L’abri sous roche du « Pont-du-Loup »

Introduction
Les fouilles
Les objets trouvés
Remerciements



 

Introduction

Le canton de Saint-Sulpice-les-Feuilles et la région de Blond forment deux noyaux où les monuments mégalithiques abondent. Neuf dolmens et un menhir ont été recensés jusqu’à ce jour autour de Saint-Sulpice-les-Feuilles et des communes qui lui sont voisines, ce qui le classe au 2e rang en Haute-Vienne après le Massif de Blond.

L’abri se trouve sur la partie convexe d’un méandre où la Benaize prend la direction N.-N.E. près de l’ancienne passerelle appelée « Pont au Loup » plusieurs fois emportée par des crues si fréquentes en Limousin, sur la rive droite, en aval du confluent de la rivière la Benaize et du Glevert, non loin du hameau de Mondon.
Le fond de la vallée est plat et se relève brusquement formant une pente assez abrupte. Cet abri peu profond : 2 à 2,5 m pour une largeur de 30 m est exposé à l’Ouest. Il a été creusé par la rivière dans les veines de granulite qui présentent de gros cristaux de feldspath et de grosses écailles de mica. Le plafond à 2 m environ du sol actuel correspond à une des fissures de la roche. Dans la partie amont, la roche formant l’auvent fait une saillie vers le bas. Sur le sol, des blocs détachés de celui-ci affleurent.
L’abri, au bord de cette rivière limousine, possède encore aujourd’hui une majestueuse beauté. Durant les grandes crues d’automne et d’hiver, il est le plus souvent inondé.


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Les fouilles

Les fouilles ont dégagé plusieurs couches :

1ère couche : d’une épaisseur de 40 à 45 cm. Elle contenait :
– Des scories vitrifiées provenant des forges détruites au XVIIIe siècle ;
– Des débris de briques, de tuiles à rebord, quelques fragments de poteries gallo-romains et d’autres plus récents ;
– Un bronze moyen fortement oxydé, portant l’effigie de l’Empereur Marc-Aurèle. L’état de conservation de cette monnaie est fort mauvais, cependant sur le revers presque effacé, il semblait y avoir une victoire ailée ;
– Une pièce médiévale totalement oxydée et cassante sur laquelle apparaît une croix. Les inscriptions sont totalement illisibles.

2ème couche : elle se situe, le niveau actuel du sol étant comme niveau de référence, de 45cm à 95 cm de profondeur. Là nous avons mis au jour des éclats de silex, des débris de poterie, des grattoirs, des lames, et des poignards de grande taille. Nous avons rencontré un foyer important dont la profondeur atteint 15 à 20 cm pour un diamètre de 50 cm.
Notons que des éclats de très petite taille et de débitage sans doute étaient très nombreux à proximité de ce foyer.

3ème couche : épaisse de 5 à 10 cm, elle correspond au sol préhistorique foulé pendant l’occupation de cet abri, et contient des débris de charbon de bois.
Il est à noter que la majeure partie des objets découverts était située à la limite des 2e et 3e couches. Deux des poignards et deux des lames se trouvaient côte à côte au centre de la paroi est et, à très peu de distance, une poterie entièrement reconstituée, un poignard et un couteau à dos abattu étaient ensemble. La pointe de javelot et la pointe de lance, situées au même niveau étaient placées dans une faille de rochers, fermant l’abri au Sud. Le dernier poignard retrouvé à l’extrémité Ouest a été mis au jour à la limite des couches 1 et 2 dans la pierraille. Il y a eu un remaniement des couches lors de la construction du pont dont on retrouve les substructures.

4ème couche : à mesure que la fouille gagne en profondeur, les découvertes deviennent de plus en plus rares jusqu’à devenir nulles.
Un sondage à 4 m en aval de la partie fouillée, nous a permis de découvrir :
– Des éclats retouchés ;
– Une belle lame ;
– Trois pointes de flèche placées contre la paroi qui ferme l’abri.


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Les objets trouvés

– Petit éclat de silex rouge, finement travaillé, portant une partie de son cortex.
– Extrémité de lame
– Petites lames en silex rouge, avec quelques retouches
– Une pointe microlithique dont l’extrémité porte quelques retouches
– Un racloir de faible épaisseur avec de très belles retouches
– Grandes lames aux retouches alternes, très fines, qui ont pu être utilisées comme scies comme en témoigne leur dentelure particulièrement soignée.
– Grattoir sur éclat, de petite taille, portant une partie du cortex. Cet objet a été utilisé jusqu’à la dernière extrémité, car son degré d’usure est très important.
– Couteau à dos abattu en silex rouge ayant subi l’action du feu, porte des cupules d’éclatement.
– Très beau grattoir en silex rouge, aux retouches adroites et soignées.
Alex AUFAURE, Jean BONNET,
Michel DOMINIQUE et Maurice ROBERT


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Remerciements

Cette fouille a été l’oeuvre, de la Société d’Ethnographie du Limousin et de la Marche et, de la Société « La terre aux feuilles » dont le siège est à Saint-Sulpice-les-Feuilles (H.V). Nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont aidés, tant par leurs encouragements que par leur travail.
Il nous faut citer :M. Letourneur, Maire de Saint-Sulpice-les-Feuilles, conseiller d’Etat, la Gendarmerie locale, Mlle Dumy, professeur de Lettres, Mlles. Thomas et Lucette Bonnet, étudiantes, MM. Marsiquet, professeur,