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L’ancienne église
La nouvelle église
Les curés
Reliquaires
Cloches
Cimetières
Confrérie
L’ancienne église
L’ancienne église de Saint-Sulpice était de style roman (IX – XIIe siècle). Une partie avait sans doute été restaurée en 1636, car un claveau provenant d’une des portes montre encore cette date. Elle était précédée d’un “ chaputiau ”, sorte de porche sous lequel avaient lieu les délibérations d’habitants.
Après la restauration du culte, des travaux importants y furent effectués en 1809. En 1848, comme elle menaçait ruine, on la démolit. Dans ses fondations, on trouva les blocs de pierre dont nous parlons plus haut, et qui paraissent avoir appartenu à une construction romaine en grand appareil.
La nouvelle église
Reconstruite, à peu près sur le même emplacement, dans le style ogival à lancette du XIIIe siècle par M. Victor Gay, elle fut consacrée le 20 août 1851. Elle coûta 55000 F dont 14000F fournis par des dons particuliers et 6000F par l’Etat ; trois ans après, on s’aperçut que les voûtes fléchissaient et on dut y faire des travaux de consolidation. Enfin de très importantes modifications y furent apportées en 1883 par l’adjonction de deux bas-côtés et la réfection de la nef.
En résumé, son plan actuel est une croix latine avec chevet polygonal, nef et deux bas-côtés; le clocher est octogonal à base carrée et abrite un porche à trois côtés ouverts.
Elle était sous l’ancien régime à la nomination du prévôt de Saint-Benoit-du-Sault; le vicomte de Brosse, dans son aveu de 1552, en revendique la présentation; ce droit lui était contesté par le Seigneur de Piégut. Cet acte ajoute qu’elle vaut 50l. de rente.
D’après un aveu de Lavaupot, les droits de prééminence dans cette église appartenaient aux Seigneurs de Piégut et de Lavaupot ; ceux de Piégut passaient les premiers dans les cérémonies et étaient enterrés dans le chœur. Les Seigneurs de Lavaupot avaient deux bancs, l’un derrière l’autel N.-D., l’autre derrière le chœur avec droit d’enterrement dessous.
Les registres d’état-civil renferment le procès-verbal suivant :
“ L’an 1743, le 8 mai, 3ème semaine après Pasques, Mgr l’illustrissime et révérendissime Jean-Gittes de Coetlosquet a fait la visite de notre église et y a donné la confirmation à près de 1000 personnes ; il y a presché l’espace de 5/4 d’heures sur la sanctification du dimanche d’une manière très vive et très pathétique et pour donner des marques de la bonté qu’il a eue pour cette Paroisse il y a officié et y a chanté la messe pontificale Mgr d’Espagnac, son grand vicaire, lui servait de diacre, M. Vetelay curé de Saint-Hilaire, de sous-diacre ; la messe fut chantée par 3 petits enfants qui faisaient un chœur et près de 10 ecclésiastiques et 4 séculiers qui scavoient le plain-chant ; 20 ecclésiastiques, prestres ou curés voisins assistèrent à cette cérémonie ; toute la Paroisse était extrêmement édifiée de la douceur et de l’affabilité de cet illustre prélat ; il avoit près de 70 ans qu’on n’avait veu d’évesque dans cette Paroisse, depuis M. Louis Durset, d’heureuse mémoire, qui est mort en odeur de sainteté ”.
On sera peut-être bien aise de savoir le contenu de l’ordonnance : elle ordonne que
“ le banc de Piégut sera rétréci de 2 pieds et allongé jusques à la première marche du sanctuaire, qu’on feroit une grand croisée entre la chaire et la tribune et qu’on fermeroit la petite porte ; que les droits de la fabrique pour les sépultures dans l’église seroient de 10l . Il a retranché la feste de la translation de saint Sulpice qui tomboit le 27 août et la feste de saint Blaise dont il permet la dévotion le dimanche suivant et permet l’exposition du Saint-Sacrement et prier Saint Sulpice pendant la matinée jusques après la grand’messe et vespres ”.
Les curés
Le curé, ne possédant pas toutes les dîmes de la Paroisse, était à portion congrue; chaque année il devait au Seigneur de la Salle de Jançay 18 d. et 40 pieds de chandelle à cause du presbytère. Celui-ci, aliéné à la révolution, a été racheté en 1823 par la commune Il a été réédifié en 1900 sur le même emplacement.
Reliquaires
L’église de Saint-Sulpice possède deux reliquaires célèbres qui ont figuré à diverses expositions et ont été maintes fois reproduits. Tous deux proviennent de Grandmont.
Le plus ancien est formé d’une urne en cristal supportée par un ange debout. Le tout a une hauteur de 0m23.L’ange, dans une attitude hiératique, tient de la main gauche 1’évangile et élève, au devant de sa poitrine, la droite dans un geste de bénédiction. Sa figure, aux yeux énormes formés par deux globules d’émail noir, est encadrée par une chevelure nattée dont chaque natte se termine par une boucle. Il est vêtu d’une robe à longues manches; ses pieds nus reposent sur une sorte de tapis. Ses ailes sont garnies d’émaux aux tons vifs. Pour imiter les plumes, elles portent des sortes d’imbrications émaillées au champlevé en gros bleu, bleu turquoise, gris, blanc et rouge. Une bande bleue ornée de points rouges traverse ses ailes; le cloisonnage a été utilisé pour ces points. Ce procédé a été fort peu employé en Limousin*.
* Bibliographie : Ce reliquaire a été reproduit par Didron : Annales archéologiques, t. XV, p. 235 ; Texier, ibid., t. XIX, p. 41 ; Palustre et Barbier de Montaultt, orfèvrerie et émaillerie limousine, pl. XVII; Rupin, L’œuvre de Limoges, fig. 527, p. 478. Voir aussi abbé Texier, Dictionnaire d’orfèvrerie, col. 868 ; L. Guibert, L’orfèvrerie limousine à l’exposition de Limoges, p 195 ; Catalogue de l’exposition de Limoges, Orfèvrerie, p. 6.
M. Palustre et Mgr Barbier de Montault concluaient à l’origine allemande de cet objet. M. Guibert déduisait du style très caractérisé de l’ange une provenance byzantine ou nord italienne.
L’autre reliquaire nous présente des émaux peints; M. Darcel, dans sa notice sur les émaux du Louvre, dit que ce sont, avec l’Adoration des Mages, conservée à ce musée, les plus anciens émaux peints à date certaine.
Ils garnissent les côtés d’un soubassement à base hexagonale qui supporte une statuette en argent de saint Sébastien. Le tout a une hauteur de 0,18m
Un des grands côtés est muni d’un verre permettant de voir la relique; à l’opposé un émail représente une Piéta sur chacun des deux pans voisins, plus étroits, un saint Antoine et son compagnon.
Sur les deux autres faces, recouvertes d’un fond violet feuillé d’or, se détache un écusson écartelé aux 1 et 4 de gueules semé de fleurs de lis à une barre de sinople; aux
2 et 3 d’azur au chef de sinople au lion rampant de gueules couronné d’or. Sur un des écussons le troisième quartier est fascé d’azur et de gueules de six pièces.
L’authentique, qui accompagne ce reliquaire, fait connaître qu’il a été donné par Antoine Lallemand, évêque de Cahors et abbé général de Grandmont de 1471 à 1495, mort le 22 déc. 1495; ces émaux sont donc antérieurs à cette dernière date.
Saint-Sébastien est représenté, selon la tradition, nu, debout, attaché au poteau et percé de flèches. Les cheveux et le caleçon sont dorés (1).
Ce reliquaire renferme un os du pouce de Saint-Sébastien.
Par arrêté ministériel du 20 juin 1891 ces deux objets ont été classés monuments historiques.
Cloches
Le procès-verbal suivant constate la fonte de trois cloches qui n’existent plus…
Cimetières
Il y avait autrefois deux cimetières, l’un autour de l’église, l’autre à l’endroit où il se trouve actuellement; celui-ci était alors à une certaine distance de Saint-Sulpice qui ne s’étendait pas de ce côté. Il est mentionné dès 1511.
On y trouve parfois d’anciennes sépultures qui contiennent des vases à eau bénite globuleux, à goulot court et étroit; ils ont environ 0,12m de haut et 0,08m de diamètre; leur terre est jaune.
Encore aujourd’hui chaque village a, dans le cimetière, sa place particulière.
Une chapelle dédiée à Saint-Michel, pour laquelle on fait fondre une cloche en 1664, existait dès 1562. C’est probablement la même qui est mentionnée par Nadaud comme se trouvant dans le cimetière; elle était alors ruinée.
Confrérie
Il existait à Saint-Sulpice une confrérie du Saint-Sacrement; le 24 oct. 1750 nous trouvons mentionné le décès de Silvain Besge, charpentier et tisserand, “ lequel a été baile de la confrérie du Saint-Sacrement pendant quarante ans et l’a gouvernée en parfait honnête homme et au grand profit de l’église ”. (E. C.).
Les confrères devaient accompagner les processions un cierge à la main et assister aux services des membres décédés. Le baile avait la garde des cierges et les distribuait aux confrères; il ordonnait les services. La confrérie comprenait deux catégories de membres : ceux qui portaient des cierges en cire blanche, ils payaient 22 s. par an, et ceux qui se contentaient de cire jaune; pour ceux-là la cotisation était de 17 s.
Interrompue pendant la Révolution, elle fut reprise en 1805 ; il y avait alors 14 membres dans la première classe et 15 dans la seconde.