L’église, qui était sous l’invocation de saint Martin de Tours, dépendait du Bourg-Dieu dès 1212. En 1550, elle valait 40 l. de rente et était à la présentation du seigneur de Lussac.
Les droits honorifiques de cette église firent l’objet d’un long procès intenté en 1685 par la grande Mademoiselle, comme vicomtesse de Brosse, au marquis de Lussac. Il fut terminé en 1702, par une sentence arbitrale qui les adjugea à ce dernier.
Cette église a la forme d’une croix latine.
Le portail, gothique, est orné d’un simple tore retombant sur des chapiteaux chanfreinés. Au-dessus, dans une petite niche, une statue ancienne d’un évêque, certainement saint Martin, en pierre calcaire polychromée, a été placée. La chapelle de la Vierge, qui forme le croisillon gauche, renferme un curieux groupe en bois tombant en poussière : sainte Anne en religieuse couverte d’un voile et un volume à la main, présente la Vierge à l’Enfant debout et couronnée ; ces deux derniers personnages sont de plus petite dimension que sainte Anne. Ce groupe, excellent dans sa naïveté, parait être du XVe siècle.
Une vieille bannière, qui se trouve dans la sacristie, représente saint Martin coupant son manteau ; cette sacristie a été cambriolée le 21 novembre 1904 et tous les ornements qu’elle renfermait ont été retrouvés lacérés dans un bois voisin.
Le clocher ne renferme qu’une petite cloche, mauvaise comme coulée ; on lit autour une inscription de cinq lignes
L AN 1812 J’AI ETE BENIE PAR Mr J MOREAU CURE DE CETTE PAROISSE SOUS L’INVOCATION DE St MARTIN
MON PARAIN A ETE Mr Pe BRAC PROPRIETAIRE DE LA TERRE DE St MARTIN MAIRE ET NOTAIRE A LUSSAC ET MA MARAINE De Me BRAC EPOUSE DE Mr LEON NIGAU PROPRIETAIRE ET MAIRE A LIGNAC Mr Sr DAUDET MAIRE.*
Copie de M. Albert Audier, clerc de notaire à Lussac.
Au-dessous :on voit un médaillon cordiforme avec la marque du fondeur et son nom : Isidore Cornevin, F[ecit].
Le curé était à portion congrue et la principale dîme, connue sous le nom de dîme de l’Eschange, se partageait entre les seigneurs de Lussac, Saint-Martin et Riadoux.
La cure, supprimée en 1804, fut rétablie en 1840. Plut tard, elle fut réunie à Jouac.
Le cimetière qui tenait à l’église a été transporté sur la route de Jouac en 1903.