Lavaupot

Fief relevant de Brosse d’abord appelé Lavau, puis possédé par la famille Pot qui lui a laissé son nom. Il valait 8o l. de rente en 1552.
61 h en 1821
13 m, 51 h. en 1846;
Mêmes chiffres en 1901.

Lavaupot appartenait avant 1401 à Sybille Lafeuille ou Laseille, mariée à Guillaume Herbert*; celui-ci, au nom de ses enfants, Guyon et Marie, avait affermé la seigneurie,  » sauf le lieu et place du chastel fondu, l’estang contigu et le vergier « ;

* D’après M. de Beaufort, Henor Pot porta Lavaupot à son mari Hélion de Chamborand vivant en 1402 ; leur fils Guillaume en jouit ensuite. On trouve après un Hugues de Chamborand, seigneur de Lavault, qui, en novembre 1462, reçut du roi des lettres de rémission pour de nombreux crimes commis dans la région ; cf. M. Valadeau, Notice histor. sur la ville de La Souterraine, p. 95. Nous ne pensons pas qu’il s’agisse de notre localité.

En 1449 elle était advenue à Gui de Chauvigny, baron de Châteauroux, vicomte de Brosse, seigneur suzerain, qui la céda à titre d’échange le 28 juin 1457 à Christophe Pot, fils de Raoul, seigneur de Piégut*.

* E. 9386. – La généalogie de la branche des Pot de Lavaupot n’avait pas encore été faite. Le registre E. 9402 et les archives de Beaujeu nous ont permis de l’établir.

C’est bien probablement ce dernier qui figure dans les lettres de rémission accordées à ceux qui avaient fait partie de la fameuse bande de routiers commandée par Gui de la Rochefoucauld, sénéchal d’Angoulême.
Dans ces lettres données en juin 1446 on retrouve énoncés leurs états de services et leurs méfaits : « ils nous ont longuement servi, dit le roi, ou fait de noz guerres à l’encontre de nos anciens ennemis les Anglois et a cette occasion ils avoient longuement vescu sur les champs en nos pays de Poictou, Xaintonge, Lymosin, Angomois, Berry et autres pays. Pendant lequel temps ils ont fait et commis et perpétré plusieurs courses, destrousses, rençonnements, pilleries, roberies, meurdres, forcé femme, bouté feux et fait et commis plusieurs autres manlx et crimes ”. Le roi les avait bannis et ils s’étaient réfugiés dans la ville d’Angoulême d’où ils pillaient le pays; ils avaient même commis une destrousse sur des gens du roi commandés par le bâtard de Culant. Ils avaient obtenu pour ces fais des premières lettres de rémission le 24 sept. 1440.
Depuis, ils avaient servi le roi au siège de Galardon en 1442, à la prise de Chef-Boutonne, en 1444-1445 dans la campagne contre les Suisses et enfin en Guyenne et en Bordelais. Dans ces dernières guerres, ils avaient « tenu les champs, pillé et rançonné toutes manières de gens, assally églises et forteresses, prins femmes par force« , Si bien que le roi dut leur accorder de nouvelles lettres de pardon*.

* Arch. hist. da Poitou, t. XXIX p. 364.

Christophe qui avait épousé Annette de Rochefort figure dans des actes de 1454 et 1463. Sa veuve stipule au nom de ses enfants dans un contrat de 1478. Il avait eu Guillaume, qui suit; Gui, seigneur du Noyer; Marie, femme de H. de Vassé, capitaine de Monty en 1519.
Guillaume Pot, seigneur de Lavaupot, est dit en 1486 habiter dans « son chastel et place forte nouvellement bastie où estoit le chastel fondu« . Il partageait avec son frère le 29 janvier 1493. Par contrat du 16 février 1480, il épousa Louise de Viersac, fille de Hugues, seigneur dud. lieu.
Le 31 août 1511 Ysabeau de Viersac, femme de Lionet Jabault, écuyer, seigneur, de l’Age-au-Brit, lui donne pouvoir pour poursuivre Godefert de Malleret, seigneur de Lussat, qui avait tué Gelibert de Viersac, son frère (A. B.).
Il laissa de son mariage Antoine, qui suit; Souveraine mariée par contrat du 3 février 1500 à Jean du Peyrat, écuyer, seigneur de Seilhes; Jeanne qui épousa le 15 juin 1521 Antoine de la Chapelle, et Mathurin, d’abord coseigneur de Lavaupot, puis seigneur de la Maison Rouge (A. B.).

Ce dernier eut une existence agitée. Une enquête nous dit cependant qu’il est doux et paisible et non noisif* et querelleur: qu’il a toujours fréquenté bons gentilshommes; dès son jeune âge, il a servi le roi; Il est bien estimé et expert au fait de la guerre et y a fait son devoir (9385).

* De noise.

Ajoutons que cette enquête fut faite pour entériner des lettres de grâce qu’il avait reçues à l’occasion d’un homicide.
Nous le trouvons en I524 valet de chambre de son parent Philippe Pot, président au Parlement.
En 1536, il avait servi en Piémont et au camp d’Avignon où il était resté dix mois comme porte-enseigne du capitaine des Forges, et en novembre de cette année il revint à Lavaupot.
Comme il était capitaine des seigneuries de Flex et Mondon appartenant au connétable de Montmorency, il manda par devers lui les gardes des bois et forêts de Mondon, pour savoir si, pendant son absence, on avait commis des dégâts. Ceux-ci lui ayant signalé que le seigneur des Grands Fas, Mathurin Vergnault, s’était permis de prendre du bois, il lui écrivit d’avoir à réparer le forfait commis.
Cinq ou six jours après son retour, il sortit en pourpoint avec trois levrettes pour chasser et prendre son déduit à une lande nommée Lorreau où il chassa jusqu’à midi ; ensuite il alla dîner à Mondon. Là, les gardes lui dirent qu’ils avaient vendu un chêne chut par orage de vent à un nommé Bobusson des Sicardières et qu’au moment où celui-ci emportait cet arbre, Vergnault était survenu et s’était opposé à son enlèvement prétendant qu’il était à lui et le fit payer dix sous.
Aussitôt mis au courant de ces faits, Pot partit pour les Grands Fas, où il ne trouva que la femme de Vergnault qui le fit entrer au logis, tandis qu’elle envoyait une chambrière avertir son mari. Il vit alors que celle ci se dirigeait vers le bois appelé de Lavaupot distant de quatre ou cinq portées d’arbalète ; il la suivit et surprit Vergnault qui, avec un valet, chargeait de bois une charrette à bœufs. Furieux, il l’apostropha  » Ah ! méchant ! ne m’as-tu pas assez fait d’autres méchants tours sans prendre mon bois « ; il tira son épée et lui bailla trois ou quatre coups par colère. A raison de ces blessures, Vergnault alla de vie à trépas.
Pot, craignant d’être poursuivi, jugea prudent de quitter le pays. Il prit mal ses précautions, car en janvier 1539 (v. s.) il se trouvait dans les prisons de Saint-Denis-lez-Paris.
A cette époque l’empereur Charles-Quint, réconcilié pour un temps avec François Ier, traversait la France pour aller châtier les Gantois révoltés. La magnificence des réceptions qu’on lui fit sur son passage coûta, dit-on, quatre millions à la France. François 1er le combla d’attentions et lui donna même le pouvoir de délivrer et mettre hors de prison tous ceux qui y étaient détenus, pour, selon l’exigence des cas, leur faire grâce, pardon et rémission.
Charles-Quint étant justement venu à Saint-Denis, Mathurin Pot lui fit présenter une supplique et obtint sa liberté avec des lettres de rémission où nous avons puisé les faits que nous venons d’exposer.
Nous les publions ci-après, après avoir exprimé toute notre profonde gratitude à notre érudit confrère, M. G. de Boismarmin, qui a bien voulu nous abandonner la copie qu’il avait faite de cette curieuse pièce.
Mathurin reprit ensuite du service et nous le retrouvons en 1543, enseigne de Gallays d’Aché, guerroyant contre ce même Charles-Quint.
Le roi ayant chargé ce capitaine de conduire 400 arquebusiers à cheval aux environs d’Amiens, celui-ci se déchargea de ce soin sur son enseigne par la commission suivante :

Nous Gallays d’Aché, Seigneur dud. lieu et de Larrey, cappitaine de .4oo haquebuziers à cheval, certiffions à tous qu’il appartiendra, avoir donné povoir, puissance et auctorité à Mathurin Pot, Seigneur de Lavaupot, notre enseigne, d’admener les souldars qui sont de nostre compagnie en diligence, de sorte qu’ilz soient au lieu d’Amyens le 15e jour de juing prochainement venant et ce en vertu de commission à nous donnée par le roy nostre sire, cy sus escripte.
Donné aud. lieu d’Aché soubz nostre seing le 15e jour de may l’an 1543. Gallays d’Aché ”. (A. B.)

Mathurin céda en 1560 ses droits sur Lavaupot; nous dirons ce qu’il devint à la notice sur la Maison-Rouge.
Antoine Pot, son frère, eut une vie plus calme ; du reste, il mourut jeune. De sa femme, Catherine Estourneau, il eut Jacques, qui continua la descendance; Gillone, mariée le 21 avr. 1558 à Guillaume de Montbel, Seigneur de Champeron et de la Tâche; Anne, femme de Marc Deaux, Seigneur de Bonneuil en partie (A. B.).
Jacques Pot, Seigneur de Lavaupot, rendait le 5 mars 1539 une déclaration au sénéchal du Poitou pour son fief de La Vault Pot tenu de Brosse ; il a droit de justice moyenne et basse divisément et droit de haute justice en comparsonnerie avec les autres seigneurs paruers de la Terre-aux-Feuilles; ce fief comprend le château, ses préclotures, étangs, 20 septérées de terre, hommes roturiers et dîmes, le tout valant 8o l. de rente (9399).
La succession de son grand-père, Guillaume Pot, étant restée indivise avec Mathurin Pot, son oncle, il obtint du sénéchal de Montmorillon, le 12 mars 1560 (v. s.), un jugement lui attribuant l’hôtel principal de Lavaupot avec les préclotures et les deux tiers du surplus de la succession en qualité d’aîné (A. B.).

Jacques épousa Gabrielle Faulcon qui, veuve, se remaria à Gui de l’Age, Seigneur de la Palisse.
Il est père de
1° Christophe ;
2° Gillone, mariée par contrat du 10 août 1587 à Christophe de Carbonnières, seigneur de Chambery;
3° Françoise, épouse le 16 mars 1592 de Jacques de Sauzé, seigneur dudit lieu;
4° Jeanne, mariée à François Chardeboeuf, seigneur de la Vareille, le 14 mai 1590.

Jacques étant mort laissant ses enfants mineurs, leur tutelle fut confiée à François Faulcon, baron de Saint-Pardoux, qui dilapida leurs biens. En 1599, Jeanne plaidait au parlement de Bordeaux contre ses parents qui le lui avaient imposé : les seigneurs de Rhodes, de la Feuillade, des Bastides (A. B.).
Christophe Pot, seigneur de Lavaupot, est le dernier de cette branche.

Le 24 juil. 1589, il vend une chaîne d’or et de la vaisselle d’argent provenant de la succession de Maturin, son oncle, pour accomplir le voyage qu’il avait envie de faire en armes. Le 6 mai 1593, étant logé à Orléans, hôtellerie du grand Barillet, il reconnaît devoir à François de Rilhac, 200 écus pour vente d’un cheval courtaud sous poil bay et autres choses, en présence de Jacques Savary, seigneur d’Allest, et de Jean de Laleuf, seigneur de la Perriere (9 402).

Il fut tué peu de temps après dans les circonstances que nous ne connaissons pas.

Le 4 août 1594, sa sœur Jeanne faisait procéder à un inventaire au château de Lavaupot, en présence de ses beaux frères. A cet inventaire comparurent tout d’abord les créanciers de Christophe : Jean Martin, seigneur de la Goutte-Bernard, pour 150 écus ; Laurent Sallet, Pierre Bonnet, marchands de La Souterraine ; Martial Bonnet réclama ses gages, 20 écus et 3 écus pour une paire de chausses d’estamet et des tri¬cousses; Simon Lemoyne, 8 écus pour ses gages, « comprins un escu qu’il auroit employé pour avoyr des linceulx pour mettre le dict deffunct ayant esté tué « ; Thomas Moreau, 28 l. 5 s. pour ses gages de soldat.

On représente I’inventaire qui fut dressé le 18 déc. 1581, après décès de Jacques Pot et on procède à un récolement:

En la salle basse deux chaslictz de menuiserie, l’un à coulonnes guarny de surciel et de rideaulx de cadit rouge et l’aultre sans quenouilhes et sans surciel; lesd. chaslictz ayant chascun un lict guarny de couhettes, coussin et de couvertes, l’une de catlhelongue rouge, l’aultre (le gris de Bellat, mentionné au premier article dud. inventaire, 10 escus, une table de chesne garnie de traicteaulx et ung dressouer 2 escus… Plus en la chambre haulte estant sur lad. Salle deux chaslictz de menuiserie à quenouilhes sur lesquelz il y a deux lictz guarnis de couhette, coussins et de deux couvertures, l’une rouge et l’aultre de drap gris de Bellat et de chascun un tour de lict de cadit rouge, 10 escus; ung buffet guarny d’armoyres, 20 s. ; deux coffres de bois de menuiserie fermantz à clef, contenant chascun à mectre deux charges de blé, 2 escus ; deux landiers de fer de petite valeur, 2 testons. Plus en la chambre haulte estant dessus la chambre précédente, deux chaslictz de boys de chesne de grosse menuiserie, l’un guarny de quenouilhes, de surciel et de courtines de cadit rouge, y ayant sur chascun d’iceulx ung lict guarny de couhette, coussin et couverte de drap blanc, 20 l., plus une chaise, 2 ecus 1/3.

Plus en la cuisine deux chaslictz, l’un guarny de quenouilhes, surciel et courtines de cadit jaulne et l’aultre sans quenouilhes guarny d’ung pavillon de cadit rouge, 8 écus ; deux arquebuses à mèches, 40 s. Du contenu au 30e article de l’inventaire. ne s’est trouvé que deux bastons, l’ung espieu, l’aultre une langue de boeuf *, l’aultre s’est perdu, 10 s. ; une hallebarde, 20 s.
Plus sommes montés en une tour dud. chasteau, au bout d’une grande salle non planchonnée, la dite tour estant du costé du septentrion la dicte tour ayant ung cabinet dans lequel avons trouvé les habillemens dud’. feu Christophe Pot, scavoir ung manteau de pou de soie (1) verte doublé de velours verd guarny de trois tresses d’argent tout autour ; ung pourpoinct de satin verd guarny de ung gallon de soye, 5 écus ; des grègues (2) de. satin incarnadé (3) mouchetté, 4 escus ; un’ aultre paire de grègues usées, 100 s. ; une ceinture et pendant (4) faict en broderie d’argent, 3 escus ; deux chappeaulx de castor, l’ung verd et l’aultre viollet, guarny chascun d’ung cordon de tresse d’argent, ung escu ; 5 chemises de lin fort usées. 50 s. ; une cuyrasse noire, 6 escuz une arquebuse à mèche et une escoupette guarny d’un rouhet (5), 3 escus.

(1) Les maçons appellent langue de bœuf un instrument fait d’une plaque de fer en forme de cœur et dentelé tout autour avec une tranche qui va s’insérer dans un manche en bois (Dict. de Trévoux). Il s’agit plutôt ici d’une arme“
(2) Poui ou pou de soie, grosse étoffe toute de soie toute unie et sans lustre qui a un grain pareil au gros de Naples et un peu moins serré que le gros de Tours, mais qui jette un gros grain. Il y a apparence que ce mot est corrompu de tout de soie ” (id.).
(3) “ Haut.de-chausses qui serre les fesses et les cuisses que tous les hommes portaient au siècle passé ” (id.).
(4) Beau rouge qui représente la chair vive et fraîchement coupée.
(5) Ouverture où passe l’épée.
(6) Il y a plusieurs espèces d’arquebuses et principalement l’arquebuse à mèche et l’arquebuse à rouet. L’arquebuse à mèche partait au moyen d’une mèche qu’un ressort abaissait sur le bassinet. Au XVIe siècle, on ne mit plus le feu avec une mèche, mais avec un silex qui par la détente d’un rouet portait contre la platine et faisait jaillir des étincelles.
L’escopette était une petite carabine qui se portait à l’arçon de la selle.

Lavaupot dans les partages fut attribué à la dame Chardeboeuf.
Le 4 nov. 1596, son mari rendait hommage dans la haute salle de Brosse à Henri de Bourbon, en qualité de vicomte de Brosse, et il lui fournit son dénombrement le 8 avril suivant.
Il déclare posséder la prérogative et prééminence dans l’église de Saint-Sulpice-les-Feuilles, après le Seigneur de Piégut ; droit de banc et droit d’enterrement; la justice moyenne et basse et la haute justice en commun avec les autres Seigneurs de la Terre-aux-Feuilles ; droit de donner mesures ; droit de pèche dans la rivière de Benèze, l’estang de… depuis le lieu de Planchouerand jusques au moulin de la Goutte-Bernard et de l’escluze dud. moulin, jusques au grand chemin public tendant du bourg des Chézeaux au moulin du Refour; plus l’étang de la Grand-Fa; plus un bel étang appelé l’étang Bardon avec le moulin au-dessous avec roue et meule pour faire moudre grains de froment et de seigle, avec droit d’y avoir moulin à drap et à huile.
François Chardeboeuf mourut à Lavaupot le 15 oct. 1611, laissant pour seul héritier son fils Melchior Chardeboeuf, né le 13 nov. 1594, écr, Seigneur de Lavaupot, gentilhomme ordinaire de Gaston d’Orléans, faisait partie de la suite de Puylaurent; le 3 mai 1634, à Bruxelles, il reçut le coup de fusil destiné à ce dernier. Il avait épousé Jeanne de Lescoux.
Comme plusieurs des Seigneurs de Lavaupot, il avait un cadavre sur la conscience : une sentence du 6 mars 1619 du prévôt des maréchaux de Montmorillon le condamna à mort par contumace pour avoir tué François Estourneau, Seigneur de Tersannes. Il reçut dans la suite des lettres d’abolition, mais pour obtenir mainlevée de l’opposition des enfants d’Estourneau, ses héritiers leur payèrent le 3 août 1640 une indemnité de 3.700 l.
Il avait sans doute embrassé la religion protestante, car Nadaud nous apprend que le 25 oct. 1651, Mlle de la Vaupot épousa au château de la Vaupot, suivant les cérémonies de la R. P. R., le comte de Carlus. Il s’agit de Marie Charde-boeuf, fille de Melchior, mariée à Jean de Boursolle de Caumont, comte de Carlus; celui-ci est qualifié de Seigneur de Lavaupot en 1668-1677. Jean de Boursolles, comte de Carlus, époux de Jeanne de Coustin, porte ce titre en 169o-1698.

Possédé au commencement du XVIIIe siècle par les Bouthillier, Lavaupot passa ensuite aux Boucher, puis aux Rochechouard.
M. de Beaufort a donné dans ses deux ouvrages, si complets au point de vue archéologique, le plan du château de Lavaupot dont il ne subsiste plus que des ruines informes et le plan d’un souterrain-refuge, le plus intéressant de la région, qui se trouve dans le vill.

Sénéchaux : Pierre Boutaud, bachelier, tient ses assises le 28 oct. 1525 dans une grange des Chézeaux ; Pierre Guilhot, licencié, 1561-1594 ; François Bétolaud, licencié, tient ses assises à Piégut ; Jean Guyneau, 1685 ; Jean-Joseph Dutaud, Seigneur du Poux, 1767; Antoine Alabonne de l’Enclave, 1774 – 1779

Procureurs : Jean de Maillasson, 1633 ; Jean Guillemet, 1776-1782.

Greffiers François, 1538 ; Regnaud, 1561 ; Gauchier, 1594 ; Jean Michelon, agent des affaires du Seigneur, 1625-1648 ; Delafont, 1573 ; Dubrac, 1776-1778.

Receveurs .- Doublet, 1525 ; Michelon, 1639 ; Martial Bonnet, 1598.

Volumineux parchemin avec débris de scel en cire rouge coté au dos “ pour Mathurin Pot, escer, Seigneur de Lavaupot, capitaine de Mondon pour M. le Connestable ” ; et plus bas d’une écriture plus moderne : “ Lettres de grâce et d’abolition, accordées à Mathurin Pot par le roy et empereur Charles-Quint ”.

CHARLES, par la divine clémence Empereur des Romains tousjours auguste, Roy de Germanie, de Castille, de Léon, de Grenade, d »Arragon, de Navarre, de Naples, de Cécille, de Maillorgue, de Sardaigne, des Ysles Yndre, de Terre ferme, de la mer occéane, archeduc d’Autriche, duc de Bourgomgne, de Lautrec, de Braban, de Luxembourg, de Limbourg, de Gueldres, conte de Flandres, d’Artois, de Bourgongne, palatin de Henault, de Hollande et de Zélande, de Ferrette, de Hacquenault, de Namur, de Zulphan, prince d’Enault, marquis du Saint-Empire, seigneur de Frise et dominateur en Asye et en Afrique, SCAVOIR faisons à tous présens et advenir que en ensuivant le pouvoir à nous donné par nostre très cher et très amé beau-frère le Roy Très Chrétien, à nostre venue et entrée en son royaume, de délivrer et mectre hors de prisons tous et chascuns les personnes qui y sont lors trouvez détenuz, pour selon l’exigence des cas, leur faire grâce, pardon et rémission. Et soit ainsi que en passant par la ville de Saint-Denis-en-France-lez-Paris, ay esté trouvés ès prisons du dict lieu ung nommé Mathurin Pot, escuier, seigneur de Lavaupot, cappitaine des seigneuries de Flez et Mondon, les dictes seigneuries appartenant au dict connestable de France (Sic), aagé de trente ans environ, demeurant au dit’ lieu de Lavaupot, près le dict lieu de Mondon, ressort de Montmorillon en Poitou ; disant que dès le moys de novembre cinq cent trente-six, il seroit retourné du voyage de Pymont et camp d’Avignon où le dict suppliant avoit demeuré par l’espace de dix moys au service de nostre très cher et très amé beau-frère, porte-enseigne sous le cappitaine des Forges au dict camp d’Avignon et luy arrivé de retour en sa maison, au dict lieu de Lavaupot, auroit envoyé quérir les forestiers et gardes bois et forestz de la dicte seigneurie de Mondon, de laquelle seigneurie le dict Pot avoit la charge, comme il a à présent, du dict connestable, pour scavoir d’eus si durant le dict temps qu’il avoit esté au service de nostre très cher et très amé beau-frère, aucuns avoient poinct prins des boys ès dicte forestz ; à quoy luy fut respondu par les dicts gardes de boys que ung nommé Anthoine Vergnault, seigneur des Grands Fa, demourant pré les dictz boys et forestz an avoit prins ; au moyen de quoy icelluy suppliant luy avoit escript une lectre par la quelle il luy avoit mandé qu’il avoit esté adverty par les dicts gardes des boys et autres qu’il avoit prins des boys ès dictes forestz de Mondon dont, comme dict est, il avoit la charge pour le dict connestable et qu’il réparast le forfaict ou autrement qu’il le luy feroit réparer ; et cinq ou six jours après son retour des dicts voyages, se partist le dict suppliant de sa maison à pied avecques trois levrettes pour chasser et prendre son déduict à une lande nomme Lorreau où il fut en chassant jusqu’à l’heure de midy qu’il se retira au dict Mondon où il demeura et disna, et en disnant enquist de rechef auxs dictz forestiers et gardes des dictes forestz, si depuis qu’il avoit parlé à eulx, comme dict est dessus, il n’y avoit rien de nouveau advenu ès dictes forestz ; à quoy les dictz forestiers luy feirent réponse qu’ilz avoient vendu ung chesne cheut par orage de vent à ung nommé Bobusson des Sicardières et que le dict Anthoine Vergnault avoit trouvé le dict Bobusson qui emmenoit le dict chesgne auquel il avoict dict qu’auroict le dict chesne ou ses boeufz, combien que icelluy Vergnault n’eust aucun droit, charge ne commission ès dictz boys ; auquel le dict Bobusson luy avoit faict responce que les forestiers du dict connestable luy avoient vendu le diet chesne dix solz tournois ; nonobstant lequel propos le dict Vergnault dict de rechef au dict Bobusson qu’il auroict les boeufs ou l’argent ; à quoy de rechef luy fut faict responce par le dict Bobusson qu’il n’avoit encore paié les dix solz aus dictz forestiers et qu’il aymoit myeulx luy bailler les dictz dix solz qu’il print ses boeufz, mais que le dict Pot suppliant, cappitaine du dict lieu, n’en seroit content ; et de faict luy bailla les dictz dix solz.

De quoy adverty le dict suppliant après son disner faict, se seroit party du dict Mondon, avecques ses trois levrettes, en pourpoinct, garny de son espée seulement, qu’il a accoustumé porter, print son chemin vers la maison du dict Vergnault, qui est distant du dict Mondon d’un quart de lieues ou environ, pour luy remonstrer les choses dessus dictes ; où luy arrivé ne trouva le dict Vergnault, mais seulement sa femme et luy demanda où estoit son dict mary ; laquelle luy feist responce qu’il n’y estoit pas et qu’il estoit illec près du dict lieu à quoy le dict suppliant luy pria de le faire appeler et envoyer quérir ; ce que feist 1a dicte femme et y envoya une scienne servante ou chambrière ; le dict suppliant estant dedans la salle du dict Vergnault veist la dicte chambrière qui prenoit droict son chemin vers le bois de Lavaupot, appartenant au dict suppliant, distant de la maison du dict Vergnault de quatre ou cinq portées d’arbalestes ou environ, seroit party d’illec et suivy après la dicte chambriére, laquelle il auroit rataincte environ le meilleu du dict chemin ; à laquelle il dict qu’elle sen retournast et qu’il trouveroit bien son dict maistre sans elle et marcha le dict suppliant jusques à son dict boys, dedans lequel il trouva le dict Vergnault avec un scien valet qui chargeoit une charrette de boeufz en bois du dict suppliant auquel il dict de prime face : “ A ! meschant, ne m’as-tu pas assez faict d’autres meschants tours, sans prendre mon bois ”, tira son espée et en bailla trois ou quatre coups par collère et estant marry de veoir prendre son bien ; à raison desquelz coups, par faute de bon appareil ou autrement, le dict Vergnault alla le dict jour de vie à trespas. Pour occasion duquel cas, le dict suppliant craignant rigueur de justice, se seroit absenté du pays, au quel ne ailleurs, il ne seroit (sic) bonnement ne seurement fréquenter ne demeurer, si noz graces et pardons ne luy estoient sur ce imparties, nous humblement requérant que, attendu ce que dict est, et que en tous autres cas il est bien famé et renommé, sans jamais avoir esté actainct d’autre villain cas, blasme ou reproche, il nous plaise en faveur de nostre dicte entrée, sur ce luy impartir noz grâces, pardons et miséricorde.
Pour quoy, nous, ces choses considérées, voulans miséricorde estre préférée à rigueur de justice, au dict suppliant, inclinant à sa dicte supplication et requeste, en vertu de nostre pouvoir, avons quicté, remis et pardonné et par ces présentes remectons, quictons et pardon¬nons le faict et cas dessus déclairé, avecques toutes peines, amende et offence corporelle, criminelle et civille, en quoy, pour raison du dict cas, il pourroit estre encouru envers nostre dict très cher et amé beau-frère le roi et justice ; en mectons au néant tous appeaulx, bans, bannissemens, adjournemens, sentences, deffaulx, condampnacions d’amendes, procès et procédures quelzconques et tout ce généralement que pour raison du dict cas s’en pourroit estre ensuivy. Et l’avons remis et res¬titué, remectons et restituons à sa bonne fame et renommée au pays et à ses biens non confisquez, satisfaction faicte à partie civillement, tant seullement, Si faicte n’est et elle y eschet. Et sur ce imposons silence perpétuel en vertu du dict povoir au procureur général de nostre dict très cher et très amé beau-frère le roy, présent et advenir, et à tous autres ; sy donnons en mandement en vertu d’icelluy povoir au senéschal de Poictou ou son lieutenant au siège de Montmorillon, en la juridiction duquel le dict cas est advenu, et à tous les autres justiciers et officiers de nostre dict très cher et très amé beau-frère le roy, ou à leurs lieuctenants présens et advenir, et à chascun d’eulx, si comme à luy apar¬tiendra, que de nos présens, grâce, rémission et pardon et de tout le faict contenu et déclairé en ces dictes présentes, ilz facent, souffrent et laissent le dict suppliant joyr et user plainement et paisiblement, sans pour occasion des dictz cas, lui faire mectre et donner, ne souffrir luy estre faict, mis ou donné ores ni pour le temps advenir aucun arrest, destourbies ou empeschement, ains si son corps ou aucuns de ses dictz biens sont ou estoient pour ce prins, saisiz, arrèstéz, emprisonnéz ou autrement empeschéz, ils les mectent ou facent mectre incontinant et sans délay à plaine et entière délivrance et au premier estat et deu et affin que soit chose ferme et estable à tousjours nous avons fait mectre nostre seel à ces dictes présentes, sauf en autres choses le droict de nostre dict très cher et très amé beau-frère le roy et d’aultrui en toutes.

Donné au dict lieu de Sainct-Denys en France le septièsme jour de janvier l’an de grâce1539 et de nos règnes assavoir du Saint-Empire lle dix-neufiesme ; des Espaignes, des Deux-Cécilles et autres le vingt quatriesme –

Signé sur le replis                                                                                       Par l’Empereur et Roy,
J. Obernburger.