mine en 2001, plusieurs options avaient été envisagées selon les différents sites :
– Conservation d’un écosystème peu répandu dans la région avec des zones humides et des falaises.
– Utilisation pour les loisirs.
– Utilisation agricole.

Les travaux de réaménagement comprenaient les phases suivantes :

– Terrassement pour créer un modelé harmonieux s’intégrant bien dans l’environnement,
– Aménagement de voies d’accès et de fossés conformes au nouveau modelé,
– Reconstitution du sol, constitué en général d’une couche de 30 cm de terre végétale,
– Mise en végétation : semis, plantation d’arbres,
– Travaux de finition.

Avant le réaménagement du site

Avant le réaménagement du site

Après le réaménagement du site.

Après le réaménagement du site.

Les dirigeants souhaitaient soit revendre l’usine dans son intégralité à un nouveau propriétaire, soit la détruire…

II. Avenir du personnel

Les directeurs avaient incité les employés à trouver un autre emploi et à quitter l’entreprise avant que celle-ci ne fermât. Ainsi sur les 400 salariés que comptait la S.M.J. il n’en restait plus, vers la fin, que 151.