Familles de notables

Arnac était un bourg de bourgeois : aux XVIIe et XVIIIe siècles, on y trouve un grand nombre de vieilles familles dont les membres, pour se distinguer et aussi pour singer la nobles­se, se titraient de noms de propriété, voire, tout comme Gros Pierre, du nom d’un morceau de terre.

Nous citerons parmi les plus notables :
les Benoiton, qui se qualifiaient de seigneurs des Touches;  ils étaient chirurgiens ; les Copprie étaient notaires avant 1625.

Les Delavaud, aujourd’hui disparus, étaient légion : Pierre et Antoine, tous deux qualifiés d’opérateurs, avaient épousé le premier Anne d’Armigny, le second Françoise de la Gelie. Charles Delavaud, seigneur du Bost (1646-1727), est fils de Pierre ; il laissa
1° François (1682-1764), d’abord gendarme du roi, puis notaire, seigneur du Queroi, père d’autre François, gendar­me du roi (1716-1783) ;
2° Pierre, seigneur du Bost ;
3° Jean, seigneur de Fondranne (1681-1722).
Tous laissèrent postérité.

Antoine Faure, le fondateur de la Charité d’Arnac, appar­tenait à une vieille famille; René, seigneur de Ruffec (1644 -1707), est père de Jean, seigneur de Beauvais (1685-1750), et d’Henri, seigneur de Ruffec. Pendant près de deux siècles ils monopolisèrent la poste aux lettres d’Arnac et la messagerie.

Les Gaucher étaient notaires Léonard (1638-1688) ; Claude, seigneur du Mazier (1648-1728), eut de Gabrielle de Lerpi­nière ; Gabrielle, femme de Jacques Bastide, seigneur du Pescher, conseiller du roi et son procureur à Montmorillon ;  Marie-­Anne, mariée en 1716 à André Guillemin de Montplanet, et Jeannie-Bonaventure, mariée la même année à Jean Guil­lemin du Cousset.

Les Gaucheraud étaient, comme on dit, dau rapportas (des rapportés), ils tiraient, en effet, leur origine de Folles ; nous trouvons successivement ; Jean, seigneur du Bouchet ; Léo­nard (1710-1778), seigneur de Mazeirat, père de Pierre Gaucheraud de Mazeirat, seigneur du Branle, gendarme du roi, époux de Cathe­rine Pertard de la Coste.

Les Mondelet se trouvent à Commergnac dès 1555 André, notaire à Arnac en 1655-1681, eut de Marie Moreau Pierre, (1656-1719), aussi notaire et contrôleur des actes, marié le 28 fév. 1683 à Anne Delajoux, d’où Maximin (1705-1752), seigneur de Bonnaud, huissier royal et général d’armes, qui épousa le 24 juil. 1724 Gabrielle Trichard. Celui-ci est père de Jean- Louis, époux  de Marie Ygonin de Montorand et de François­-Simon, chirurgien, époux d’Anne Ygonin de Montorand. Du premier vint Léonard, marié à Marguerite Benoiton­Destouches, aïeul de notre vieil et excellent ami le docteur Frédéric Mondelet, chevalier du Mérite agricole ; du second François-Cosme-Damien, chirurgien — aux prénoms pré­destinés — d’où descend M. Mondelet, ingénieur en chef des ponts et chaussées, en retraite à Guéret.

Un mariage avec une Ytier, fille du maître de poste, amena à Arnac les Mondot de Beaujour, originaires de Bellac : J.-B., né à Arnac le 1er  sept. 1756, fut chanoine du Dorat, aumônier d’une compagnie de mousquetaires, chanoine et doyen au chapitre de Meaux ; il mourut en 1824 ; son por­trait lithographié a été signalé par M. Fray-Fournier. Son frère François-Philippe, mort à Arnac en 1824, laissa André Mondot de Beaujour, inspecteur de la navigation de la Seine, et André-Joseph-Jules Mondot de Lagorce, ingénieur en chef à Lyon.

La famille Moreau est une des plus vieilles et importantes familles d’Arnac. Vincent Moreau, notaire à Arnac en 1584-1618, est sans doute père d’honorable homme Vincent Moreau, seigneur des Rosiers, puis du lieu noble de La Jarrige, conseiller du roi, élu et contrôleur en l’élection de Bellac. Il eut Pierre, seigneur de la Jarrige. Ce dernier, qui épousa Marthe Ygonin, est père de François Moreau de la Jarrige, notaire royal, marié à Anne Duhail-Desouches.
Cette famille est actuellement représentée par M. Moreau­-Lajarrige, propriétaire du château de Dompierre.

La nomination du curé Plaignaud à Arnac y fixa sa famille, qui sortait de Châteauponsac. Ces curés avaient sept frères et sœurs. Léonard Plaignaud de Beauséjour, régent latiniste, un de leurs neveux, épousa à Arnac, le 14 juil. 1777, Louise-Anne-Elisabeth Pennetier ; il était en 1793 administrateur du district. MM. Eugène, Louis et Pierre Plaignaud sont les représentants actuels de cette famille.

Les Poujaud, établis à Arnac au XVIIIe siècle, étaient origi­naires de Saint-Maurice. Le plus ancien connu est Joseph, seigneur de Puyrollet, avocat au Parlement, juge sénéchal de Morterolles en 1560. Pierre Poujaud du Villard, notaire et con­trôleur des actes à Arnac, épousa en 1790 Anne Marcoul des Brosses. Il publia en 1823 une généalogie de sa famille. son fils, Jean-Baptiste-Félix, laissa deux enfants Emmanuel, juge de paix et maire d’Arnac, et Léontine, mariée à Charles Pénicaud, descendant des fameux émailleurs, notre grand’mère par alliance.

Jean Thomas dit la Sonde était eu 1704 chirurgien-major à l’hôpital de Crémone ; il servit ensuite dans l’armée du duc de Vendôme, régiment de Piémont, et en 1709 rentra à Arnac. Jean-Louis Thomas, seigneur des Rivières (1712-1760), son fils, lieutenant du premier chirurgien du roi pour la Basse-Marche, épousa Gabrielle des Noyers, d’une famille de gentilshommes verriers.

Les Ytier étaient Maîtres de poste : Philippe (1675-1731), eut de Marguerite de la Gorsse, fille d’un maître de poste d’Arnac, François, curé de Cromac, et Mathieu Ytier, seigneur de la Gorsse, père de Marie, mariée en 1747 à J.-B. Mondot de Beaujour, qui succéda à son beau-père.