Souterrain de Lavaupot : Caveaux

Nous entrerons dans quelques détails sur cette dépendance de notre monument, parce que nous croyons que des sépultures de ce genre, et associées à des souterrains refuges, n’ont encore jamais été signalées.
Les 3 caveaux cinéraires de Lavaupot sont creusés à proximité immédiate du souterrain, tout près du puits de descente. Ils sont étroitement groupés, le caveau isolé n’étant qu’à 1m environ des deux autres.

Nous examinerons successivement
– Le Caveau Cinéraire isolé (U)
– Les deux Caveaux Cinéraires jumelés (R et S)

Caveaux cinéraires

Caveaux cinéraires

III – Caveaux cinéraires
En haut et à gauche: Plan.
En haut et à droite: Vue perspective.
En bas et à gauche: Coupe suivant a b.
En bas et au milieu: Coupe du caveau isolé suivant c d.
En bas et à droite: Coupe des Caveaux jumelés suivant – e f.

Q. – Tranchée à ciel ouvert.
R. – Caveau cinéraire jumelé
S. – Caveau cinéraire jumelé.
T. – Palier.
U. – Caveau cinéraire isolé.
29. – Ouverture en gueule de four.
30. – Ouverture en gueule de four.
31. – Ouverture en gueule de four.
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I] Caveau Cinéraire Isolé (U)

Creusé sous une voûte rocheuse de 0,45m environ d’épaisseur, ce caveau est de forme ovoïde, comme des silos (La cavité mesure 2,05m de hauteur sur 1,25m de largeur maximum). L’entrée s’y fait par une ouverture verticale en forme de gueule de four (mesurant environ 0,70m de hauteur et de base) (31), laquelle ouverture perce sa paroi Est (la base de cette porte se trouve à 1,20m du fond du caveau).
On accède à cette porte par un petit palier (excavation en forme de segment de cercle, de 1,16m de diamètre et de 0,70m de corde, s’enfonçant verticalement dans le sol et se terminant, à 1 ,30m de profondeur, par un plancher horizontal. Ce dernier forme un palier en (T) devant la porte en gueule de four (31) ouverte dans le plan vertical de cette excavation et donnant accès dans le caveau en (U). Ce caveau était entièrement rempli par une série de lits de pierre et de lits de terre alternés, ces différents lits étant d’ailleurs irréguliers. Les lits de pierres étaient constitués par des quartiers de granit plus où moins plats, mais non dégrossis, joints entre eux par de l’argile. Les lits de terre, d’une épaisseur allant de 2 à 10cm, se composaient d’argile ferrugineuse mêlée à des morceaux de charbon et surtout à des cendres de cadavres incinérés, ainsi que l’ont démontré les diverses analyses effectuées.
En outre, dans ce caveau isolé, étaient disséminés quelques fragments d’ocre rouge et quelques morceaux globulaires de calcaire compact.
L’ouverture (31) en gueule de four était close à l’aide de deux grosses pierres à peu près plates, posées debout et jointées au moyen de glaise.

II] Caveaux jumelés (R et S)

Une petite tranchée à ciel ouvert (Q) taillée dans le rocher, s’enfonce progressivement dans le sol jusqu’à une profondeur de 1,30m (tranchée large en moyenne de 0,55m, longue de 4m). Elle présente alors, dans ses parois Est et Ouest, et se faisant face deux ouvertures elles aussi en forme de gueule de four (29 et 30) ouvertes au ras du plancher et donnant accès dans les deux caveaux jumelés (R et S).
Ces deux caveaux, comme le précédent, sont des cavités ovoïdes de grand axe vertical (ils mesurent respectivement 1,90m de longueur et 1,65m de largeur. de hauteur sur 1,30m et 1,10m de largeur maximale).
Ils étaient remplis, comme le précédent, de lits alternés de pierres et de cendres de cadavres incinérés, mêlés, dans le caveau Est, des morceaux d’ocre rouge et, dans le caveau Ouest, à des boules calcaires.
La présence de l’ocre et des boules calcaires, mélangées dans un caveau, séparées dans les deux autres, semble bien être la conséquence d’un rite funéraire. On peut alors se demander si oxyde de fer et boules calcaires n’étaient pas ici réservées à des catégories d’individus différents, hommes et femmes, par exemple. A titre de curiosité, et sans prétendre en tirer des conclusions définitives, signalons qu’une exploration radiesthésiste, de ces caveaux a indiqué, pour le caveau à ocre rouge, des radiations masculines, et, pour celui à boules calcaires, des radiations féminines.
L’étude du caveau à ocre rouge et boules calcaires mélangées n’a donné, au pendule, que des résultats imprécis.
L’ocre rouge serait alors rattachée aux sépultures masculines et les boules calcaires aux féminines. Que signifierait enfin le mélange constaté dans le caveau isolé ? Peut-être aurions-nous là une sépulture d’enfants, tant masculins que féminins ? Mais ce n’est évidemment qu’une simple hypothèse.