La paroisse étant comprise dans deux généralités possédait une double administration pour la perception de l’impôt : des collecteurs pour l’enclave du Poitou qui versaient au Blanc ; d’autres pour le bourg et le surplus de la paroisse qui versaient à Limoges.
Les premiers étaient au XVIIIe siècle au nombre de deux, plus un syndic ; ils levaient aussi la taille au Dognon. En 1602, les parteurs du bourg sont au nombre de 4 ;en 1733, ils étaient 6, plus un syndic ou porte-bourse.
En 1706, le montant total des impositions de la partie marchoise est de 5903 l.
Le percepteur qui, à la Révolution, succéda aux collecteurs, a été supprimé vers 1815.
Le bureau de contrôle des actes qu’on trouve à Arnac au commencement du XVIIIe siècle a été transporté à Vitrat en 1730 ; il a été rétabli en 1790 sous le nom d’enregistrement ; sa suppression en 1843 a été contée plus haut.
Sous l’ancien régime et vers la fin, Arnac possédait encore des gens de maltoute ; l’importance de la route royale avait aussi fait créer au Magnaud un conducteur des grands chemins.
Le bureau de la poste aux lettres qui succéda, comme nous l’avons dit, à la poste aux chevaux, a été complété eu 1871 par un bureau télégraphique et en 1904 par un poste téléphonique.
En l’an VIII des barrières furent établies à La Villeaubrun pour le payement d’une taxe spéciale destinée à l’entretien des routes ; un receveur y était attaché.
Arnac ne possède plus qu’un notaire depuis l’an VIII ; antérieurement, ils étaient plus nombreux; la Révolution supprima aussi les huissiers ou sergents qu’on y trouvait.
Les écoles d’Arnac ont été plusieurs fois l’objet d’importants travaux, notamment en 1880, où on construisit l’école de filles qui coûta 15600 F.
Arnac possédait autrefois des foires qui, au moment de la Révolution, étaient tombées en désuétude. Les droits sur les foires et marchés appartenaient au seigneur de Grassevaud.
Le 9 mars 1766, François Bléreau, Seigneur de Grassevaud, afferme son droit de vigerie sur le bourg et paroisse d’Arnac, sur Vitrac-le-Dognon, paroisse de Saint-Maurice, et sur toute la paroisse de Saint-Hilaire : « Savoir les droits qui sont dus par chacun an : sur chaque cabaretier, un pot de vin ; sur chaque boulanger, un pain de telle façon qu’il se trouve de poids ; sur chaque marchand de quelque espèce qu’il soit qui méneront, étaleront de la marchandise tant aud. bourgs et paroisses d’Arnac, Vitrac le Dognon et led. bourg et paroisse de St hilaire, cinq deniers, scavoir pour ceux qui sont domiciliés dans led. bourg et paroisse d’Arnac, St Hilaire, Vitrac le Dognon, par chacun an, et pour les étrangers, chaque fois qu’ils méneront de la marchandise ; pour les marchands de cerise, une livre de cerise par chaque panier ; pour chaque tisserand qui sont domiciliés dans lesd, bourgs et paroisses et Vitrac le Dognon, un sol de cens par an. “ Les pots de vins dus par les cabaretiers et vendants vins en bouteille sont payables à la fête St Martial ainsi que les 12 deniers de cens dus par les tisserands. Le preneur, au nom du seigneur devra faire tenir les mesures desd. Cabaretiers et vendant vin en bouteilles égales à celle du seigneur, faire tenir toutes sortes de poids à toutes espèces de marchands qui s’en servent domiciliés dans lesd. bourgs et paroisses et villages et même les étrangers, faire mesurer les aunes desd. Tisserands ”. Ce bail conclu pour six ans moyennant 18 l. par an. (M. N.)
A la Révolution, on créa dés foires les 7 nivôse, ventôse, fructidor et messidor et marché le septidi.
En août 1793, une maladie épidémique décima les bestiaux de la commune ; elle sévit aussi à Saint-Sulpice, Saint-hilaire, Saint-Benoit, Chaillac. (L., 546).
Le commerce d’Arnac se réduit au commerce de détail ; les foires ont, depuis une vingtaine d’années, beaucoup perdu de leur importance et les droits de place n’ont pas suivi une progression semblable à celle de Saint-Sulpice ; ferme en 1861 :162 F ; en 1901 255F. Le commerce des boissons est, comme partout ailleurs, très florissant dans le bourg, 15 marchands ou débitants se chargent de désaltérer leurs concitoyens, Soit 1 pour 27 habitants, femmes et enfants compris !!
L’Etat des paroisses de la généra1ité de Limoges pour 1680-1686, publié par M. Leroux, constate qu’Arnac est un pays de landes, qu’il y a peu de prairies, qu’on y ramasse du seigle et des châtaignes et qu’il s’y élève des bestiaux. Il y a alors dans la partie marchoise 85 bœufs et 28 vaches. En 1745, on trouve dans la même 180 bœufs et 306 vaches.
L’évaluation donnée dans le terrier de 1745 aux dîmes de la paroisse levée au 11ème, 2055 l., permet d’établir que la récolte totale de la paroisse en grains atteignait alors 22600 l., soit environ 37524 F. de notre monnaie. A ce produit il y a lieu d’ajouter le croît du bétail, dont partie seulement se trouve indiquée plus haut.
Actuellement les terres s’afferment de 45 à 60 F. l’hectare. La culture est fort avancée dans la commune, où plusieurs domaines ont obtenu la prime d’honneur.
C’est à Arnac que nous avons trouvé les premiers paveurs. Au moment de l’organisation à Limoges de l’industrie de la porcelaine, qui devait prendre depuis l’extension que l’on sait, un marchand d’Arnac y contribua par ses fournitures de meules. Le 27 août 1784, Benoiton-Destouches, marchand et chirurgien, s’engage à fournir à Alluaud, directeur de la manufacture royale de porcelaine, 12 meules pour la porcelaine, et à les conduire incessamment. Au 14 juil. suivant, il n’en avait encore livré que 6, et à une réclamation d’Alluaud, il objectait, le 18 de ce même mois, qu’à cause de l’augmentation du prix des fourrages, il attendrait pour lui adresser le surplus ; à quoi Alluaud répondait qu’il ne pouvait entrer dans ces considérations.
Cette fourniture fut sans doute au gré d’Alluaud qui, le 22 mai 1787, lui faisait une nouvelle demande, lui recommandant toutefois de ne pas envoyer de meules fêlées. Benoiton ayant réclamé 300 l. pour 12 meules, avec paiement d’avance, Alluaud lui répondait le 28 en lui offrant un louis par meule et lui faisant connaître que, cette commande étant pour le compte du roi, le mode de payement demandé ne pouvait être accepté. (Arch. dép.).
Il s’agit sans doute de meules à broyer le kaolin ; le beau granit que l’on trouve du côté du Bost, dans cette com., devait être fort propre à faire des meules.