La religion à Saint-Georges-les-Landes


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L’église
Les dîmes
Le presbytère
Les cimetières


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L’église

L’église est rectangulaire, à chevet droit ; elle est éclairée par trois fenêtres étroites en plein cintre qui ont été modi­fiées à l’extérieur à l’époque gothique. Des contreforts sou­tiennent les angles.
Sur la façade Nord a été appliqué un portail gothique orné de 4 tores reçus par des chapiteaux à crochets ; les colon­nes qui soutenaient ceux-ci n’existent plus. Des modillons à figures grotesques règnent le long de cette façade et au-dessus du portail qui forme avancée.
L’église était couverte en bois. Autrefois, le chœur était voûtée par une croisée d’ogive dont on voit encore les retombées ; une voûte en plein cintre régnait sur la nef : on distingue encore à l’extérieur les arrachements des piliers qui contrebutaient la poussée.
De nombreuses tombes pavent l’intérieur ; sur l’une, la croix ajourée et fleuronnée est accompagnée de 4 écussons polis par le frottement des pieds ; dans l’un d’eux, on distingue 3 objets, 2 et 1.
Le clocher abrite deux cloches.
– La plus petite cloche porte cette inscription :
AN 1805* IAY ETE BENITE PAR Mr IRAN DUBRAC CURE DE St GEORGES ET NOMMÉE GEORGE PAR Mr IEAN ALAGAISSE ET PAR Delle MAGDELAINE APPAY
PARRAIN ET MARRAINE LEURS PERES PROPRIETAIRES DANS CETTE COMMUNE Mr IEAN BAPTISTE GABIAT OFFICIER DE SANTE ET MAIRE DE CETTE COMMUNE.

* Une première lecture avait donné 1803.

Une main est visible au commencement de chaque ligne ; autour du cerveau, on voit une jolie guirlande de style Louis XVI et sur la robe il y a :
1° une Vierge ;
2° un calvaire au pied duquel une femme est prosternée ;
3° la marque des fondeurs accompagnée des noms J.-B. Varinot et Cornevin*.
Il est à remarquer que ces fondeurs ne possèdent pas encore la lettre J.

* La cloche des Adjots (Charente), datée de 1806, est due aux mêmes fondeurs (cf. Jos. Berthelé, Mélanges, p. 255). Varinot n’a pas encore été signalé en Limousin. Avec Mutel et les Goussel, il travaille pour la cathédrale de Langres en 1810.

Isidore Cornevin, fondeur, originaire de Breuvannes (Haute-Marne), a été rencontré par M. Lecler à Saint-Priest-Taurion en 1813, associé avec Mutel. Nous le retrouverons à Saint-Martin-le-Mault en 1812. Ce fut lui qui dirigea en 1829-1830 les fontes des cloches de la cathédrale de Bourges, fameuses dans le monde des fondeurs (id., p. 48s).

– Sur la grosse Cloche, on lit :
J’AI ETE BENITE L’AN 1860 PAR MR LAMY CURE DE ST BENOIST,
ET NOMMEE MARIE-JOSEPHINE PAR Mr JOSEPH CHARTIER PROPRIETAIRE AUX SERVANTIERES, ET Mde MABIE-LOUISE APPAY, NEE SCHUE, MES PARRAIN ET MARRAINE
EN PRESENCE DE MM. THOMAS LACOURIERE CURE DE ST GEORGES, ANDRE APPAY MAIRE DE LA MEME COMMUNE, JEAN GENAUD SACRISTAIN, PIERRE BOURDUGE ET Mr LEONARD HERVY PRETRES AMIS DU CURE DE LA PAROISSE.
Au-dessous la marque de Bollée, fonderie de Saint-Loup, à Orléans, une Vierge et un calvaire.

Cette église possède un reliquaire du XIIIe siècle. provenant de Grandmont.. Sur un pied à nœud incrusté de turquoises est placée une burette de Cristal à garnitures ajourées avec couvercle à bouton.
Le pied, en cuivre doré et gravé, s’évase par le bas en forme de calice renversé. Sa hauteur est de 27cm ; la largeur du pied de 105mm*.

* Bibliographie Mieusement, Album, pl. XII — Catal. exposition, n° 27, p. 18. C’est par erreur que les Ann. arch. ont publié, t. XX, 3ème liv., un certain reliquaire sous le nom de reliquaire de Saint Georges.

Il ne s’agit pas du tout de celui possédé par notre église. (Note de M. l’abbé Lecler.)

Elle conserve égale­ment deux fers à hosties ;
– sur l’un d’eux, les personnages longs, étirés et étroits accusent la lin du XIIIe siècle. Il est classé parmi les monuments historiques*.

* Bullet., t. XXXV, p. 271.

– L’autre, un peu plus récent, présente la Crucifixion dans une rosace à 10 lobes traversée par le mot ihssus ; le soleil et la lune accostent la partie haute de la croix. Au revers, l’oméga surmonté d’une croix de Malte pattée et au-dessous IHC en gothique.
On y voit également un porte missel en bois, portant : “ Par F. Perot, 1761 ” ; deux reliquaires eu forme de mons­trance (XVIIIe siècle) l’un de saint Georges, l’autre de saint Eutrope.
A l’extérieur de l’église se trouve une ancienne tombe destinée à être placée au-dessus de terre ; elle est entourée par une forte torsade arrêtée aux angles par des roses. Dessus, on voit une croix pommetée à long manche et can­tonnée de fleurs de lis. Le bâton de la croix repose sur un croissant ; à droite, une longue épée ; longueur 1,78m ; largeur à la tête :6ocm ; aux pieds : 44cm.
L’église était à la nomination du prieur de Beaulieu et à la présentation du vicomte de Brosse ; la déclaration de 1552 dit qu’elle vaut 50 l. par an.

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Les dîmes

Les dîmes de la paroisse n’appartenaient pas toutes au curé qui était à portion congrue ; il n’avait droit qu’aux novales sur les terres nouvellement exartéz et, dans certains cas, au retour des bœufs*.

* Dans le cours de cette monographie, il a été question trois fois, sans commentaires, d’un droit appelé le “ retour des bœufs ”. (Voir Peupiton, Laurot.) Nous n’avions pas rencontré ce mot dans les diction­naires de l’ancien droit et les indications contenues dans les documents où il était mentionné n’étaient pas suffisantes pour l’expliquer d’une manière satisfaisante. Depuis, le rapprochement d’un texte avec un article de la Coutume de la Marche est venu nous donner l’explication cherchée. Il s’agit d’un droit désigné dans cette coutume sous le nom de suite de reilhage, du mot règle qui, en patois, signifie soc de charrue.

Il arrive quelquefois, dit Couturier de Fournoue, que des laboureurs demeurant dans une dîmerie où ils tiennent des bœufs, qui y couchent et paissent une grande partie de l’année, vont labourer des terres situé dans une autre dîmerie ; le décimateur de la première se trouve ainsi privé du produit qu’il aurait pu retirer si ces bœufs avaient travaillé les terres de sa dîmerie. Pour le dédommager, la Coutume de la Marche porte qu’il partagera le produit de la seconde dîmerie avec le décimateur de celle-ci. (Coutumes de la province de la Marche Clermont-ferrand, 1744, p. 98).
Ce droit n’existait que dans les coutumes de la Marche, du Berry et du Nivernais ; la proximité des deux premières provinces l’avait introduit accidentellement dans notre région réglée par la coutume du Poitou. Boucheuil le cite, sous le nom de suite de dîme, comme absolument anormal et le considère comme un droit personnel, reste de l’ancien servage. Les trois provinces ci-dessus citées étaient du reste des pays à coutume servile, c’est-à-dire où la coutume réglementait encore le servage qui, dans presque toutes les autres provinces, était complète­ment disparu lors de la rédaction des lois locales.

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Le presbytère

Nous avons donné dans notre première partie le marché de construction du presbytère en 1644 aliéné à la Révolution, il existe encore, mais appartient à un particulier.

Les cimetières

Il y avait autrefois deux cimetières : 1’un autour de l’église, l’autre appelé le grand et vieil cimetière en 1623. C’est ce dernier qui sert actuellement. En creusant les tombes, on rencontre souvent, à environ 1,50m de profondeur, des cavités circulaires de la grandeur d’un boisseau. Chacune d’elles renferme une petite urne en terre de 15cm de haut.