Elle aime la nature, le thé et le travail de l’argile mixé aux feldspaths et aux sables qu’elle ramasse autour de son atelier. Patricia Cassone, céramiste d’art, vient de transformer une grange en show-room, chez elle, à Saint-Sulpice-les-Feuilles.
Elle s’est installée ici « parce qu’il y avait déjà un four à bois et la ressource nécessaire à cette cuisson. Je suis la troisième céramiste qui investit les lieux. En Provence, d’où je viens, c’est interdit, le risque de propagation est trop grand. » Depuis 20 ans, Patricia Cassone, céramiste prisée des collectionneurs, a élu domicile et atelier à Saint-Sulpice-les-Feuilles.
Un four japonais dans le jardin
Peu à peu, l’artiste a sculpté la propriété selon ses besoins : le four existant – un noborigama (à plusieurs chambres) – a laissé place à un anagama (à chambre unique) ; son centre de formation professionnelle a rejoint le Limousin et un four à gaz-bois de quatre tonnes a pris place à deux pas de son atelier…
Mais l’artiste présentait toujours son travail dans « une galerie de campagne », peu adaptée au prix de ses pièces et à l’esprit de leur création. Ce temps est désormais révolu.
Après un an de travaux, la grange voisine de sa maison vient d’ouvrir en tant que show-room. Et l’endroit est un peu particulier. Tantôt sous vitrine, tantôt à l’air libre, ses arbres fantastiques et ses bols à thé d’exception côtoient une « vraie chambre de thé japonaise, où ceux qui viennent pourront déguster les thés de très grande qualité que j’ai ramenés de Taiwan, du Japon, de Chine… »
L’amour du thé
Car une grande partie du travail de Patricia Cassone s’articule autour du précieux breuvage et des cérémonies qu’on lui consacre au Japon, en Corée et en Chine. Sa technique fétiche, le shino, consiste à obtenir un émail qui, après cuisson, prend une teinte allant du beige au gris rosé.
Sa pratique de cette technique traditionnelle japonaise lui a d’ailleurs offert un nom sur la scène internationale.
Mais difficile, pour l’artiste, de résister à la beauté des autres gestes que requièrent le yakishime et l’oribe. Deux autres techniques tout aussi pointues, qui ne détournent cependant pas l’artiste de son cap : la liberté, « avec comme seul gouvernail le plaisir et l’amour de créer avec la terre ». Et un désir, toujours : « Rééduquer le regard à la contemplation. Car celui qui boit dans ces bols redécouvre la pièce à chaque fois… »
Marion Buzy
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Article du Populaire du centre poblié le 27/02/2020