Religion

L’église d’Arnac, dont la flèche se voit de fort loin, est un monument du XIIe siècle, remanié aux XIIIe et XIVe siècles. Elle a la forme d’un rectangle avec chevet droit et est orientée selon les rites ; les murs Nord et Sud sont soutenus par de puis­sants contreforts diminués vers leur milieu par un retrait et moins élevés que le toit; d’autres contreforts buttent le chevet et le clocher.

La grande porte est percée dans la muraille Sud, la petite, dans la muraille Ouest. La première est décorée de chaque côté par trois colonnettes à chapiteaux ornés de crochets rappe­lant le mode corinthien; de ces chapiteaux partent des archi­voltes formant l’ogive. Au-dessus, deux corbeaux de pierre indiquent qu’un auvent précédait cette porte.

Tout autour de l’église règne une couronne de modillons, les uns frustres, les autres à figures humaines.

L’intérieur de l’église est divisé en cinq travées par des colonnes appliquées sur les murs et réunies par des arcs doubleaux ; quatre travées sont voûtées par des croisées d’ogive. La retombée des arceaux et des arcs doubleaux repose sur les chapiteaux des colonnes qui sont flanquées de chaque côté de figures grotesques.

Le mur Nord est aveugle celui du Sud est percé de trois fenêtres en plein cintre plus étroites vers l’extérieur et fort élevées au-dessus du sol. Au chevet se trouve une ouverture ogivale.

Sur la première travée, à l’Ouest, s’élève un massif clocher carré supporté à l’intérieur par deux arcs en ogives perpen­diculaires à l’axe de l’église; celui du Sud présente cette particularité d’avoir ses deux branches inégales, peut-être par suite d’un tassement. Ce clocher est contrebuté par de puissants contreforts; il est percé de quatre fenêtres ogivales et surmonté d’une flèche aiguë couverte d’ardoise.

Bien probablement pendant les guerres anglaises, on mit cette église en état de défense: on l’entoura de murailles sur lesquelles s’appuyèrent plus tard des maisons et, de chaque côté, sur les contreforts du milieu, on construisit des échauguettes cylindriques, crénelées et percées d’archè­res.

Une sorte de tour carrée à base légèrement pyramidale, qui existe encore, permettait d’entrer dans cette enceinte; elle est percée de deux portes: une petite, carrée, de 0m50 de large; une grande, ronde, de 1m40 de large. L’état de la construction démontre qu’ il n’y avait ni pont-levis ni herse. Les gonds sont encore visibles à l’intérieur et derrière la grande porte se trouvent des encoches destinées à recevoir une barre de sûreté.

Ces deux portes donnent accès à un porche voûté en berceau, à droite et à gauche duquel se trouvent pratiquées dans l’épaisseur du mur, et à 1m du sol, deux niches dispo­sées avec banquettes de chaque côté comme le sont les fenê­tres des châteaux du moyen âge. Elles mesurent 1m40 de haut sur 1m05 de large chacune pouvait abriter deux hommes assis.

Ce portail est couronné de créneaux et de mâchicoulis restaurés il y a une trentaine d’années.

Cet ensemble est désigné dans les documents sous le nom de fort *.

* Un document du XVe siècle, que nous signalons plus loin, dit que ce que l’on appelle “ fort ” à Lussac n’est autre que l’église fortifiée au temps des guerres anglaises.

Cette église était placée autrefois sous l’invocation de Saint-Julien-de-Brioude ; actuellement elle est sous le patro­nage de Saint-Martial. Elle était à la présentation du prévôt de Saint-Benoit-du-Sault.

Le curé, ne possédant pas les grosses dîmes de la paroisse, était à portion congrue que lui payaient les décimateurs; le prieur notamment devait lui fournir le pain, le vin et le luminaire nécessaire au service, ainsi que l’huile pour la lampe. (B., 268).

En 1771, rapporte le curée Plaignaud, eut lieu dans cette église une fameuse mission qui attira un concours immense de population ; le dimanche avant la Toussaint plus de 5000 personnes y assistèrent. Elle fut prêchée par MM. Peitavi, de la Gasnerie, supérieur, de Chabans, de Cabanis, Goursaud, Senemaud, tous de la mission de Limoges. (E.C.).

Dix ans plus tard, durant la semaine de Noël une grande retraite y fut prêchée par dix prêtres: MM. Lacoux, Ducoux, Boussi, Queiroi, Barret, Maurat, Hébré, Décressac, Démousseau, Dardant, le vicaire, et le curé. Une foule considérable s’y rendit on y vit 2000 communiants: nobles, croix de Saint-Louis, bourgeois: « les gens de maltoute, employés, contrôleurs, vérificateurs s’y présentèrent et quelques-uns communièrent ». Durant toute une semaine l’église ne désemplit pas; « qui le croiroit, des nobles délicates demeuroient pliées dans leurs pelisses depuis 6 h. du matin jusqu’à 6 h. du soir, ravies en extase » . (E.C.).

Les curés Plaignaud, les organisateurs de ces grands mou­vements, jouèrent un rôle considérable dans la vie d’Arnac à cette époque; l’un d’eux fut même en 1785 adjoint à l’administration provinciale du Berry; ils méritent une courte notice.

Jean-Baptiste Plaignaud, le premier curé de ce nom, était né à Ozillac, près de Châteauponsac en 1718;  ordonné prêtre en 1742 il fut pendant 20 mois vicaire à Saint-Pardoux, et vint professer les basses classes au séminaire de Magnac ; il resta 4 ans dans ce poste, puis son aptitude à l’enseigne­ment, sa parole facile et ornée, lui firent confier la chaire de rhétorique : il y resta dix ans.  » Pour des raisons aussi légitimes qu’on les a crues frivoles » , il demanda à aller comme vicaire à Brigueil-le-Chantre. La cure d’Arnac étant devenue vacante, M. Girard, supérieur du séminaire de Limoges et grand vicaire, posa sa candidature à son insu et la fit réussir le 6 fév. 1759. (E.C.).

« Très bon prêtre, grand travailleur, a du talent pour l’éducation de la jeunesse », ainsi le note l’évêque de Limo­ges qui ajoute, comme correctif, qu’il embrasse trop de choses à la fois.

A Arnac, en effet, M. Plaignaud organisa un véritable pensionnat qui jouissait, grâce à son directeur, d’une légi­time renommée, à tel point qu’on y venait de fort loin ; les élèves étaient poussés jusqu’en rhétorique.

Surmené par toutes ses occupations, il fut frappé le 6 mai 1769 d’une attaque de paralysie ; on le conduisit plusieurs années de suite aux eaux de Néris, mais il ne retrouva jamais complètement la mémoire et le langage. Chose curieuse, il conserva cependant l’usage du grec et de l’hé­breu, surtout de cette dernière langue qu’il écrivait encore couramment. Une nouvelle attaque l’emporta le 10 juil. 1770 ; il fut inhumé dans sa paroisse natale.

S’intéressant également aux recherches historiques, il déchiffrait tous les parchemins, et se proposait de composer une histoire de la cure et communauté des prêtres d’Arnac. Tous ses papiers paraissent perdus. (E.C.).

Son frère, aussi prénommé Jean-Baptiste, qui l’aidait déjà comme vicaire et comme professeur, lui succéda  “ on peut lui appliquer les mêmes notes qu’au précédent ”, dit l’évêque de Limoges. Il a laissé dans les registres d’état civil des notes intéressantes.

Dans la région, de nombreuses églises avaient des com­munautés de prêtres qui devaient aider le curé dans ses fonctions: celui-ci en était généralement le chef ou syndic. Nous eu trouvons à La Souterraine en 1216, à Saint-Maurice, à Bellac, à Lussac. Arnac aussi en possédait une sur laquelle nous n’avons que de rares renseignements ; nous n’avons pu retrouver ses statuts.

Elle est mentionnée dès 1519. Au XVIIIe siècle, elle ne se com­posait que de deux ou trois prêtres ; le curé portait le titre de syndic. A cette époque, les admissions sont constatées par acte notarié devant la communauté assemblée, le réci­piendaire demande à être admis comme communaliste, “ il offre à faire le service accoutumé et à satisfaire toutes les charges et fournir à tous frais qui y pourroient arriver pour la conservation de lad. communauté en obéissant aux ordres et statuts de lad, église et communauté de Saint-Julien d’Arnac ”. Il constitue ensuite une rente perpétuelle de 24 s. Après son admission, il prête serment. (M.N.).

Cette communauté possédait des rentes sur Saint-Sornin, la Salesse, etc. Elle percevait indivisément avec le curé de Saint-Amant-Magnazeix le quart des dîmes de cette paroisse.

Arnac avait aussi un prieuré, qui, sous le même patron que la Cure, était comme elle, à la présentation du prévôt de Saint-Benoit-du-Sault.

La majeure partie des dîmes de la paroisse lui appartenait d’après le terrier de 1745 les dîmes de grains et gros fruits qui se levaient à la onzième gerbe, produisaient 480 set., de grains au prieur, 60 au seigneur du Martinet et 30 au prieur de Vitrac ; elles étaient estimées en totalité 2055 l. Les menues dîmes, qui consistaient en agneaux et chanvres, appartenaient au curé.

Au XVIIe siècle le service de prieuré se faisait dans l’église d’Arnac.

Le mobilier de l’église n’était pas très riche: un inventaire dressé le 17 août 1758 mentionne deux calices, l’un de ver­meil, l’autre d’argent, avec leurs patennes, deux mauvaises palles, deux Port-Dieu assez en état, une boîte de Saintes huiles en étain commun et un encensoir sans navette assez bon. (M.N.).

En 1771 lors de la destruction de l’abbaye de Grandmond on accorda à l’église d’Arnac un reliquaire précieux.
Ce reliquaire plusieurs fois reproduit par la gravure parait être du milieu du XIIIe siècle. Il figure à diverses expositions.
Il consiste en un plateau de cuivre doré et gravé à six lobes portant six flacons de cristal de formes diverses avec montures et couvercles en cuivre; au milieu se trouve une burette plus haute placée sur une sorte de piédestal et sur­montée d’un couvercle de cristal terminé par une croix.
Des agrafes qui subsistent à ce plateau indiquent qu’il devait être orné de pendeloques. Il est. supporté par un pied à six lobes orné de filigranes d’une délicatesse infinie, de cabo­chons, de pierreries et d’intailles; l’une de ces dernières représente un personnage barbu avec les lettres C.I.
Avant d’atteindre le plateau le pied se renfle en forme de pomme couverte de la même décoration.
La hauteur de ce reliquaire est de 0,292, son diamètre de 0,15.
On a fait ressortir l’analogie qu’il présentait avec le fameux ciboire d’Alpais conservé au Musée du Louvre *.

* Bibliographie : Rupin, L’œuvre de Limoges, pl . XLIII ; PALUSTRE et BARBIER DE MONTAULT, Orfèvrerie et émaillerie limousines, pl .XXI ;

Elle en possédait un autre qui avait été envoyé de Rome au curé par l’évêque de Porphyre le 22 janvier 1776 ; d’après un procès-verbal du 1er  mars 1777, il avait la forme d’un ostensoir en bois doré en plein, d’environ un pied de haut, ayant par devant une ouverture en ovale de la lon­gueur de 4 pouces, fermée d’un verre ; à l’intérieur, se trouvait un ossement ayant une tille de papier avec ces mots S. Exuperantii. (Arch. dép., Evêché).

Le clocher renferme trois cloches : la plus petite et aussi la plus ancienne du canton porte :

S. M. MAGDALENA ORA PRO NOBIS. Te Deum Laudamus.

L’invocation est en capitales gothiques ornées ; les mots Te Deum Laudamus en minuscules gothiques.

Cette inscription est accompagnée par deux médaillons carrés : I° sous un dais renaissance, Ecce homo avec le coq et les instruments de la Passion ; sous un dais identique, Vierge, le poing sur la hanche, tenant l’Enfant qui étend le bras vers un hibou placé à sa gauche ; à droite de la Vierge, oiseau semblable. Deux autres oiseaux, sans doute des cigognes, accostent la Vierge à droite et à gauche en tendant leurs longs becs vers elle.

Ces deux médaillons paraissent absolument identiques à ceux dessinés par M. Lecler sur la cloche de Saint-Aignant­-de-Versillac datée de 1490 ; c’est sans doute l’œuvre du même fondeur.

Sur les cinq cloches possédées à la Révolution par Arnac, quatre ayant été détruites à cette époque et la cinquième étant décrite ci-dessous, cette petite cloche est étrangère à notre église. Le voisinage du prieuré de Mas-Rimoulet (aujourd’hui Marmoulé, commune de Saint-hilaire-la-Treille), qui était justement sous l’invocation de Marie-Madeleine, nous porte à croire qu’elle en provient.

Sur la grosse, on lit :

ËIHS  MARIA S … LIANE S MARCIALI ORA PRO NOBIS MESIR JEHAN GAlOT CURE D ARNAC MrE IEHAN PERREAV P VICAIRE DV PRIEVR ËPIERRE DE
ËBON ESCV SEIEVR DE LA SALLE PARRAIN DAME CHARLOTTE RESNAVD FEMME DE MrE F MOREAV SIEVR DES ROSIERS MARINE 1623
S SEBASTIEN S D ARNAC M IEHAN MARCOVL N R A FAVR P P

Au-dessous, une couronne de fleurs de lis et plus bas la marque du fondeur : une cloche avec en exergue: Pierre Guibert et Tixier, L’Art rétrospectif, pl. XXXVIII ; MIEUSEMENT, Album, pl. X ; Catalogue de I’Exposition de Limoges, n. 26, Orfèvrerie ; TEXIER, Dict. d’Orfèvrerie, col. 853.
. . . not ; le commencement du nom n’est pas venu à la fonte ; à côté et à droite du médaillon les initiales I. G.

En général, les lettres sont assez mal venues ; à la pre­mière ligne on peut restituer Juliane ; orate; messire ; prêtre ; à la deuxième escuier ; seigneur ; François ; à la dernière peut-être Sébastien, syndic d’Arnac ; Jean Mar­coul, notaire royal ; A. Faure, procureurs (de fabrique) ?

On ne retrouve pas dans les listes de fondeurs de M. Berthelé et de M. Lecler de noms pouvant s’appliquer à notre Pierre… not ; les lettres I. G. sont sans doute les ini­tiales du compagnon fondeur.

La troisième, moyenne cloche, porte
L’an 1862,  j’ai été bénite et nommée Amélie Marie.
J’ai eu  pour parrain Mr Mathieu Guillemain, mon donnateur, né à Peuroger, de la commune d’Arnac, époux de feue Mme Catherine Frédérik Civile Hél-leffre,
et  pour marraine Mme Marie Pauline Asseline, épouse de M. Hippolyte Benjamin Asseline, maire.
M. Jean-Marie Védrine étant curé de la paroisse d’Arnac.
Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat. Christus nos ab omni malo defendat. ”
“  Fondue par M. F. Dutot et Cie à Paris, fondeur de son émi. Mgr le cardinal archevêque de Paris. ”,
Sur la gorge, se trouve l’impression d’une fine dentelle fleurdelisée ; sur la robe, la crucifixion, saint Jean-Baptiste, la Vierge et un écusson surmonté d’un chapeau de cardinal et portant d’azur à la croix engrêlée cantonnée de 4 étoiles.

Les registres nous font connaître d’autres cloches aujour­d’hui défuntes. Le 18 juin 1761, le curé procède à la béné­diction de la deuxième cloche qui avait été refondue le 16, derrière la maison du seigneur Guillemet, entrepreneur ; elle coûta 178 l., y compris 20 I. de métal d’augmentation. Elle ne dura pas longtemps, car le procès-verbal ci-après montre qu’elle fut refaite en 1775 :

“ Le 10 du mois de juin 1775 a été solennellement bénie la seconde cloche du bourg et paroisse d’Arnac, du poids de 770 qui a été fondue aux dépens des habitans de la paroisse qui ont donné des marques de leur générosité en fournissant de vieux métail de toute espèce. Lad. cloche a été fondue par le seigneur Jean-Baptiste Martin *, en présence de M. François le Cugy, curé de Morterolles, parrain, de Madame Anne Gaucheraud, épouse de M. Jacques Poujaud, notaire royal du Doignon, paroisse de Saint-Maurice, de Pierre Poujaud, praticien, second parrain, dud. Saint-Maurice, de Léonard Gaucheraud, syndic fabricien de lad. paroisse d’Arnac et de plusieurs autres soussignés. Le sr le Cugy a donné des marques de sa générosité dont tous les habitants ont été contens.

* Ce fondeur , originaire de Breuvane (Haute-Marne), a travaillé en Limousin de 1760 à 1788 (M. Lecler).

” Lecugi, curé de Morterol, parin de la cloche ; A. Gaucheraud, ma­reine ; A. de Lavaud ; Ytier de Beaujour ; Gaucharaud ; J.-B. Martin, fondeur ; Poujaud du Villar ; Barret ; Plaignaud de Beauséjour ; L. Gau­cheraud, syndic fabricien ; Ducoux, curé de St-hilaire, visiteur de l’église d’Arnac. J. B. Plaignaud, curé d’Arnac-la-Poste, duché de Laval-Mont­morency en Basse-Marche, diocèse de Limoges.

” La cloche est bénite sous l’invocation de la Mère de Dieu par M.Ducoux, préposé par Mgr l’évêque, visiteur de l’église d’Arnac-la-­Poste.

Le 25 brumaire 1793, un citoyen d’Arnac signalait à la Société des Amis de la Liberté et de l’Egalité que la muni­cipalité n’avait pas obéi à la loi sur la descente des cloches ; elles étaient encore dans le clocher au nombre de 5. Le 1er frimaire suivant, la Société populaire d’Arnac faisait part de la descente de 4 cloches.

L’installation d’une horloge dans le clocher date au moins de 1770 ; le 1er fév. de cette année le syndic paye à Jean Baige, charpentier, 63  l. 10  s. pour réparations au clocher “ et avoir fait une espèce d’armoire aux reloges qui sont dedans le clocher ”. (M.N.).

Arnac a possédé jadis une fondation charitable sur laquelle les renseignements circonstanciés font défaut. Le 6 mai 1670, Faure, prêtre de ce bourg, confirmant son testament du 26 août 1653, donne une rente de 10 l. 10 s. “ aux dames de la charité establyes dans led. bourg d’Arnac et ce pour estre employées dans lad. charité fondée par led. sr Faure moyennant qu’icelles dames de la dite Charité seront tenues de bailler et fournir les aulmosnes et charitez qu’icellui dict seigneur Faure a ordonné par sond. testament qui est à chascuns pauvres qui assisteront à l’enterrement dud. seigneur Faure chacun trois deniers et à trente pauvres femmes chascune un boisseau de blé ou dix sols et quand au parsus de lad. rente icelluy Sr Faure leur en a faict don pour charité et aumosnes hospitalières « . Il déclare ne pouvoir signer à cause d’une “ défluction cathéreuse (qui lui est tombée sur son corps ”. L’acte ne porte pas son prénom, mais il est fort probable qu’il s’agit de  » vénérable Antoine Faure « , prêtre, inhumé dans l’église d’Arnac le 28 janv. 1672.

Le 11 av. 1692, nous notons dans l’état civil le décès d’une pauvre femme survenu “ entre les mains des dames de la Charité de cette paroisse ”.

Par son testament du 25 sept. 1728, le curé de Maravaud lègue une rente de 15 l  et une somme de 300 l. à l’hôpital des pauvres ; le 26 av. 1735, ses héritiers s’engagent à verser ces sommes aux mains des administrateurs.

Dans la suite, cet hôpital fut transformé en simple bureau de bienfaisance chargé de secourir les pauvres. A la fin d’un compte de fabrique de 1749, se trouve le compte du revenu des pauvres. Il comprend une rente de 4 l. i10 s. due par la St Jacques, rente de 10 l. 10 s. par les héritiers de Jacques Marcoul, seigneurdes Brosses, rente de 15 l. due par les héritiers du curé de Maravaud et une rente de 15 l. due par Jean Faure, seigneur de Beauvais.

En 1767-1782, le syndic fabricien prend toujours le titre d’administrateur du revenu des pauvres.

En 1745-1749, il existait dans l’église d’Arnac unee confré­rie du Saint-Sacrement ; de 29 confrères eu 1745, elle attei­gnait 36 en 1749 ; elle comprenait, en outre, 4 porteurs de dais ; la cotisation était de 6 s. pour les membres et de 3o s. pour les porteurs. Elle avait à sa tête un baile.

Une chapelle de Saint-Martial, située près du village de Saint-Martial, est mentionnée en 1549. C’est sans doute la même que la chapelle du cimetière où est inhumé, en 1686, Me Pierre Philippe.

Il y avait deux cimetières à Arnac, l’un autour de l’église, l’autre qui existe encore. Dans l’arpentement de 1745, celui-ci est dit tenir sétérée deux perches.

On y voit encore deux anciennes tombes l’une porte une épée à la garde recourbée et une sorte de masse d’armes à trois pointes. Sur l’autre, se trouve une croix de Malte évidée et placée à l’extrémité d’une longue tige ; dans chaque palmette de la croix est sculptée une fleur de lis, le tout d’un travail fini. A droite de cette hampe et en bas, on voit un cavalier d’une facture moins soignée.

L interprétation de cette croix de Malte pourrait bien avoir donné lieu à la légende des templiers.

Le presbytère a été acquis 5000F le 5 nov. 1866.