Près de la forge du même nom, dans la commune de Maillac, près la rivière de Benaize, on voit encore les restes de cette tour, qui était carrée, sur 41 m de côté, avec des murs épais de 2,50 m, plus une augmentation de 25 cm dans les fondements jusqu’au niveau du sol. Dans le côté sud se voit une petite porte de 45 cm de large, aboutissant, à 45 cm de profondeur, à une cavité transversale de 75 cm de long sur 33 cm de large, qui était remplie de terre noire, et me parait avoir été l’issue des latrines. Ce qui reste de cette tour était naguère caché sous des débris et a été mis à découvert par des travaux de culture. Le mur est extrêmement dur et solide, et il a fallu renoncer à en extraire des pierres, ce qui a été tenté à plusieurs reprises. Ce donjon est placé sur le sommet d’un mamelon dont le bas est circonscrit par la rivière de la Toche avant de se jeter dans la Benaize, et est séparé du terrain voisin par un fossé de 8 m de large sur 5 m de profondeur. Tout ce sommet, irrégulièrement circulaire et d’une soixantaine de mètres de diamètre, était entouré d’une muraille aussi solide que le donjon, mais en partie disparue ; on y voit aussi quelques restes d’autres bâtiments situés dans l’enceinte, et dont le mortier le dispute à la pierre par sa dureté, mais dont les vestiges trop peu nombreux, ne permettent pas de donner les plans. L’entrée devait être vers le sud, seul côté abordable de cette position qui avait été choisie pour se défendre d’une surprise. Nous ferons sur l’origine de la tour de Mondon les mêmes observations que pour la Salle de Gençais ; cependant la dureté bien plus considérable du mortier nous en ferait volontiers reporter l’origine aux Romains, d’autant mieux qu’il se trouve aussi dans la ligne de la 12ème légion, dont nous retrouverions les cantonnements aux Chés, le Champ-des-Gardes, les Bouchers, la Jarlau, Seugé, la Salle, Mondon, le Châteloc, la Tour-de-Jouac. En effet, nous voyons dans tous ces endroits les restes d’une grosse tour dans une cour close de forts murs, et presque toujours sur un coteau escarpé et isolé. Revenons à la tour de Mondon ; la destruction jusqu’au niveau du sol de ces murs si solides démontre qu’ils ne sont pas tombés de vétusté, mais bien qu’ils ont été démolis avec peine, et, comme on dit, rasés par un vainqueur puissant. Il y a deux ou trois ans , M. Garnier , nouveau propriétaire de Mondon, en faisant piocher cette éminence inculte pour en faire un jardin de plaisance, y a trouvé plusieurs monnaies du prince de Galles et de Philippe VI de Valois, des doubles tournois et doubles parisis, et une assez large pièce d’argent de Wilelmus dux corn. Ces médailles, au nombre d’une douzaine, annonceraient que le château était habité vers le milieu du XIVe siècle, que les Anglais en ont été possesseurs pendant un temps, et que sa destruction n’a été que postérieure à cette époque.
Mondon figure parmi les fiefs appartenant aux seigneurs de Rhodes depuis le commencement du XVIe siècle.