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L’église
Les royautés
Le prieuré
Le presbytère
Le cimetière
L’église
L’église de Mailhac était sous le vocable de saint Gervais et saint Protais ; le curé était présenté par le vicomte de Brosse et nommé par le prévôt de Saint-Benoît-du-Sault. D’après l’aveu de Brosse de 1552, cette cure valait 30 l. de rente.
Dans une déclaration du 24 mars 1751, le curé fait connaître qu’il est à portion congrue, c’est-à-dire qu’il ne possède pas les dîmes de la paroisse. La pension que lui payent les décimateurs est de 300 l. et il jouit des dîmes novales qui donnent communément 25 b. de seigle. Le fond de son bénéfice comprend le domaine de La Prade et une petite maison à Mailhac. La moyenne de son casuel est de 4 enterrements, 4 mariages, soit 20 l. Il y a 12 messes de fondation non acquittées. Les charges sont 36 l. de décimes, 40 l. pour un domestique, 10 l. pour la cuisson du pain, 10 l. de blanchissage et 10 l. de luminaire. Il doit en outre 12 messes dans la chapelle de La Tache et 52 messes pour le domaine de La Prade.
En 1772, le curé établit ainsi son budget :
casuel, 143 l.
messes, 100 l.
portion congrue, 500 l.
fermage du pré, 40 l.
loyer de la maison, 36 l.
Au total, 859 l.
Cette église est un édifice à peu près sans style. Le porche a été refait en 1863 ; la nef est simplement lambrissée ; A droite, on remarque une sorte d’enfeu qui a pu abriter le tombeau d’un prince de la maison de Savoie dont nous parlons plus loin. Le chœur est beaucoup plus étroit que la nef, ce qui a permis d’établir des autels secondaires sur les murs perpendiculaires à l’axe ; il est voûté par un berceau roman ; une des fenêtres qui l’éclaire est gothique. On y a trouvé vers 1860 des fresques du XIIIe siècle. A l’extérieur les modulons appliqués sur le chœur sont romans.
Le grand autel en bois, du XVIIe siècle est garni de 4 statues anciennes parmi lesquelles une sainte appuyée sur une épée et une roue dentée. Signalons encore dans l’église deux grands anges eu bois, de la même époque, qui étaient destinés à supporter quelque objet ; la statue de N-D. des Miracles placée sur l’autel de gauche; celle de Saint-Blaise: enfin remarquons que cette église est la seule du canton à posséder des tableaux anciens et dignes d’intérêt ; l’un représente saint Dominique et la Vierge, l’autre le baptême du Christ ; ce dernier est placé dans un joli cadre Louis XVI.
Dans la sacristie se trouve un reliquaire-bras en bois recouvert d’une feuille d’argent repoussée et guillochée donné à l’église, en 1790, lors de la dispersion des richesses de Grandmont ; il contient un os de saint Appollinaire.
Ce reliquaire porte les armes de l’abbé Georges Barny (1636-1654) *. Il est classé monument historique, de même qu’un exceptionnel fer à hosties du XIIIe ou XIVe siècle où ne sont gravées que les petites hosties destinées aux fidèles ; elles y sont au nombre de 18**.
* Bibliographie M. Rupin, l’œuvre de Limoges, p. 484 ; M. Guibert, l’orfèvrerie à l’Exposition de Limoges, p. 225 ; Calal. de L’Expos. p. 105, Album de Mieusement, pl. XXVI).
** Bibliographie Barbier de Montault, Bullet. t. XXXV, p. 268, Calal. n° 67 ; Mieusement, pl. XXVII.
Signalons également dans la sacristie un vase cylindrique en plomb destiné à mettre l’eau bénite, qui parait fort ancien.
Dans le clocher de l’église de Mailhac sur Benaize existent trois cloches :
– Deux grosses fondues en 1876 par Bollée du Mans, dont les inscriptions ont été publiées par M. Lecler
– Une petite, fêlée, la plus ancienne (1504) porte en gothique longue : « Sancti Gervazi et Protazi orate pro nobis lan mil vc i m ». Sur la robe, on voit un calvaire orné de rinceaux et dont la branche verticale porte en petite gothique : « ave Maria » ; sur la gorge, on voit la Vierge sous un dais gothique ; le Christ avec les Saintes Femmes placés sous le même dais ; « Ecce Homo« .
Un arrêt du conseil du 12 mars 1774 ordonne qu’il sera imposé une somme de 2072 l. sur les habitants pour la réfection de la maison curiale, les réparations de la nef, du clocher et du cimetière, il y avait autrefois dans cette église d’importantes confrérie qui organisaient, à l’occasion de la fête de leurs patrons des processions costumées généralement terminées par un grand festin. Cet usage était, assez commun en Limousin où il était connu sous le nom de reinage ou de royauté, parce que les personnages qui présidaient à la cérémonie portaient le titre de roi et de reine et que leurs compagnons se distribuaient les autres dignités d’une cour.
Ces dignités se donnaient aux enchères, soit contre de l’argent soit contre de la cire, des denrées.
Les royautés
A Mailhac, le succès de la royauté de N.-D des Miracles que l’on rencontre dès 1624, fit éclore, en 1636, une royauté rivale dite de Saint-Gervais et Saint-Protais, organisée par les membres d’une confrérie placée sous le patronage des saints de la paroisse. Elle parvint, semble-t-il, à supplanter sa concurrente, puis à la faire disparaître.
Les registres d’état civil contiennent de 1625 à 1647 quelques renseignements sur ces royautés.
En 1624, les offices de grand Prévost de l’autel, de porte espée, du noumé faict à sa guise sont adjugés chacun ,moyennant 1 l. ½ de cire ; ceux de premier danseur, chamberland, conseiller du roi, grand maistre dex cérémonies, escuier tranchant, le second page, le taste-vin, 1 l. cire; le premier tireur de guain, le porte-panache, le cuisinier, ½ l. Il est à remarquer que le procès-verbal de l’adjudication ne mentionne ni le roi, ni la reine, ces dignités étaient sans doute réservées aux président et présidente de la confrérie. L’année suivante, il n’en est plus ainsi, le roi est porté à 4 l. cire et la reine à 1 l. ; la mignonne de la reine a pareille quantité.
En 1628, les concurrents sont plus nombreux ; le roi est poussé à 7 l. et la reine à 5 l. A cette époque 48 filles font partie de la confrérie ; un an après, un revirement se produit . le roi tombe à 1 l. 1/2, tandis que la reine monte à 5 l.1/2 ; à l’annonce de l’adjudication des dignités, 13 filles étaient venues se faire inscrire dans la confrérie en payant un droit d’entrée variant entre une livre et demie de cire. On pouvait être roi ou reine plusieurs années de suite ; la reine de 1630 est la même que celle de 1629, mais cette fois cette satisfaction ne lui coûte que 2 l. En 1646, le roi et la reine sont adjugés 4 l.
La royauté de Saint-Gervais et Saint-Protais eut, à son apparition, en 1636, une vogue beaucoup plus grande. Le roi est levé par Philippe Guillerot moyennant 8 l. cire, un bussard de vin et 4 boisseaux froment ; le lieutenant du roi par Jacques Guillerot, moyennant 2 l. cire, “ mais il boira le premier ”; le porte enseigne, 2 l. ; le porte cornette, le porte espée, 1 l. 1/2 ; le mignon du roi, la folie, 1 l. la reine, 7 l.
Ces dignités n’étaient pas toujours toutes remplies ; la procession la plus complète fut celle de 1637 ; en dehors des personnages qui figurent l’année précédente, nous trouvons le taste vin du roi, le premier danseur, le premier tireur d’espée, le premier tireur de gan, le conseiller du roi, le premier page, le chambellan, le sommelier, l’écuyer tranchant.
En 1647 le roi est tombé à 3 l. 1/2 et la reine à 3 I. Au siècle dernier, un curé de Mailhac tenta de ressusciter cet antique usage ; la cloche de 1876 porte le nom de la reine de l’année.
Le pèlerinage de N.-D. des Miracles de Mailhac est encore assez suivi pour les enfants ; il a lieu le 31 mai.
Le prieuré
Le prieuré de Mailhac, mentionné dès 1318, dépendait aussi de la prévôté de Saint-Benoit-du-Sault ; il avait pour patrons les mêmes saints que l’église ; il vaut 60 l. de rente en 1552.
De faible importance, ses titulaires ne l’habitaient pas, tout au moins au XVIIe siècle, et chargeaient un prêtre d’assurer le service : le 12 nov. 1673, Français Marcoul, prêtre d’Arnac, s’oblige envers le prieur à faire ce service dans l’église de Mailhac, qui est de dire tous les dimanches la première messe, ainsi qu’aux quatre fêtes annuelles, qui sont Pâques, Pentecôte, Toussaint et Noël ; aux fêtes commandées de la Vierge ; au jour des patrons du prieuré et des apôtres saint Jacques, saint Philippe et saint André, moyennant 78 l. par an.
Les dîmes de la paroisse appartenaient en majeure partie au prieuré et c’était lui qui payait au curé sa portion congrue. Le 11 juill. 1753, elles sont affermées 534 b. de seigle, dont seulement 100 b. pour les décimateurs laïcs.
Parmi ces derniers, nous trouvons Gabriel de Ricoux, seigneur de Soulignac, qui, le 1er déc. 1543, vend à réméré à Jean Bastide, md, de Saint-Benoit, le quart de la dîme de Mailhac avec 14 s. de devoir féodal et foncier appelé queste. Jacques de Vérine fit le retrait le 2 mai 1565.
Le presbytère
En 1630, le presbytère était désigné sous le nom de maison de la Trapy ; il dépendait de Mondon. Reconstruit en 1774, il fut aliéné à la Révolution. La cure actuelle a été acquise en 1889, moyennant 3487 F.
Le cimetière
L’ancien cimetière de Mailhac se trouvait autour de l’église ; le cimetière actuel a été acheté vers 1853.