Article du 29 août 2002

Hélène POMMIER.

Égalité des écoliers  « des villes et des champs » :

Une initiative en Haute-Vienne

Lire, écrire, compter. Les écoliers de la Haute-Vienne ont droit, sans exception, à un enseignement qui leur garantit ces trois bases essentielles. Mais tous n’ont pas accès aux activités sportives ou culturelles, en particulier à la campagne. Faute de moyens, d’infrastructures et d’effectifs. C’est notamment le cas dans les communes rurales du nord du département qui tentent depuis fin 2001 de remédier à ces lacunes. Hier matin, la signature d’une convention entre l’Education nationale et les maires de 12 communes du secteur de Saint-Sulpice-les-Feuilles a mis en place le réseau rural d’éducation nord-Haute Vienne. Une initiative pour dynamiser la scolarité dans des zones à faible densité de population.
En regroupant les enfants dans six écoles, ces communes leur donnent les mêmes chances qu’aux citadins. Elles se procurent les moyens de garantir un enseignement de meilleur qualité dès l’âge de 2 ans et jusqu’à l’entrée au collège de Saint-Sulpice-les-Feuilles. Travail en équipe, matériel sportif partagé, ramassage scolaire en commun, etc. : les écoles sortent véritablement de leur isolement. De plus, pour donner aux quelque 300 écoliers du secteur une plus grande ouverture d’esprit, plusieurs activités culturelles sont ainsi développées : autour du goût du chant choral, du cinéma, de l’environnement et de l’anglais. Un poste a été spécialement créé pour en organiser la répartition. Hélène Vemaudon est ainsi coordinatrice d’un réseau qui devrait «favoriser l’émulation sans créer la concurrence ». Elle siège au collège de Saint-Sulpice-les-Feuilles.
L’établissement a d’ailleurs son rôle à jouer car les écoliers sont de futurs collégiens. Il leur donne par exemple, accès à l’informatique et à internet et met à leur disposition matériel et professeurs pour les activités scientifiques.

Un enjeu dans la vie des communes

Si la priorité du réseau est l’intérêt de l’élève, on connaît aussi l’enjeu d’une école dans le maintien de la vie des communes rurales et de leurs services. Pour Liliane Kerjan, rectrice de l’académie de Limoges, « cette initiative permet de fixer une population : les enseignants restent, les jeunes couples peuvent s’installer car ils ont de quoi scolariser leurs enfants ».
Premier du genre dans le département, le réseau nord Haute-Vienne a trois ans pour faire ses preuves. Il englobe les communes d’Arnac la Poste, Cromac, Dompierre, Les Grands Chézeaux, Jouac, Lussac-les-Eglises, Mailhac-sur-Benaize, Saint-Georges-les-Landes, Saint Hilaire la Treille, Saint Léger Magnazeix, Saint Martin le Mault et Saint Sulpice les Feuilles. Les représentants de l’Education nationale, Liliane Kerjan, rectrice, Francis Lormier, inspecteur d’académie et Michel Reynet, inspecteur de la circonscription, ainsi que tous les élus dont Marie Françoise Pérol-Dumont, députée, et Jean Pierre Drieux, président de la structure intercommunale, espèrent bien que l’idée fera des émules en Haute Vienne.

convention

A l'école de Lussac les Eglises, Liliane Kerjan, rectrice de l'académie, a observé sur le terrain l'application du réseau rural d'éducation nord Haute Vienne.