Monsieur Moudelaud

J’ai été nommé à St.Sulpice en 1963 : j’enseignais le français, l’histoire et la géographie. Ma femme était chargée de l’enseignement ménager agricole. Le directeur, R.PARENT, était un ami.
Quelles furent mes premières impressions ?

Un site agréable, près du terrain de sport, ce qui ne ressemblait en rien à ce que j’avais connu à l’E.P.S de Bellac, avant guerre (là, c’était vraiment la « boite »).

     Par contre, un petit préau – où il était impossible de loger 119 élèves – qui servait, la nuit et les jours de congé, de garage au car de ramassage.

     Des cabinets, « à la turque », et dont les portes aérées par le haut et par le bas, laissaient à désirer.

     La cour, un espace herbeux, présentant des trous où l’eau de pluie s’accumulait, ce qui faisait la joie des canards du voisin.

     Les bâtiments formaient un assemblage un peu baroque ; près de l’entrée, ce qui était prévu pour une école maternelle à 2 classes, surmontées de 2 logements (dont le mien). Plus loin, un bâtiment obtenu par le maire auprès du ministère de l’agriculture, pour l’enseignement agricole : 1 jour par semaine pour une vingtaine de garçons et 1 jour pour une vingtaine de filles. A sa création, en 1958, le C.E.G, qui n’était à l’époque, qu’un cours complémentaire, occupa les deux bâtiments à l’exception d’une classe de CP, tenue par mademoiselle PATY. Le bâtiment agricole avait le chauffage central, mais pas les deux classes maternelles (qui ne dépendaient pas du même ministère) qui n’avaient droit qu’à des poêles à charbon ! La cantine était au sous-sol et recevait les élèves du primaire et du C.E.G. Plus loin, un bâtiment préfabriqué à 2 classes.

     Le collège recevait les élèves de 12 communes (les 9 du canton de St. Sulpice, plus St. Hilaire la Treille, St. Léger Magnazeix et Azérables). Elles formaient un syndicat. Le ramassage se faisait grâce à un petit car gris où garçons et filles s’entassaient comme ils pouvaient, sans s’occuper de la surcharge. Heureusement, il n’y eut pas d’accident ! Un premier tour en ramenait la moitié vers 7h30 ; en attendant 9h, ils étaient regroupés dans les salles de classe, sous la surveillance d’un prof.

     La discipline était facile (les enfants de la campagne sont très calmes). Mais le premier jour, j’eus une surprise : à l’heure de l’après-midi, je ne voyais que très peu d’élèves dans la cour, quand Monsieur PARENT lança son «  Allez ! en rangs », je les vis surgir des grandes herbes, à l’extrémité du terrain de foot et accourir… au petit trot. C’était vraiment la liberté, mais question surveillance, ce n’était pas le rêve.

     Le samedi après-midi était consacré à l’Education Physique, ce qui permettait d’avancer l’heure de départ du car (vers 15h). C’était, en somme, un peu la semaine anglaise. Pour le grimper, on disposait d’un portique en bois, qui semblait vouloir s’agenouiller, ce qui n’était pas sans m’inquiéter au moment de grimper à la corde lisse.

     Les fournitures : cahiers, feuilles détachées, buvards, livres… à l’exception des crayons, gommes, règles plates…, étaient distribuées par le C.E.G ; les parents versaient une contribution de 10f par mois.

     Comme matériel, une télé qui servait surtout à suivre les matchs de foot, les championnats de ski ou d’athlétisme… et un magnétophone où étaient conservées pieusement des chansons de Brel et de Brassens. Pour terminer ce tour d’horizon, une petite histoire personnelle : aux vacances de Noël, je dus laisser les clés de mon appartement à la mairie, pour le cas où le froid sévirait de façon intensive, ce qui permettrait au garde champêtre de purger les canalisations. Quand je revins les récupérer, la secrétaire me fit des compliments sur la chambre de mes filles ; autrement dit, mon logement était, en mon absence, un lieu de promenade. Toujours la liberté !

     En 1965, je fus nommé directeur (le terme « principal »était réservé aux C.E.S). Le nombre des élèves du C.E.G ayant augmenté, un préfabriqué neuf (1 salle) avait été construit l’année précédente entre le bâtiment agricole et l’autre préfabriqué. Mais en 1966, la scolarité ayant été prolongée jusqu’à 16 ans, furent crées les classes de transition, puis les classes pratiques, ceci pour recevoir tous les élèves du primaire. On me fournit donc 1, puis 2 préfabriqués, que l’Administration avait récupérés dans des collèges où ils avaient été remplacés par des bâtiments en dur. Leurs portes isoplanes avaient déjà souffert, et les trous, qui avaient été bouchés par du plâtre pour la livraison, ne tardaient pas à réapparaître. Il est vrai que, pour abriter les élèves les jours de pluie, je ne leur interdisais pas l’entrée des salles. Ces 2 préfabriqués furent installés en face des bâtiments en dur. Par la suite, il fallut trouver un terrain pour en implanter d’autres ; le maire me demanda de solliciter Monsieur GAULIER, dentiste, pour qu’il vende à la commune un terrain situé à une centaine de mètres du collège, où avaient été construits des « baraquements » pour les réfugiés alsaciens en 1939. L’affaire fut conclue rapidement et je pus réclamer un autre préfabriqué à l’I.A. On me demanda d’intervenir auprès de la municipalité, pour que le soubassement soit prêt au début des grandes vacances, afin que la maison Visol puisse le poser rapidement. Mais, à la rentrée, pas de préfabriqué ! Le gouvernement, à cette époque avait créé des S.E.P (sections d’éducation professionnelle) qui devaient recevoir des garçons et des filles, 2 jours par semaine. N’ayant pas de salle à ma disposition, je demandais à ces élèves, de rester chez eux jusqu’à ce qu’on puisse les recevoir. Le jour de la rentrée, je signalais le cas à l’I.A. Affolement en haut lieu !
L’Inspecteur d’Académie m’appelle :  « Vous devez les accepter ! 
                – Je veux bien, mais je n’ai pas une salle disponible 
                –  A la mairie ? 
            – Il y a bien une salle, mais il faut la traverser pour aller au secrétariat, et elle n’est pas toujours disponible 
               – Chez les particuliers ? 
         – Personne n’a de pièce assez grande pour recevoir une quinzaine d’élèves ; et puis, les accepterait-on ? 
              – Il n’y a pas une grange à proximité ? 
              – St.Sulpice est bien à la campagne, mais il n’y a pas de grange  dans le bourg. 
              – Il faut pourtant trouver une solution : n’y a-t-il pas de salle municipale, de foyer ? 
              – A part la salle de cinéma, il n’y a rien d’autre. 
              – Eh bien, utilisez-là ! 
             – Mais elle est mal éclairée ; elle n’a que 2 ouvertures : le portail d’entrée et une seule fenêtre : on n’y voit pas clair en plein jour 
              – Ne pourrait-on pas installer une rampe avec des perches ? 
           – Monsieur l’Inspecteur, c’est dangereux ; et puis, il y a le problème des sièges qu’il faudrait enlever le samedi et réinstaller le dimanche » Ironiquement (et imprudemment) j’ajoutai :  « A part la scène, je ne vois aucun espace disponible !
             – Eh bien, utilisez-là ! 
            – Mais cette scène est à 1m30 au-dessus du plancher ; s’il y a un accident (une bousculade par exemple) je serai responsable 
            – Je vous couvrirai ! ».

     Je n’eus pas l’outrecuidance de lui demander une attestation écrite. Pour éviter tout risque d’accident, je transportai moi-même, avec la petite charrette en bois du voisin, le tableau, les tables et les chaises ; les élèves purent ainsi travailler sous un éclairage multicolore (comme au 14 juillet) ; une ancienne élève du C.E.G  en eut la charge. Quand Madame Toulza, médecin scolaire, vint faire sa visite annuelle, je lui racontai l’histoire. « Je vais aller voir ! » Et quand elle revint : « Voilà 20 ans que je fais mon métier, je n’ai jamais vu ça ; vous permettez que je fasse un rapport ? 
– Faites, mais ça n’y changera rien ! ». Le préfabriqué fut livré à Noël.

    Entre-temps, s’était posé le problème du téléphone. Quand l’Inspection Académique appelait, c’était à la mairie. Le garde champêtre venait me prévenir : je devais abandonner ma classe (en espérant qu’il n’y aurait pas d’accident), faire un 200m pour rejoindre la mairie, recevoir les consignes, et faire le chemin en sens inverse ; en tout, un quart d’heure minimum, pris sur mon heure d’enseignement. Je demandais donc le téléphone pour le collège. La poste m’envoya un jeune godelureau pour voir comment faire l’installation. Quand il eut terminé, il me dit  d’un air supérieur : « Ne comptez pas l’avoir avant un an ! » .« C’est ce que nous verrons ! ». Je signalais la situation à notre député , L.Longequeue, et 15 jours après, l’appareil était installé, en salle des professeurs.

     Par la suite, j’eus d’autres problèmes :

     Après les transitions, les classes pratiques ; théoriquement, elles avaient 15h de travaux pratiques. En réalité, cela fut réduit à 6h puis à 3h, et remplacé par la technologie (pour des élèves sur la voie de garage !). Il est vrai que, pour cela, il n’y avait pas besoin de crédits. En ce qui concerne St. Sulpice, les filles disposaient de 5 cuisinettes que ma femme avait obtenues au temps du cours ménager. Pour les garçons, je reçus un préfabriqué et un enseignant, Monsieur Vignaud. Mais comme matériel et matériaux, rien !
Le Conseil Général nous octroya 1500 nf, ce qui permit d’acheter à la CAMIF…5 établis, quelques scies, quelques ciseaux à bois…etc… Les matériaux furent acquis grâce à la commune et à l’argent versé par les parents d’élèves. En ce qui concerne l’enseignement, chaque maître avait environ 25 élèves : à tour de rôle 5 travaillaient et les 20 autres regardaient.
Une réunion eut lieu à Limoges (C.E.S Léon Blum) pour montrer comment on devait travailler et comment se procurer de l’argent pour l’achat des matériaux, en vendant aux gens du voisinage, les objets fabriqués au collège. Ma femme demanda alors au collègue qui officiait, combien il avait d’élèves : « Oh ! j’ai eu plus de 30 inscrits ! 
             – Combien en avez-vous maintenant ? 
             – Une vingtaine environ 
             – Combien viennent régulièrement ? 
             – 7 
             – A St. Sulpice, Monsieur Vignaud et moi, en avons régulièrement 62 ». Sans commentaire !
Par la suite, transitions et pratiques vendirent eux aussi leur production aux parents d’élèves et aux voisins.

      Puis vint « l’heure Giscard » ( heure d’été et heure d’hiver, il ne s’agit pas ici de politique)  : les cars (dont le nombre s’était accru rapidement à mesure que le flot des élèves augmentait) partaient à 6h15. Les premiers élèves étaient ramassés vers 6h30 et arrivaient au collège à 6h50. Ceux qui venaient de Verneuil-Moutiers par exemple, et qui prenaient le car à Lussac-les-Eglises, devaient se lever vers 6h (4h au soleil). Je demandais donc à l’I.A l’autorisation de retarder une heure, pendant l’heure d’été, les horaires des cours et j’exposai mes raisons. Réponse de l’Inspecteur :  « Je vous comprends mais ne peut vous donner un avis favorable, car ce serait illégal ». On nous demandait souvent de prendre nos responsabilités, mais quand on demandait à nos supérieurs de prendre les leurs, ils se dérobaient.

     Ceci était d’autant plus regrettable que la cantine laissait à désirer. Levés tôt le matin, les élèves avaient faim à midi. Les filles de classe se plaignirent à ma femme, et lui demandèrent l’autorisation de faire elles-mêmes leur cuisine dans la classe. Cela posait un problème de surveillance et de responsabilité en cas d’accident. Je ne pus leur accorder, mais je posai le problème au Conseil Municipal. On augmenta le menu de quelques rondelles de saucisson, le pain était à volonté. C’était insuffisant ! Nouvelle réclamation ! Le maire chargea alors ma femme de gérer la cantine ; il y avait soi-disant 5000nf de déficit. C’était nous mettre au pied du mur. Ma femme demanda aux cantinières de peser tout ce qui était utilisé ; elle vérifia les factures des fournisseurs, le compteur E.D.F… etc…Résultats = au dire des élèves, les menus s’étaient bien améliorés, les cantinières avaient vu leur salaire basé sur le SMIC (alors qu’on ne les payait qu’aux 2/3)…et il y eut 5000f de reliquat. Il est vrai qu’elle avait refusé de payer certaines fournitures (casse-croûte pour les donneurs de sang, factures E.D.F faisant payer à la cantine la consommation du collège…).

     Pour prévenir les accidents, j’avais demandé à la municipalité la construction d’une clôture entre la cour et le stade : un mur fut bâti, mais il sonna la mort de quelques tilleuls près des cabinets : la fosse septique n’étant pas étanche, l’urine s’infiltrait dans le sol et ne retrouvant plus l’air libre, s’accumula au pied des tilleuls qui desséchèrent.

     Avec l’accroissement du nombre d’élèves, un préau fut enfin construit pour les mettre à l’abri pendant les récréations, les jours de pluie. Il servit également pour l’éducation physique.

     Je ne me souviens plus à quelle date je demandai la nationalisation. Au début, à l’I.A, on me rit au nez.  « St.Sulpice-les-Feuilles ! Vous n’y pensez-pas ? ». Pourtant, au point de vue élèves, nous avions rejoint Châteauponsac et Bessines. Saint Gaultier, dans l’Indre, était même C.E.S avec 250 élèves (nous avions passé 300). Nous devions nous contenter d’une municipalisation. Comprenez ! Au départ un cours complémentaire devenant C.E.G municipal était inscrit dans la liste des établissements. Municipalisé, il devenait vraiment un collège, ce qui m’avait permis de me débarrasser de l’école primaire de garçons qui était sous mon contrôle : avec 300 élèves, on commença à s’intéresser à nous. Il fallut faire, tous les ans, des rapports sur la surface au sol, la surface développée, la quantité de fioul utilisée, le volume chauffé (tantôt avec, tantôt sans les couloirs). Là, un problème se posait : il était impossible de savoir quelle était la quantité de fioul utilisée : le fournisseur présentait une facture globale pour les écoles primaires, le C.E.G, la mairie, le foyer rural… Je mis donc un chiffre au hasard : hurlement de l’I.A…on consommait beaucoup plus que les autres établissements. A bien réfléchir, je n’étais peut-être pas si loin de la vérité : avec 13 classes préfabriquées, il fallait entretenir 13 poêles qui chauffaient bien avant l’arrivée des élèves jusqu’à leur départ.

     Enfin en 1975, ce fut la nationalisation : j’eus droit à une secrétaire, une surveillante supplémentaire, une intendante (celle du lycée du Dorat). Mais la cantine ne fut pas nationalisée, le maire voulant en garder le contrôle, bien que cela eût avantagé financièrement la commune, l’état prenant tout à sa charge. Ce fut la période de rodage, qui dura pour moi jusqu’à ma retraite en 1977.

     Quels furent mes rapports avec mes collègues ? J’ai gardé un bon souvenir de tous et les quelques problèmes qui se posèrent furent résolus au mieux.

     L’arrivée des maths modernes vit les 3 professeurs se concerter tous les soirs, pour voir comment on pouvait les présenter aux élèves. Ces directives ministérielles restant assez vagues ; je ne pense pas que les élèves eurent à souffrir de ces changements.

     Il y eut également les 10% : un dixième du temps hebdomadaire devait être utilisé à autre chose que l’enseignement traditionnel. Bien sûr, il y eut beaucoup d’heures de rattrapage, mais aussi des visites d’usines (usine à chaînes, mégisserie..)  ou de monuments (cathédrale de Limoges…). Chaque fois, un professeur préparait la visite, et au retour la classe faisait un compte-rendu.

     Un problème se posa avec une jeune collègue intérimaire enseignant l’anglais. Au dire de ses élèves, son enseignement était valable, mais ceux de 3ème m’avertirent à Noël, qu’ils n’avaient étudié que 2 textes. Or, au B.E.P.C, on devait en présenter une quinzaine pour ne pas indisposer les examinateurs. Je lui demandai donc de rattraper son retard : fin janvier, un troisième texte seulement avait été étudié. Je m’adressai donc à un camarade de promotion, professeur agrégé d’anglais, qui enseignait à la Faculté des Lettres de Poitiers. Grâce au magnétophone, on enregistra  la lecture de 15 textes ; il m’en donna la traduction. Comme dans mon emploi du temps, j’avais des heures de musique et de dessin, je transformai ces heures en heures d’anglais, et les élèves de 3ème purent présenter une liste valable.

     Avec les parents, je n’eus jamais de problèmes ; la seule chose que je pourrais leur reprocher, c’est de ne pas être candidats aux élections aux conseil d’école. « On vous fait confiance !». C’était bien gentil, mais à l’I.A on me reprochait de ne pas avoir prévenu les familles ; pourtant, chaque élève recevait un papier qu’il devait remettre à ses parents.

     Avec les élèves, il y eut quelques petits accrochages :

     Les ristournes sur les photos, les bonbons, les fournitures, servaient à donner une pièce aux chauffeurs de cars qui nous emmenaient, le jeudi, pour les compétitions sportives. Le syndicat nous autorisait à utiliser les cars, mais ne payait pas les chauffeurs. Je conservais l’argent dans mon bureau ; un jour, je me rendis compte qu’il me manquait une forte somme. Comme les clés des autres portes pouvaient ouvrir la mienne et que les vols avaient lieu à midi, je m’enfermai dans mon bureau, plusieurs jours en suivant, mais sans résultat. Un jour cependant, mes voleurs voulurent forcer la serrure du distributeur de bonbons ; mal leur en prit : la serrure cassée, on ne pouvait plus ouvrir l’appareil. Je fis mon enquête auprès des copains (il y en avait 3 que je soupçonnais) qui vendirent la mèche. J’obtins des aveux et les vols s’arrêtèrent.

     Autre affaire ! Ma dernière année à St. Sulpice fut marquée par une petite rébellion : un élève à qui j’avais fait une petite remontrance me répondit violemment. Je lui fis poser ces lunettes et lui administrai une magistrale paire de gifles. Il prit une position de boxeur, mais je l’eus vite ramené à la raison. Je le rencontrai quelques années plus tard à Limoges ; c’est lui qui me reconnut ; il parut content de me voir. Il ne m’avait pas gardé rancune, moi non plus. Comme quoi une paire de gifles peut avoir un effet salutaire.

     Avec la société sportive, j’eus quelques accrochages : on me demandait d’interdire aux élèves du collège, l’accès au terrain de foot, car, en période pluvieuse, cela abîmait la pelouse pour les compétitions du dimanche. Or, le terrain était utilisé par l’A.S.S.S environ 25 jours dans l’année par les 2 équipes. Fallait-il que mes élèves se contentent de se promener autour du stade ? N’avaient-ils pas le droit de s’entraîner sur un stade municipal, pour les compétitions U.S.E.P ? Je fis donc la sourde oreille, mais certains me regardèrent de travers.

     Question activités extrascolaires, la S.N.C.F me sollicita pour que les élèves participent, le jeudi, à certains voyages en compagnie d’élèves d’autres C.E.G. C’est ainsi que l’on fit une sortie de neige au Mont-Dore : encadrés par des collègues skieurs, ils purent s’adonner aux joies de la neige. Ils revinrent enchantés. Un deuxième voyage nous amena à Versailles ; mais ce jour là, aucun prof n’était disponible : je partis donc avec le surveillant et ses 77 élèves. Celui-ci ouvrait la marche et je faisais le chien de berger ; mes « moutons » furent disciplinés et il n’y eut pas d’incident. Mais quand nous fûmes de retour, je poussai un ouf de soulagement. Nous avions visité le château, le hameau de la Reine, le Grand Trianon et le musée des vieux carrosses. A part le château visité au pas de charge, je pense que le reste fût apprécié.

     Nous fîmes par la suite un voyage à Paris : musée du Louvre, Tour Eiffel et promenade sur la Seine. Cela intéressa les élèves, mais une mère m’ajouta que sa fille avait beaucoup apprécié…le train (c’était la première fois qu’elle le prenait).

     Depuis, je vis un peu en « ermite » et j’ai une certaine nostalgie de cette époque. Je souhaite non seulement « longue vie » au collège, mais aussi qu’il continue à rayonner au N.E du département.