Généralités : Evénements historiques

Aucun événement historique important, de ceux qui font date dans notre histoire nationale, n’a eu pour théâtre le sol de notre canton.
Les annalistes ne nous ont à peu près rien conservé sur les faits dont il fut témoin et il faut s’en tenir soit aux déductions tirées des découvertes archéologiques, soit aux récits généraux des historiens.
C’est ainsi que les médailles romaines trouvées dans la région nous apprendront que, dans le dernier tiers du IIIe siècle, une invasion de barbares s’abattit sur notre pays alors en plein développement, pilla et incendia ses villas. On peut placer cette première invasion à l’année 273, car toutes les pièces trouvées dans les ruines romaines de la contrée sont ou de Tétricus, qui régna de 272 à 273, ou de ses prédécesseurs*.

*Cf. M. Allred Richard, Relation de la découverte de la statue de Minerve à Poitiers. Bulletin des antiquaires de l’Ouest, 1902, p. 325.

 

Une découverte faite en décembre 1903 aux mines de Chénier, près de Chaillac, vient à l’appui de cette opinion ; les 1.300 pièces d’argent et de bronze enfermées dans un pot appartenaient aux empereurs M.-C. Philippus (244-250), C. Posthumius (261-268), Claudius II (268-270).
Sur les temps féodaux et le moyen âge, les histoires de Brosses, de Crozant, du Dorat, de Saint-Benoit, de La Souterraine, nous font deviner les malheurs qui fondirent sur les habitants de ce pays, tour à tour opprimés par les barons voisins, les bandes d’Anglais et de routiers.
La première localité du canton qui est mentionnée dans un texte est Ménussac, qui figure dans une charte antérieure à 1158.
Notons comme événements de peu d’importance : la présence du Prince Noir à Lussac en 1356 ; l’internement et la mort d’un prince de la maison de Savoie à Mondon en 1490 ; le passage à Arnac de Charles VII en 1440, et de Louis XIII en 1632 ; la concentration dans ce même bourg, en 1544, d’une bande d’aventuriers qui ravageaient le pays ; le grand incendie d’Arnac en septembre 1615 ; les dégâts et les meurtres commis à Lussac en 1652 par les troupes de Mazarin ; enfin, le passage du pape Pie VII à La Villeaubrun en 1807.
N’oublions pas non plus la fameuse émeute d’Arnac, qui dura du 1er au 3 août 1843, à propos du transfert du bureau de l’enregistrement à Saint-Sulpice.
La Révolution s’accomplit sans secousses violentes ; certains nobles, comme les Pot de Piégut, les Martin de la Goutte-Bernard, purent rester au pays ; d’autres, au contraire, les Lignaud de Lussac, les de Montbel, émigrèrent.
On se contenta, pour la plupart de nos localités, de supprimer les noms de saints ; Lussac prit le nom de Lussac-la-Patrie, Saint-Martin celui de Martin-la-Benaise.