Dans son atelier, Patricia Cassone s’inspire du Limousin et de la culture japonaise


Du 13 au 16 octobre dernier, l’artiste céramiste Patricia Cassone a exposé son arbre, l’œuvre maîtresse présentée au Salon d’Automne à Paris. © Bellac AGENCE

De Saint-Sulpice-les-Feuilles au Japon en passant par Paris, Patricia Cassone expose ses arbres sculptés et ses pièces traditionnelles de thés.

De puis près de trente ans, l’artiste céramiste Patricia Cassone travaille le grès et les techniques traditionnelles de l’Asie, dans son atelier basé à Saint-Sulpice-les-Feuilles. Cette femme discrète façonne les argiles sauvages de la terre du Limousin et observe les arbres avant de les sculpter. Des créations sombres et féeriques remarquées par les plus grands galeristes, et qui lui ont valu d’être sélectionnée pour participer au Salon d’Automne à Paris, qui s’est tenu du 13 au 16 octobre sur les Champs-Élysées. « Ces quatre jours ont été formidables. Je suis fière de figurer dans le catalogue 2016 du Salon d’Automne. Créé en 1903, cet événement a accueilli des grands noms de la peinture comme Picasso, Cézanne ou Matisse », souligne Patricia Cassone.

Des arbres sculptés qui renvoient aux contes de Miyazaki

Cette forêt d’arbres sculptés qui renvoie aux contes de Miyazaki ou d’Andersen, mêle la céramique à la cendre de bois. Cette direction est une des facettes du travail de l’artiste, dont le talent se trouve dans la maîtrise des techniques céramiques japonaises : yakishime (cendres naturelles sur terres brutes) et oribe sont les noms de ces techniques, pour une cuisson dans un four de type japonais anagama. « Le Japon et moi, c’est une longue histoire. J’ai travaillé au Japon et je me suis liée d’amitié avec les Japonais. En 2012, avec l’aide d’un ami artiste japonais, Shozo Michikawa, j’ai construit un four anagama à côté de mon atelier à Saint-Sulpice-les-Feuilles », explique Patricia Cassone.

L’artiste s’est également spécialisée dans la fabrication de pièces de thés. Utilisées lors des cérémonies du thé au Japon, en Chine et en Corée, l’aspect traditionnel de ces pièces repose sur la technique de l’ oribe et un savoir-faire unique. En vraie passionnée, Patricia Cassone revient sur l’origine des pièces de thés, créées au XVI e siècle, du temps des samouraïs, qui avant de partir au combat buvaient du thé vert pour se donner des forces… Sa profonde admiration de la culture asiatique et plus particulièrement japonaise s’exprime dans ses œuvres céramiques. Elle est internationalement reconnue. Tout d’abord au Japon, avec l’exposition du travail de Patricia Cassone à l’exposition universelle en 2005, mais aussi à Paris, à Singapour, à Taïwan, en Belgique, aux États-Unis, en Israël, en Autriche. Un rayonnement pour cette artiste dont la démarche artistique originale mêle la terre et les forêts du Limousin à la culture de l’Asie.

Aline Combrouze

Article publié dans le Populaire du Centre le 25/10/2016