Présentation du bourg


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Population
Les rues
Les maisons
Les institutions
Foires et fêtes

Saint-Sulpice, petit village sous l’ancien régime, est main­tenant un des bourgs les plus coquets du département ; placé à l’extrémité d’un plateau, au croisement de plusieurs routes, il prend chaque année de l’extension que le percement de nouvelles voies qui, en quelque sorte, le ceintureront d’un boulevard, ne peut qu’accroître.


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Population

L’augmentation de sa population a été rapide :

en 1793, il ne comptait, en effet, que 158 h. ;
200 en 1821 ;
217 en 1846 ;
256 en 1851 ;
294 en 1856 ;
296 en 1861 ;
350 en 1866 ;
402 en 1872 ;
476 en 1896 ;
498 en 1901.

Ainsi en un siècle sa population a triplé ; on a vu plus haut que la popu­lation de la comm. n’a pas suivi pareille progression  dans le même laps de temps, elle a augmenté de moitié. On peut voir dans ce fait une vérification de la loi qui fait accroître les bourgs aux dépens des campagnes.

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Les rues

Le bourg est donc de formation moderne ; le cadastre dressé en 1835 nous montre qu’à cette époque il ne comprenait que les maisons groupées autour de la place ; celle-ci, qui n’était qu’un ancien cimetière, était plutôt exiguë ; au milieu se trouvait un vieil ormeau. En 1892 la démolition de divers immeubles qui l’encombraient lui ont donné les dimensions qu’elle possède actuellement.

La rue de la Poste, aujourd’hui construite en entier, ne comprenait en 1835 que quelques maisons dans sa partie inférieure.

La rue qui relie la place à la gendarmerie n’existait pas ; elle a été créée en 1848 et, à cette époque, on a abandonné aux riverains le chemin, qui presque parallèle, mais plus au N., conduisait à La Souterraine ; cette rue est du côté N.-E. totalement bordée de maisons ; sur le côté S.-O. on a amorcé, en 1900, une nouvelle voie qui rejoindra une avenue projetée sous le nom d’avenue Bernut-Desgouges.

A peu près sur l’emplacement de la gendarmerie se trou­vait un hameau dit du Bournazeau qui ne comptait pas dans Saint Sulpice ; de même la Pérelle, qui forme maintenant un quartier important du bourg, n’avait qu’une maison désignée Chez-Alamargot.

Le boulevard, qu’on appelle communément la Voie-la-Reine (on trouve les terres environnantes désignées sous le nom de Goutte à la Reine dès 1482), a été classé en 1868 ; il se continue par le chemin qui réunit la route des Ché­zeaux au village de Chez-Bouchaud.

Enfin vers 1845 la route du Dorat a été rectifiée à sa sortie du bourg et forme une longue ligne droite de plus de 2 kilomètres.

Il va sans dire qu’en 1835 toutes les maisons qui, sur cette route et sur celle de La Souterraine, donnent à Saint ­Sulpice de si riants abords, n’existaient pas.

En définitive, il faut reconnaître que toutes les municipalités qui, depuis une cinquantaine d’années, se sont succédées à Saint Sulpice, ont fait subir au bourg, une transformation radicale. Des tracés rectilignes ont été substitués aux détours capricieux, aux recoins sombres et sales, qu’affectionnaient nos pères.

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Les maisons

En 1846, Saint-Sulpice comprenait seulement 43 maisons ; en 1901, on en comptait 101 et depuis, une dizaine ont été construites ou sont en cours d’édification. Malgré ces nouvelles constructions, les loyers sont toujours élevés ; du reste, la vie matérielle y est fort chère et les prix de denrées y sont toujours plus élevés que ceux pratiqués à Arnac et à Lussac. Le commerce est prospère : environ 60 commerçants ou ouvriers tenant atelier habitent Saint-Sulpice.

Dans le bourg, les prix des terrains ont subi une progression constante et actuellement ils sont hors de proportion avec l’importance de la localité  nous avons vu des emplacements vendus à raison de 8 fr. le mètre.

Sous l’ancien régime, une grande partie du bourg relevait de Lavaupot, notamment les maisons situées dans le fief de la Barde, qui englobait l’espace compris entre le chemin de l’église aux Chézeaux et le chemin du grand cimetière à Masgrimaud ; dans ce circuit se trouvaient les maisons du Four, du Pont et de la Golympe Alexilhe, situées devant l’église. D’autres maisons relevaient de Rufasson et de Mondon. La grande dîme du bourg appartenait à la Salle de Jancai.

Deux documents, l’un de 1530, l’autre de 1593mentionnent des immeubles tenant à la place et vigean de Saint Sulpice; nous rencontrons encore ce mot sous la forme vegen dans un terrier de 1543, indiquant une maison tenant au vegen et place publique de Lussac. Un acte de 1601 est passé au bourg de Chaillac, au viqean dudit lieu (G. M.) Ce mot ne se trouve pas dans les dictionnaires de l’ancien langage. Le glossaire du Centre de la France contient seulement le mot vijon, réunion où l’on s’amuse, où l’on danse. L’analogie que présente ce nom avec le mot vigie pourrait faire supposer qu’il s’agit d’une tour de guet ou de vigie d’autant plus que l’existence d’une construction défensive sur la place est probable : en creusant les caves du presbytère, on a rencontré, à une assez grande profondeur, des terres remuées qui semblaient avoir été rapportées pour combler des fossés taillés dans le roc. Un conduit construit avec des tuiles à rebord y a aussi été découvert. Il est plus probable que ce mot est synonyme de place.

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Les institutions

Saint-Sulpice, en raison de son peu d’importance, est resté ignoré des chroniqueurs et son nom ne figure pas dans les annales du pays; son histoire se réduit donc à celle de ses institutions.

Saint-Sulpice possède tous les fonctionnaires et officier ministériels que l’on rencontre d’ordinaire dans les chefs lieux de canton.

Le bureau de poste a été créé en 1842 : en 1870, On y adjoignit un bureau télégraphique et en 1904 un poste téléphonique. Le bureau de l’enregistrement a été transféré dans le bourg en 1843.

La gendarmerie installée à la Révolution à Boismandé fut transportée à Saint-Sulpice en 1857; d’abord à loyer, le département fit l’acquisition de la caserne actuelle en 1865, moyennant 15300F.

Jusqu’en 1892 le Conseil municipal ne possédait pas de local particulier pour se réunir. En 1861, on acheta, moyennant 45o F un emplacement de 15 ares pour édifier la maison commune, le prétoire et les écoles. Et les études commencèrent… Elles durèrent 31 ans, car ce n’est qu’en 1890 que ces bâtiments furent mis en adjudication. Le tout revint à 64.721 F, y compris le groupe scolaire de Boismandé.

Nous avons montré précédemment que l’instruction a toujours été fort développée à Saint-Sulpice : en 1832-1851, il y avait 3 instituteurs libres; en 1868, on comptait 2 écoles libres de filles; l’école communale fut créée par décision de 1869.

En 1857, on décide la création d’un bureau de bienfaisance qu’on dote de 200F  par an ; il existe encore. Une société de secours mutuels fondée en 1862 par des ouvriers n’eut pas semblable succès.

Chef lieu de canton, élections

Nous n’avons rien trouvé sur la Révolution à Saint ­Sulpice : les registres de la municipalité et de l’administration du canton n’existent plus.

Le premier maire fut Etienne Bernutt de la Chaume. Eu 1790, Saint Sulpice élevé, sans doute à cause de sa position centrale, à la dignité de chef lieu de canton, reçut dans son ressort Arnac, Cromac, Les Chézeaux, Mailhac et Saint Georges; plus tard, on lui réunit trois communes du canton de Lussac.

Un procès-verbal des 23 et 24 nivôse au II de la société populaire du Dorat, qui avait envoyé ses commissaires à Saint-Sulpice-1es-Feuilles pour y prêcher les principes de la raison, constate qu’ils ont été menacés d’être lapidés ou massacrés par des femmes fanatisées par l’hypocrite Dumont, leur curé (L 547).

Les élections municipales ont toujours été fort suivies

Voici quelques chiffres à ce sujet :

Le 30 juillet. 1848, sur 491 électeurs, 261 se présentent aux urnes.
Le 15 juillet. 1865, 185 sur 488, c’est le minimum rencontré  37 %.
Le 7 août 1870, nous trouvons 310 votants sur 535 inscrits.
Le 30 avril 1871, 415 sur 555, soit 82 %, c’est le maximum.
Depuis 1881 jusqu’à nos jours, la moyenne des votants est d’environ 70 %.

Les différents plébiscites ont donné les résultats suivants :
20 déc. 1851 : 437 oui, 13 non.
21 nov. 1852  350 oui, 3 non.
8 mai 1870  341 oui, 39 non, 2 blancs.

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Foires et fêtes

Saint-Sulpice, avant la Révolution, n’avait ni foires, ni marchés; à cette époque, on créa une foire par mois et un marché le mercredi.

Ces créations n’eurent sans doute pas de succès, car une pancarte imprimée de l’an II, portant Avis aux Citoyens, annonce que les foires se tiendront les 4 des mois de vendé­miaire, frimaire, pluviôse, germinal, prairial et thermidor et le marché le quartidi.

En 1823, une délibération porte que les trois nouvelles foires des 21 mars, 21 juillet et 21 nov. créées par ordonnance du 22 juillet 1818, ayant très bien pris, on demandera à l’administration l’autorisation d’en tenir trois autres les 21 janv., 21 mai et 21 sept. En 1831et 1832, le nombre des foires fut porté à 12.

Le 8 nov. 1853, les habitants s’étant plaints d’être encombrés les jours de foire par les forains, on décida de leur faire payer un droit de plaçage et la place de l’église leur fut exclusivement assignée. Ce plaçage affermé 81F en 1854, a été adjugé 670 F par an en 1904.

La fête patronale de Saint-Sulpice se célèbre le 17 janv.; elle n’est plus l’occasion d’une assemblée. Il n’en était pas ainsi sous l’ancien régime, car nous voyons dans le tarif de Brosses que les jours de Saint-Sulpice et Saint-Biaise, chaque cabaretier du bourg doit au vicomte 5 s. et un pot de vin.

Deux assemblées se tiennent les premiers dimanches de fév. et de juill.; elles sont à peu près tombées ; il n’en est pas de même du comice agricole qui a lieu en sept. et qui attire toujours beaucoup de visiteurs. La première fête de ce genre eut lieu en sept. 1868.