Généralités : Archéologie

Temps préhistoriques

Nous ne connaissons pas, pour notre canton, de trouvailles de stations de l’époque paléolithique. Si l’on reporte les stations connues sur une carte, on remarque que seules les zones calcaires ont été habitées à cette époque.
Lire la suite →

Époque gallo-romaine

La période gallo-romaine fut des plus brillantes dans notre pays, si nous en jugeons par les restes que, chaque jour, la charrue exhume de la terre…
Lire la suite →

Moyen-âge

L’architecture religieuse de cette époque ne nous a pas laissé de monuments bien remarquables ; quant à l’architecture civile, nous n’en connaissons pas d’exemple. Les rares châteaux qui existent encore ne remontent, en effet, qu’à la fin du XVe siècle.
Les églises romanes (XI-XIIe siècles) se trouvent à Arnac, Cromac, Les Chézeaux.
Celle de Saint-Sulpice., démolie en 1848, appartenait aussi à ce style.
Saint-Georges est une église de transition.
Lussac est franchement ogival ; la chapelle de Saint Eutrope des Chézeaux, détruite à la Révolution, appartenait aussi à cette architecture.
Mailhac, Jouac, Ménussac échappent à toute tentative de classification.
Toutes ces églises se ressentaient de la pauvreté du pays et leur architecture est sans caractère.
Celle d’Arnac est cependant intéressante par son système de défense ; sans doute au XIVe siècle, elle a subi de curieuses transformations qui l’ont mise en état de défense ; des échauguettes ont été construites sur des piliers et l’église, fortement appuyée par des contreforts, a été entourée par une ceinture de murailles. La porte fortifiée permettant l’accès à cette cour intérieure, restaurée il y a quelques années, donne à la place d’Arnac un aspect fort pittoresque.
Pareil système avait été, semble-t-il, employé à Lussac pour défendre l’église aujourd’hui disparue.
Les premiers donjons du moyen âge s’élevaient sur des mottes en terre ; la motte du Chatelas, aujourd’hui détruite et qui mesurait 5 mètres de hauteur et 90 mètres de circonférence, semble avoir eu cette destination ; elle se trouvait du reste dans une sorte de cuvette.

Renaissance et temps modernes

Le château de la Goutte-Bernard, dont la silhouette élégante se voit encore de fort loin, émergeant d’un fouillis de verdure, remonte à l’année 1480 environ.
Lubignac, dont une tour d’angle, sans doute le donjon, subsiste seule ; Lavaupot, dont on ne voit plus que quelques pans de murs, étaient aussi de cette époque ; ce dernier avait alors remplacé une forteresse sans doute détruite lors des guerres anglaises. Saint-Martin, Le Seux, L’Age-Bernard, Jançay, Piégut, Lascroux, devaient être ses contemporains ; leur plan du moins se rapprochait des deux premiers.
A Piégut, le château a été reconstruit au XVIIe siècle, mais les douves qui protégeaient le château féodal sont encore visibles.
Tous ces châteaux, forteresses en miniature, n’offraient du reste qu’un secours bien aléatoire en cas d’attaque ; leur plan est en général un quadrilatère défendu par des tours aux angles ; une douve tantôt sèche, tantôt remplie d’eau, double les murailles extérieures. Presque toujours un étang se trouve au pied du château.
Pour la période Louis XIII, signalons le petit castel des Chézeaux avec ses tourelles en poivrière et son donjon machicoulisé qui porte la date 1613.
A Jouac, indiquons l’amusant expédient employé à une époque indéterminée, mais pas bien ancienne, pour doter l’église d’un clocher : l’architecte ingénieux, constatant que les murs ne pouvaient supporter une charge quelconque, a tourné la difficulté en construisant à l’intérieur une tour ronde qui traverse la toiture et donne l’illusion d’un clocher.
Pour les temps modernes, nous citerons la construction, en 1850, de l’église de Saint-Sulpice dans le style du XIIIe siècle, celle des châteaux de la Vozelle, la Borderie, le Peu de Jouac et Lascroux.
En outre, des groupes scolaires importants ont été édifiés à Saint-Sulpice, Lussac, Boismandé, Jouac, Mailhac, Saint-Martin.

Mobilier des églises

L’intérieur de nos églises répondait à l’extérieur et leurs trésors ne possédaient pas d’objets de valeur. Au XVIIIe siècle, la distribution du mobilier de la fameuse abbaye de Grandmont vint les doter des richesses qui leur manquaient ; c’est ainsi qu’actuellement presque toutes les églises du canton possèdent des reliquaires d’un prix inestimable.
Nous inventorierons rapidement pour y revenir plus loin :
– Saint-Sulpice : reliquaire émaillé antérieur au XIIe siècle et la statuette en argent de saint Sébastien, sur le socle de laquelle se trouvent les plus anciens émaux peints à date certaine ; de vieilles statues de bois qui représentent deux saints et deux Pieta.
– Arnac : reliquaire émaillé du XIIIe siècle.
– Les Chézeaux : fer à hosties ancien (disparu) ; Pieta en pierre.
– Cromac : curieux autel en bois du XVIIe siècle avec armoiries, relégué dans un coin de l’église après avoir cédé la place à un autel d’un goût trop moderne.
– Lussac : statue de saint Etienne ; à la cure, portrait de M. de Bourdelle.
– Mailhac : bras reliquaire du XVIIe siècle ; fer à hosties du XIIIe siècle intéressant par ses dispositions.
– Ménussac : croix byzantine émaillée fort peu connue.
– Saint-Georges : reliquaire du XIIIe siècle ; fer à hosties de la même époque.

Cloches

Nous n’apporterons pas à l’archéologie campanaire un contingent bien important ; M. l’abbé Lecler, dans son Etude sur les cloches du diocèse de Limoges, a donné déjà un certain nombre d’inscriptions concernant notre canton.
Les plus anciennes cloches sont celle de Mailhac, qui donne le millésime 1505 ; celles d’Arnac et de Piégut, non datées, mais portant des inscriptions en caractères du XVIe siècle. Il existe encore deux cloches du XVIIe siècle à Arnac et à Ménussac, une cloche du XVIIIe à Lussac ; toutes les autres sont du XIXe.
Les registres d’Arnac nous ont fourni en 1775 Je nom d’un fondeur : J.-B. Martin.
A la mairie de Jouac, nous avons trouvé un marché pour la fonte de la cloche faite en 1752 avec le fondeur J.-B. Dupont, assisté de François Michel.
Nous avons en outre relevé dans les registres d’état civil de nombreux baptêmes de cloches qui ne donnent pas les noms des fondeurs.
Pour notre époque, nous trouvons les fondeurs suivants :
Varinaud et Cornevin , à Saint-Georges, 1803 ; Mutel, aux Chézeaux, en 1843 ; Mutel et Martin, aux Chézeaux, en 1851 ; Dutot et Cie, à Arnac, en 1862 ; Bollée, du Mans, à Mailhac, en 1876 ; Bollée, d’Orléans, à Saint-Sulpice, 1879.
Pour être complète, cette monographie devrait contenir un inventaire des objets anciens conservés chez les particuliers ; mais cette nomenclature nous entraînerait trop loin et nous nous contenterons de signaler comme se rattachant à une industrie locale une seule catégorie de ces objets.

Plaques de cheminées

L’existence dans notre canton de l’importante forge de Mondon aurait dû nous valoir aujourd’hui de nombreuses plaques de cheminées à sujets historiés dont nos aïeux aimaient à orner leur foyer ; mais il n’en est rien et nous n’avons pu en réunir que six. Comme elles étaient presque toutes armoriées ou décorées de fleurs de lis, elles furent détruites à la Révolution ; un décret du 13 vendémiaire an II porte, en effet, que ces plaques seront brisées dans les huit jours. Dans la séance du 21 suivant, un député ayant fait remarquer la brièveté de ce délai, obtint que les propriétaires de ces plaques pourraient les retourner en attendant leur réquisition par la Convention.
Les registres révolutionnaires de Lussac et de Jouac constatent en messidor la réquisition de ces plaques.
Aux Brosses et à Arnac, nous avons trouvé deux plaques identiques qui portent un écusson meublé d’une croix chargée de cinq coquilles et accompagnée de seize alérions. Ce sont les armes des Laval-Montmorency qui furent barons d’Arnac.
A la Goutte-Bernard et à Mailhac, deux plaques semblables où l’on voit un écusson parti : au premier les trois fasces ondées des Rochechouard ; au second une chimère. On sait que la forge de Mondon a été justement possédée, à la fin du XVIIIe siècle, par cette famille.
Enfin, à Saint-Sulpice, nous signalerons une plaque portant un sujet tiré de l’Écriture sainte, la visite de la reine de Saba à Salomon, dans un cadre Louis XVI, avec l’inscription : LOVE SOIT DIEV. Puis une autre plaque portant : FORGE DE MONDON, avec les attributs royaux et au centre un médaillon mal coulé.
Ajoutons aussi que cette forge a produit à la Restauration un bas-relief d’une jolie venue représentant la tête d’Henri IV.