Les souterrains refuges ont donné lieu en 1985 à d’autres recherches particulièrement celui de la Roche dans la commune de Saint-Sulpice-les-Feuilles sous la forme d’un rapport de prospection archéologique dont voici le contenu
1) Conditions de la découverte
La découverte de la cavité aménagée de la Roche a été effectuée par les membres du Foyer Rural de Saint-Sulpice-les-Feuilles en avril 1985, à la suite du passage d’un engin agricole provoquant un effondrement permettant l’accès au réseau souterrain.
Une équipe informée par la Direction Régionale des Antiquités Historiques du Limousin, a réalisé, avec la collaboration de plusieurs membres du Foyer Rural de Saint-Sulpice-les-Feuilles et grâce à l’aimable autorisation du propriétaire, le relevé et l’étude du site. La cavité est localisée au Nord-Ouest du village de la Roche en rebord Sud d’un plateau dominant une petite vallée orientée Nord-Ouest/Sud-Est.
2) Description de la cavité
a) L’accès actuel Structure A
Résultant de l’effondrement récent, la structure circulaire A, d’un diamètre d’1m, ne semble pas correspondre à la rupture localisée d’une partie de la voûte de la salle B ; la parfaite régularité de la partie inférieure de A au contact de B amène à penser que l’on est en présence d’une structure « construite », comblée anciennement. L’ouverture de la cavité en surface résultant de l’affaissement du comblement de A et non de la destruction de la structure elle-même.
La position de A, à la verticale de la voûte de B, sur son côté, revêt un caractère original du souterrain de la Roche peu observé dans les cavités étudiées à ce jour.
Plusieurs hypothèses peuvent être émises sur l’origine de la structure A : puits vertical de creusement (accès temporaire), cheminée d’aération (de grandes dimensions par rapport à la moyenne), « base » d’une structure de surface (fosse, silo ) interférant avec la voûte de la salle B…
b) Structure B
La salle B, est, par ses dimensions, la structure la plus importante du réseau actuel, de forme grossièrement rectangulaire elle a une longueur totale d’environ 7m et une largeur moyenne de 2m. La paroi Ouest est la mieux conservée, on note des traces de percussion d’outils ; la voûte de la salle présente, en revanche, un état d’altération avancé. La hauteur maximale de B ( à l’Ouest) est d’environ de 1,80m.
B distribue au Nord, le renforcement C, à l’Est la structure D.
c) Structure C
Renforcement de plan trapézoïdal d’une profondeur d’ 1,5 m pour une hauteur moyenne d’1m, la paroi Nord se confond avec un miroir de diaclase du substrat granitique. Une alvéole (élément annexe 1) équipe la paroi du rétrécissement entre C et B.
Élément hauteur 10cm, largeur: 6cm.
d) Structure D
Perceptible par l’affaissement d’un murage, D correspond probablement à un puits vertical (puits de creusement) du souterrain. L’actuel appareillage en place semble relativement récent, il aurait été réalisé après l’affaissement du blocage originel dont on retrouve les blocs sur le cône d’éboulis à la base de D.
e) Structure E
Longue d’une dizaine de mètres, la galerie E distribue le renforcement F et l’ensemble B-C-D, sa hauteur moyenne est d’environ 1m, elle est coudée, les deux changements de direction décomposent D en trois parties
– La partie Ouest : 2 alvéoles en vis à vis (éléments 6 et 7) ; vers l’ouest, la galerie D se subdivise en 2 amorces, on situera dans cette zone l’accès originel à la cavité.
– La partie Centrale: sans aménagement visible.
– La partie Nord : C’est la plus longue, elle est équipée de 2 feuillues (éléments 4 et 5) et distribue la structure F.
f) Structure F
Petite salle à plan quadrangulaire (plus grande largeur 2m, plus petite largeur 1,5m, hauteur au centre 0,90m). Elle possède un élément annexe (élément 3) petite cuvette aménagée dans le substrat (diamètre environ 20cm, profondeur 10cm). Un décrochement (élément 2) marque l’entrée de cette structure ; le sol de F se trouvant ainsi surélevé par rapport au sol de la galerie E. L’altération du substrat ne permet pas de préciser la largeur de l’ouverture primitive de F.
3) Organisation structurale
L’organisation structurale de la cavité de la Roche peut-être définie, dans l’état actuel en deux ensembles structuraux :
– La galerie E équipée de systèmes de fermeture, et la structure F.
– L’ensemble B-C-D, organisé autour de la salle B.
La structure A, de part sa situation et la difficulté de lui attribuer une définition précise n’est pas intégrée à l’organisation de la cavité.
4) État de conservation
L’état de conservation des voûtes est, dans l’ensemble mauvais, un réseau de diaclase fragilisant les parties hautes des parois et les voûtes. Les parois sont en revanche en assez bon état, mis à part la paroi Sud de E et localement les parois de la salle B.
La coloration sombre des parois en plusieurs endroits de la cavité (paroi Ouest de B, parois de E au niveau des éléments 4 et 5) ne peut être rattachée de manière certaine à des traces d’incendie.
5) Contexte archéologique
Plusieurs vestiges sont présents dans les environs immédiats de la cavité (cf. carte situation cadastrale).
Le sous-terrain refuge a été localisé sur la propriété de M. Meillaud Claude.
Les participants aux opérations de relevé et d’étude ont été : – Cathy CHENAIS – Patrice CONTE – Dominique et Philippe Dambrine – Jean-Claude GRANY – Michel LÉON – Claude MARCHADIER – Jacky VALLAUD.