En descendant la Benaize, sur le coteau escarpé qui domine la vallée, en face du petit bourg de Jouac, on aperçoit une masse de lierre étalant son vert sombre et persistant et cachant une tour carrée d’environ 8 m de côté et 14 m de haut, dont les angles sont fortifiés par de petites tourelles pleines, de 1 m de diamètre, avec bases coniques. On y compte encore trois étages ; il y en avait, m’a-t-on dit, un quatrième : tous faiblement éclairés par une seule petite fenêtre. Les murs ont 1,20 m d’épaisseur, sont bâtis avec de la pierre schisteuse de la localité et du mortier médiocrement consistant ; les ouvertures seules sont en granit et taillées.
C’était le siège d’un petit fief portant le nom de Jouac, sur lequel je n’ai aucun renseignement, si ce n’est qu’il relevait de Brosse. Cette construction ne porte pas les caractères d’une haute antiquité ; elle pourrait cependant avoir été rebâtie sur les ruines d’une plus ancienne, car cette position n’a pas dû être négligée des Romains, qui ont visité ces lieux voisins de la voie d’Avaricum à Augustoritum.