Famille Hérault

Au retour de la guerre 14-18, deux fils d’agriculteur, nés à la Coulinière commune de Cromac, montent une entreprise à Champagnac.
Le 1er mai 1922 les deux frères Hérault Élie et Fernand achètent un terrain à Champagnac (commune de Saint-Georges-les-Landes). Ils ont environ 30 ans.
Ce terrain est acheté en communauté à M. Desbouiges Alphonse pour la somme de 3 600 F pour une superficie d’environ 54 ares. Aussitôt commence la construction de l’atelier.
Le 11 novembre 1922 : début de l’activité de la Société Hérault Frères. Élie assure la partie charronnage alors que Fernand prend en charge la forge.
1927 : on ajoute à l’entreprise une scierie mécanique qui servira essentiellement à l’exploitation du bois nécessaire à l’entreprise. La même année Élie Hérault construit sur la même parcelle une mai¬son d’habitation, habitable en 1928.
1929 : dissolution de la Société Hérault Frères, Fernand part pour la ville et Élie exploite seul l’affaire.
1935 : rachat par Élie de la part de Fernand, il est couvert de dettes ! A celte époque il s’effectuait un travail de forge proprement dit et de charronnage (façon de voiture à bêtes, roues en bois, portails, voitures à chevaux…), la réparation de machines agricoles qui faisaient leur apparition (faucheuses, moissonneuses-lieuses). En 1934, Élie Hérault embauche son neveu comme apprenti charron à l’âge de 14 ans. Il restera 42 années dans la même maison. La même année son fils Hérault Jean commence son apprentissage à 13 ans. Il sera charron-forgeron comme son père.
1942 : Après de dures années de labeur Élie Hérault rembourse enfin ses dettes, mais son fils Jean part au Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) en Autriche pendant trois ans.
Élie reste seul avec son ouvrier, Martinon Georges, qui, déclaré comme ouvrier agricole, évite le départ en Allemagne ; ils seront aidés dans leur travail par un lorrain « expulsé ».
1945: retour de Jean, puis son mariage en 1947 avec Suzanne Chedevine, fille d’un agriculteur fermier au bourg de Saint-Georges-les-Landes. La même année ils ont un fils, Robert.
Vers 1955, changement « Fondamental » dans l’exercice de la profession, les chars à bœufs n’existent pratiquement plus, les roues en bois sont remplacées par les pneumatiques, les tracteurs envahissent la région, il faut maintenant construire les remorques. Jean agrandit le rayon d’action de la scierie. Un deuxième fils de Jean et Suzanne vient au monde : André qui se dirigera vers la restauration comme cuisinier. Il est aujourd’hui gérant d’un restaurant d’entreprise d’une importante usine de la région. Il est marié et sans enfant.
En 1956, l’entreprise s’agrandit et embauche un ouvrier.
En 1964, Hérault Élie décède et laisse l’entreprise et tous ses biens à son fils unique Jean.
La même année, Hérault Robert, fils aîné de Jean rentre dans l’entreprise. Les méthodes de travail changent encore. Le charronnage est quasiment aboli, il faut une fois de plus se recycler. A cette époque, l’entreprise lance la fabrication et le montage des charpentes en bois. Dans la partie scierie, apparaissent les traverses S.N.C.F. : les merrains.
1970 : l’entreprise a besoin de main-d’œuvre mais la législation en vigueur l’empêche d’embaucher et pour se faire elle doit se scinder en deux parties, il est fondé la Société de fait Hérault Jean et Hérault Robert.
Jean s’occupera surtout de la partie bois, scierie et charpente, alors que Robert se consacre à la partie forge, serrurerie et mécanique agricole.
L’entreprise atteint son point culminant avec 4 ouvriers, plus un travailleur à façon.
Cette même année, Robert se marie et naît son premier fils. Le second viendra au monde en 1973.
1980: commencement du déclin comme toutes les entreprises artisanales ; l’ouvrier Martinon, médaille d’or du travail, part en retraite.
Dissolution de la société de fait. Hérault Jean exploite la scierie à son compte avec un ouvrier.
Hérault Robert loue à son père le fond de forge, serrurerie, mécanique, agricole et l’exploite seul.
1983: Hérault Jean est gravement malade, licencie son ouvrier qui reste au chômage. Mis à la retraite, le fond de scierie sera aboli. Il donne le fond de forge, serrurerie, mécanique agricole à son fils Robert qui l’exploite alors seul à son compte jusqu’à ce jour.
1985 : Robert envisage d’agrandir la partie commerciale de l’entreprise car la réparation exécutée par les clients eux-mêmes demande beaucoup de soucis mais peu de travail. Il faut donc encore se recycler.
Robert a deux fils. L’un d’eux prendra-t-il la succession ?